La Presse Bisontine 232 - Octobre 2021

Besançon 21 Aveugle de cupidité L ’ h u m e u r ‘ I l présente bien, la soixantaine, les che- veux grisonnants. De quoi lui donner le Bon Dieu sans confession. Cet homme n’est pourtant pas un ange. C’est un escroc prêt à tout pour soutirer de l’argent sur la misère des autres. Depuis un an à Besançon et environs,

La Presse Bisontine n°232 - Octobre 2021

ÉDUCATION Couac à la cantine scolaire Le frère privé de cantine, la sœur acceptée

l’on est en activité ni compré- hensible pour la petite sœur qui voit son frère rentrer manger à la maison, pas elle. “Qu’une col- lectivité fasse une erreur, c’est possible. Mais là où on la juge, c’est dans sa façon de la corriger et non pas de la cacher ! On nous demande aujourd’hui de trouver une solution pour notre fils alors que l’erreur ne vient pas de nous, c’est incompréhensible” déclarent les deux parents qui reçoivent le 2 septembre un mail du ser- vice éducation expliquant que le dossier est arrivé hors délai. Ils prouvent l’inverse. Malgré les appels répétés au service éducation, on leur répond qu’ils n’ont qu’un recours : écrire à Madame la maire pour trouver une solution puis attendre une nouvelle commission. “Mais attendre combien de temps ?” interroge la maman, désabusée.

sans réponse. “On nous a juste dit que c’était une question de jours ou de semaines… C’est vaste !” répond la mère. La famille a choisi Besançon plutôt qu’un village pour bénéficier de ses services. Elle déchante. Sur les 4 751 enfants inscrits à la cantine, 66 dossiers ont été refusés. C’est moins que les années précédentes mais assez pour que le dossier de la cantine monte au nez de certains. n E.Ch. Bregille” et réclame des euros aux Bisontins chez qui il va sonner au prétexte qu’ils serviront à payer un chien guide d’aveugle. C’est faux. L’association Les Salins de Bregille a porté plainte mais l’indi- vidu continue. Si quelqu’un frappe à votre porte et réclame de l’argent pour les aveugles à Besançon, “appelez la Police munici- pale” conseille la structure. Ouvrez l’œil. l

P our Gabriel Jacoulet et ses parents, l’injustice est cruelle. Comme ils le font chaque année depuis que leur enfant est inscrit à l’école Pierre et Marie Curie de Besançon (quartier de Palente), ils remplissent un dossier d’ins- cription pour réserver une place à la cantine. Ils en font de même pour Camille, la sœur cadette âgée de six ans. Les deux dos- siers sont adressés le 30 mars et sont réceptionnés avec “accusé de réception” le 1 er avril. Camille obtient une réponse positive. Fin août, la réponse pour le dos- sier de Gabriel n’arrive pas. La famille s’interroge mais ne s’in- quiète pas puisqu’elle a toutes les preuves que le dossier est bien reçu. Comme le rappelle l’adage, qui ne dit mot consent. C’est encore plus vrai pour une administration. La suite est une succession d’er- reurs : Gabriel est privé de can- tine, son papa et sa maman se relaient pour le récupérer à 11 h 45, le faire déjeuner, et le ramener à 14 heures à la grille de l’école. Pas simple lorsque

La mairie n’assume pas son erreur dans le traitement du dossier de Gabriel, huit ans, alors que sa sœur a bien obtenu une place à la restauration scolaire. La collectivité a antidaté un courrier.

il se fait passer pour un bénévole de l’association “Les Salins de

Sept jours plus tard, le 9 sep- tembre, la famille reçoit deux courriers antidatés pour refus de la can- tine et du péris- colaire ! Le courrier est daté du 6 juillet et le cachet de la Poste indique le 9 septembre. Le 17 septem-

bre, la mairie indique que l’en- fant sera accueilli au périscolaire à partir du 27 septembre, mais pas à la cantine “parce que les équipes du périscolaire n’étant pas au complet, la sécurité des enfants ne saurait être assurée si de nouvelles inscriptions étaient autorisées sur le temps de midi.” Doivent-ils attendre l’embauche potentielle d’un animateur sala- rié de la ville pour régler ce pro- blème ? Autant de questions

Accepté au périscolaire,

pas à la cantine.

‘

Gabriel, huit ans, mange tous les midis chez lui avec sa maman parce que l’accès à la cantine lui a été refusé.