La Presse Bisontine 241 - Juillet 2022

L’interview du mois 5

La Presse Bisontine n°241 - Juillet 2022

La position de l’A.R.S.

remboursés à 100 % et que nous ne pratiquons aucun dépassement d’ho noraires. L.P.B. :Vous avez sollicité l’A.R.S. pour obtenir cette autorisation de traitement à Besançon. Dans quel délai espérez-vous que votre demande aboutisse ? A.L. : Dans un premier temps, nous avons formulé une demande de recon naissance de besoins exceptionnels qui illustre la sous-dotation de l’offre en machines et en structures sur la Franche-Comté. Nous souhaitions aussi travailler en collaboration avec le C.H.U. Sur ce dossier, nous ne sommes en aucun cas en opposition. Nous soutenons totalement cette logique de décloisonnement public privé. Mais quand on veut bouger les lignes, c’est toujours compliqué. Je pense que l’A.R.S., le C.H.U. non plus n’ont pas idée du flux de patients atteints du cancer qui sont dirigés en Bourgogne. L’A.R.S. étudie donc

lement redirigés vers la Bourgogne, par leurs médecins libéraux, qui sont traités chez nous. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Cela pose clairement la question de l’égalité d’accès aux soins. L.P.B. : Le C.H.U. de Besançon est en retard sur les technologies thérapeutiques égale ment ? A.L. : Oui. La radiothérapie stéréo taxique par exemple (une technique d’irradiation de haute précision) n’est pas encore proposée à Besançon bien que le C.H.U. affirme que c’est prévu. L.P.B. : Quels seraient vos intérêts à venir vous implanter à Besançon ? A.L. : Pour éviter à des patients de parcourir des dizaines de kilomètres pour venir se faire soigner à Dijon. Ce maillage territorial est fondamen tal. Il existe en Bourgogne avec notre institut qui a des sites de consultation avancée à Sens, Auxerre, Semur-en Auxois, Dijon, Beaune, Chalon-sur Saône, Montceau-les-Mines,Autun… Ainsi qu’à Dole et Lons-le-Saunier pour la Franche-Comté.À la demande des médecins libéraux de Franche Comté, nous avons également ouvert des consultations sur les deux cli niques de Besançon, la Polyclinique et Saint-Vincent. L.P.B. : L’accessibilité géographique est une chose, l’accessibilité financière en est une autre ! A.L. : Sur ce point il n’y a aucune ambi guïté : nous sommes tous convention nés secteur 1, comme à l’hôpital. C’est à-dire que les patients sont

voire intégrer l’Institut régional fédé ratif du cancer afin d’optimiser le parcours des patients.Tout est ouvert. Nous sommes prêts à prendre des engagements très forts à Besançon. Nous ne venons pas pour perturber l’écosystème mais uniquement pour le renforcer. La seule question qui vaille est : comment prendre en charge tous ces malades francs-comtois sur leur territoire. L.P.B. : Besançon serait doncmoins performant que Dijon en matière de cancérologie ? A.L. : Je n’affirme pas du tout cela. L’oncologie va très bien à Besançon, comme la chirurgie qui fonctionne très bien également, et la recherche également, avec un éminent chercheur comme le Professeur Christophe Borg. L’oncologie, ce n’est pas le sujet. La question actuelle, c’est la radiothé rapie. n Propos recueillis par J.-F.H. L’Agence régionale de santé confirme bien qu’elle s’apprête à étudier la demande de l’Institut de cancérologie de Bourgogne. Cette demande sera “examinée dans le cadre de la révi sion du Projet Régional de Santé (P.R.S.), actuellement engagée : c’est un travail au long cours prévu pour aboutir au second semestre 2023” note l’autorité. n

notre demande. J’es père qu’une autorisa tion nous sera donnée en 2023 et que 18 mois plus tard, en 2025, nous pourrions concrétiser notre projet. L.P.B. : Où se ferait-il ? A.L. : Plusieurs pistes sont possibles. Il peut très bien s’envisager au sein même du C.H.U., ou alors créer un service complémen taire dans une des cli niques de Besançon,

“Près de 500 malades du cancer sont redirigés vers la Bourgogne.”

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