La Presse Bisontine 232 - Octobre 2021

20 Besançon

La Presse Bisontine n°232 - Octobre 2021

ART

Lieu culturel Un nouveau temple de la photographie place Marulaz Les Bisontins bénéficient d’une nouvelle ouverture sur la culture au sein de la Maison pour l’image et la photographie (M.I.P.). Trois passionnés y partagent ateliers, expositions et coups de cœur.

Patrice Forsans et Jacques Sechaud commen- cent aussi des ateliers avec les Francas en octobre.

A ncré dans un bar historique de la place Marulaz, la M.I.P. fonc- tionne comme un tiers lieu. On y vient aussi bien boire un verre

et échanger entre amis que profiter de projections, de rencontres… Bientôt, on pourra également y manger sur le pouce. Bocaux et petits plats prévoient

développer encore plus le côté péda- gogique, des ateliers seront mis en place autour de la photo numérique mais aussi argentique, ainsi que du cinéma (de l’écriture au montage). Un projet d’agrandissement devrait permettre d’aménager prochainement un labo photo à l’étage et deux nouvelles salles d’exposition. Le bar “le Marulaz” poursuit ainsi sa mutation : rebaptisé, réinspiré, réinventé. Le nouveau cocon, a la décoration et l’éclairage revisité, offre un écrin tout trouvé aux 7 ème et 8 ème arts. Ce qui aurait sans doute plu àAntoine Lumière (photographe bison- tin et père des fondateurs du cinéma), à qui on ne manquera pas ici de rendre hommage. Le lieu a d’ailleurs déjà tapé dans l’œil de cinéastes, en servant notamment de décor pour le tournage de la mini-série franco-suisse “Hors saison”. n S.G.

mière projection dédiée au travail de Chris Maker s’est déjà tenue, depuis l’ouverture officielle de la M.I.P. en mai, “et d’autres sont à venir” , prévient Jacques Sechaud, “comme en novembre avec la diffusion du documentaire “Une famille française” de Jérémie Bôle du

en effet d’être concoctés sur place avec les légumes de l’A.M.A.P. voisine, “La cagette royale”. “J’ai toujours rêvé de créer un lieu cul- turel dans ce genre” , lâche Patrice For- sans, l’un des trois fondateurs. Résultat de sa rencontre avec le journaliste Fré- déric Jimenez et le cinéaste Jacques Sechaud, cette “maison” se veut ainsi ouverte au plus grand nombre, sans complexes ni prétentions. On lui a d’ail- leurs préféré cette appellation plutôt que celles de “centre” ou “espace”, par trop pompeuses et éloignées de cette humanité qui leur est chère. “L’idée est d’amener la culture au plus près des habitants, dans un lieu qui est par définition populaire.” Cela se traduit par des expositions en accès libre, comme celle du moment consacré aux autoportraits de Jessica Longin, ou l’organisation d’un ciné- bar un dimanche par mois. Une pre-

Chaumont.” Le réali- sateur franc-comtois sera présent pour l’oc- casion. “Ici, on met en avant tout ce que l’univers de la photographie compte d’artistes, de techni- ciens, d’éditeurs et de promoteurs.” Deux bibliothèques, réunis- sant d’anciennes bibles de l’image que l’on ne trouve plus aujourd’hui, sont d’ailleurs aussi à disposition. Et pour

Le prochain ciné-bar en novembre.

Lors du vernissage de l’exposition “In situ” de Jessica Longin (photo J.-C. Sexe).

ÉCOLOGIE

Pétition Engraine ton maire : l’initiative “verte” d’une Bisontine

invite chacun à son niveau à agir et incite même, à travers sa pétition “Engraine tonmaire”, à pousser la porte des mairies pour proposer des initiatives (covoiturage, jardin partagé, etc.). “La transition écologique est trop souvent perçue comme quelque chose de contraignant. Les contributions locales peuvent renverser cela.” Dans les 160 ressources qu’elle a pu répertorier, elle présente d’ailleurs comment lever les freins cognitifs (force de l’habi- tude, remarques de l’entou- rage…) Des exemples pratiques sont aussi donnés pour créer des trames vertes et bleues, monter une régie agricole ou construire un bâtiment passif, entre autres. “Bien sûr, tout n’est pas nécessairement adapté aux particularités de chaque terri- toire. Mais j’ai la certitude que la réalisation d’une seule action peut avoir un impact significatif sur la préservation de notre pla- nète, tout en améliorant la convi- vialité dans la commune en ques- tion” , résume Noémie Laurent. Le principal obstacle reste à ses

Installée depuis peu autour de Besançon, Noémie Laurent veut aider les maires à s’engager dans des actions de transition écologique. Elle leur a adressé une lettre ouverte avec les ressources utiles.

P arler, c’est bien.Agir, c’est encore mieux. Parce qu’elle a conscience de l’urgence de la situation comme 60 % des Français (Baro- mètre Greenflex), Noémie Lau- rent a décidé de monter au cré- neau. Cette ingénieure en construction écologique, en cours de reconversion dans le milieu de l’éducation à l’environnement, a mis à profit le temps du confi- nement pour référencer les outils, les idées et les actions inspirantes. Des documents qu’elle met aujourd’hui gracieusement à disposition des communes et des intercommunalités pour faire avancer les choses. “Il existe tout un tas de dispositifs, mais on manque souvent de connais- sances et de prise de recul pour aller plus loin.” Convaincue que “le changement

commence par un premier pas” , cette trentenaire fait ainsi le pari que la transition viendra des communes et des citoyens. “Il y a moins de freins au niveau local.”

Sa lettre ouverte, adres- sée début juin, aux 34 968 communes de France, a déjà reçu quelques retours encou- rageants. Mais elle n’est pas dupe : beau- coup ne seront même pas lues. Qu’importe. Son rôle, ici, était de jouer les facilita- trices. C’est pourquoi elle

Le niveau local plus apte au changement.

Noémie veut “participer à la création d'un monde plus juste et plus soutenable.”

teforme Collecticity ou à la banque la Nef). Originaire de Seine-et-Marne et après un pas- sage dans le Pas-de-Calais, elle

yeux “les moyens humains et financiers.” Et là encore des outils existent (comme le soutien des C.P.I.E., le recours à la pla-

se réjouit déjà de trouver plus de verdures et une mairie enga- gée à la tête de Besançon. n S.G.

En savoir plus sur https://noemielaurent.wixsite.com/engrainetonmaire/