La Presse Bisontine 232 - Octobre 2021
Le dossier 23
La Presse Bisontine n°232 - Octobre 2021
Vers la création d’une Zone commerciale protégée à Besançon ? l Manifestations Une entrave au commerce C’est le point noir
se heurte à une autre, celle de commercer. Comment concilier ces deux libertés fondamen- tales ? Certaines fédérations de commerçants croient avoir trouvé la solution en proposant d’instaurer des “Zones commer- ciales protégées”, ou Z.P.C. De quoi s’agit-il ? “Ces zones consis- teraient, les jours de manifesta- tions et notamment le samedi, de prévoir en lien avec la pré- fecture, des parcours qui ne pas- sent pas par les grands axes
telles Zones commerciales pro- tégées auraient pour effet béné- fique de garantir la préservation de nos activités, la sérénité de nos clients et salariés et vise- raient, en plus, à susciter moins d’attrait pour les casseurs. Cette mesure permettrait à tous, com- merçants et manifestants, d’exer- cer leurs libertés respectives dans un environnement plus sécuri- sant.” Ses adhérents estiment que “sanctuariser ponctuelle- ment ainsi les rues commer- çantes et les centres commer- ciaux, c’est respecter les droits de tous nos concitoyens, c’est aussi envoyer unmessage positif aux clients pour qu’ils ne se détournent pas une fois de plus vers les plateformes des pure- players de la vente en ligne par peur de se rendre dans leurs magasins” juge la fédération. Des premières réunions sur le sujet avec le ministre de l’Inté- rieur Gérald Darmanin ont déjà eu lieu en fin d’année dernière. Pour l’instant, sans suite. n J.-F.H.
“L es manifs ruinent des années de tra- vail et d’efforts !” fulmine ce com- merçant du centre-ville de Besançon. Depuis deux ans au centre-ville de Besançon (les retraites, les Gilets jaunes, le pass sanitaire…), c’est une liberté, celle de manifester, qui moins qu’avant le samedi après-midi depuis près de deux ans. souligné par la grande majorité des profession- nels du centre-ville qui travaillent beaucoup
commerçants de la ville. Nous soutenons cette initiative portée par la fédéra- tion nationale des unions com- merciales” résume l’Union des commer- çants de Besan- çon. Selon la fédéra- tion nationale des unions com- merciales, “de
Respecter les droits de tous nos concitoyens.
Pour éviter l’entrave à la bonne marche du commerce, l’Union des commerçants défend la création d’une zone commerciale protégée les jours de manifestations.
De l’argent de l’État pour embellir le centre-ville l Finances Action Cœur de ville
Besançon a intégré le programme national “Action Cœur de ville”. De l’argent public à la clé pour améliorer l’aspect des centres-villes, “moteur principal du dynamisme d’une agglomération” selon ses concepteurs.
pour le rendre plus attractif” concède Pierre Bouvier,manager de centre-ville à Besançon. Le principal du financement de l’État concerne toutefois le volet habitat, ciblé sur un périmètre très précis : haut de la Grande rue, centre ancien autour de la place du 8-Septembre et secteur Battant. “Au total, le volet habitat du plan Action Cœur de ville concerne 6 000 logements à Besançon dont la rénovation peut ouvrir droit à des aides publiques” ajouteM.Thiébaud. Six pro- jets habitat ont déjà ainsi été financés à Besançon, tous privés, et “une centaine sont encore en instruction. Au total, l’enveloppe dédiée à ce volet habitat est de 5 millions d’euros pour Besançon.” En parallèle de ces soutiens, la Ville de Besançon a également instauré un “permis de louer”, entré en vigueur en mai dernier.Valable pour tous les renou- vellements de baux, ce permis est sou- mis au bon état du bien à louer. “Cette mesure a été prise pour lutter contre l’habitat indigne. Plus de 600 dossiers ont déjà été instruits. Un seul refus de louer a été opposé, et 200 réserves que les propriétaires bailleurs ont six mois pour lever. Ce nouveau dispositif, certes coercitif, va dans le bon sens, et il est bien accepté par tous” estime Nicolas Bodin, chargé de l’économie à G.B.M. Une fois le centre-ville attractif pour que viennent s’y installer de nouvelles familles, il faut ensuite que l’offre com- merciale soit suffisante. Sur ce point, le manager du commerce travaille à attirer de nouvelles enseignes. Exem- ple : “L’offre alimentaire n’est pas assez diversifiée au centre-ville, reconnaît Pierre Bouvier. Nous travaillons à atti- rer de nouvelles enseignes type Aldi ou
L e square Saint-Amour désim- perméabilisé, du nouveau mobilier urbain place Gran- velle, une nouvelle signalétique pour le centre-ville, des plantations d’arbres place Pasteur, la rénovation de l’éclairage public dans la Boucle et à Battant… Toutes ces actions déjà réalisées figuraient au programme de l’opération nationale “Action Cœur de
ville” que Besançon a intégrée en 2018, comme 221 autres villes de France. À la clé, des financements en provenance de l’État. “La convention a été signée en 2018, elle court sur 5 ans” note Pierre- AlainThiébaud, le chef de projet Action cœur de ville à Besançon. “Toutes ces actions ne sont pas directement fléchées sur les commerces, mais elles visent clairement à améliorer le centre-ville
Frédérique Baehr, conseillère municipale déléguée au commerce et Nicolas Bodin, vice-président de G.B.M. chargé de l’économie et du commerce. Le marché de Noël aura bien lieu “Il y aura bien un marché de Noël cette année” confirme Frédérique Baehr, la conseillère déléguée au commerce. Une partie se déroulera place Granvelle avec les traditionnels chalets, sur le modèle des Instants gourmands. Des chalets gastronomiques s’installeront place de la Révolution, et certainement d’autres chalets place du 8-Septembre. “Nous privilégierons cette année les déambulations” note l’élue. Il n’y aura pas de grande roue cette année place de la Révolution. Et l’Union des com- merçants prévoit de fournir à ses adhé- rents volontaires 150 sapins lumineux à leds afin de donner une certaine har- monie aux rues du centre-ville. n
Lidl pour élargir l’offre et l’adapter à tous les budgets.” Afin de tâter le pouls des commerçants bisontins, la conseillère déléguée au commerce Frédérique Baehr et le ser- vice commerce de la Ville ont entamé une grande tournée des commerçants avant l’été, qui se poursuit. “Les com- merçants estiment que globalement, les affaires tournent, qu’ils ont pu passer la crise sanitaire correctement, notam- ment grâce aux aides publiques, mais en même temps ils nous disent qu’ils ne sont pas faits pour vivre de subven- tions. On croit beaucoup à l’avenir du commerce de centre-ville, on reste à côté des commerçants” commenteM me Baehr.
Les élus bisontins misent d’autant plus que le centre-ville que la tendance clairement affirmée par la nouvelle majorité à G.B.M. est d’opter pour l’arrêt de l’extension des zones périphériques. “Nous sommes dans un chan- gement de modèle” confirment Nicolas Bodin et Frédérique Baehr. n J.-F.H.
Un Lidl ou Aldi au centre-ville ?
Certaines façades et maisons menacent ruine. La Ville les a préemptées comme cet immeuble de la rue Bersot dont la façade pourrait avoir une vocation commerciale.
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