La Presse Bisontine 232 - Octobre 2021

C ’ est en euros la somme qu’un collège du Grand Besançon attend d’une agence de voyages. Le cas de ce collège n’est pas unique. Explications : lors de l’année scolaire 2019-2020, des sorties sco- laires ont été réservées en Angleterre ou en Italie par 40 000 L e c h if f re ‘ Besançon 19 ont alors demandé à leur établissement

La Presse Bisontine n°232 - Octobre 2021

COMMÉMORATIONS Ils signent une tribune Deux profs d’histoire appellent à une “une vraie politique mémorielle à Besançon” Hervé Sire, enseignant au lycée Pergaud et son confrère Frank Monneur du lycée Pasteur interpellent la maire de Besançon au sujet des commémorations organisées par la Ville. Tribune.

peut transiger. Le respect de nos anciens et envers nos heures tragiques ne peut souffrir d’une approxima- tion politique. Nous espérons sincèrement qu’il s’agit là d’une maladresse et non d’une volonté idéologique coupable.” Hervé Sire, professeur d’His- toire-Géographie au lycée Louis Pergaud de Besançon, et Frank Monneur, professeur d’Histoire- Géographie au lycée Louis Pas- teur de Besançon n le remboursement d’un voyage qui n’a pas pu être effectué. Les collèges se sont exécutés… sauf qu’ils n’ont toujours pas été remboursés. Les agences ont - depuis le début de la pandémie - la possibilité de rembourser dans les 18 mois. D’ici la fin de l’automne, les établisse- ments devraient retrouver leur argent… Quant à l’or- ganisation de prochains séjours à l’étranger, les éta- blissements semblent échau- dés tant les contraintes sont nombreuses. l

“C e 8 septembre der- nier, on commémo- rait la libération de Besançon. La mai- rie avait déplacé la cérémonie, habituellement située à la Cita- delle, place du 8 septembre afin, pensait-on, d’adjoindre la popu-

sens donner à ce geste ? Aucun. Ces gerbes ont ensuite été trans- portées en toute discrétion par des employés de la ville devant les poteaux des fusillés de la Citadelle, c’est-à-dire à leur endroit légitime, le ridicule était alors,malheureusement atteint. Par ailleurs, nous considérons qu’il était indispensable d’as- socier à cette cérémonie, les écoles, collèges et lycées de Besançon, dans un souci de transmission de la mémoire, ce qui aurait anobli, selon nous le côté populaire que l’on voulait lui donner. Car il ne faut pas confondre populaire et incon- sistant. Enfin, après l’annulation du défilé militaire du 14 juillet, on note que Madame Vignot est gênée aux entournures et qu’elle ne sait pas comment gérer ces commémorations, entre une décontraction qui n’est pas de bon aloi, lorsque l’on rend hom- mage à nos aînés qui ont com- battu et souffert sous la barbarie nazie, et un amateurisme qui

venir historique et que ce fut même un échec. Tout d’abord, le lieu choisi, au milieu de la place du 8-Septem- bre et de son cortège de bars ou l’apéro coule à flots en cette heure vespérale, il était pour le moins inconvenant d’y organiser une telle cérémonie qui a besoin d’une tenue formelle et solen- nelle. Des Bisontins portant leurs courses ou sirotant leurs bières en cette fin d’après-midi enso- leillée (qui pourrait d’ailleurs les en blâmer ?) venaient jeter un œil circonspect sur le défilé interminable de conseillers municipaux lisant les carnets de Jeanne Oudot, ou des extraits du journal d’Anne Frank, dans une atmosphère peu propice au recueillement. Les textes lus, trop nombreux, manquaient, passablement de contextuali- sation historique. L’indécence a même été atteinte lorsque les gerbes de fleurs ont été déposées devant les marches de l’église Saint-Pierre. Quel

lation bisontine à ce devoir de mémoire. Jusqu’en 2019, ce moment mémoriel incontour- nable se déroulait devant les poteaux des fusillés, à l’intérieur de la Citadelle.Nous considérons que le déroulé de cette cérémonie ne fut pas à la hauteur du sou-

les établissements auprès d’agences de voyages. La pandé- mie a tout stoppé. Les parents d’élèves

confine à la faute morale. Tout manque donc de recul, de formalisation et de simple réflexion pour faire vivre, vraiment, un moment qui doit unir nos concitoyens à l’heure où les symboles comptent plus que jamais et où le devoir de mémoire doit être un élément fédérateur. M me Vignot doit prendre conscience qu’être maire impose de s’inscrire dans une tradition mémorielle avec laquelle on ne

Les deux enseignants signataires estiment que la Ville de Besançon n’est pas à la hauteur de la tradition mémorielle que les Bisontins sont en droit d’attendre.

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