La Presse Bisontine 232 - Octobre 2021
18 Besançon
La Presse Bisontine n°232 - Octobre 2021
CONCOURS
Adressé aux 12-25 ans “Ici, c’est Besac” : que deviennent-ils ?
Le festival des jeunes talents, lancé par la Ville, a récompensé fin août une vingtaine de Bisontins dans diverses disciplines (gaming, rap, danse, Youtube…) Retour sur cette mise en lumière éclair avec deux grands gagnants.
Lukas Jee, qui termine premier dans le “hors catégorie.” Ce touche-à-tout, étudiant en informatique à la ville, se dit “plutôt timide à la base.” “La musique m’aide à m’ouvrir.” Ce concours, il le voyait plus comme une expérience qu’un tremplin. Les bagages, il les a déjà, avec ses 11 ans de guitare, plus 10 ans de hip-hop chez ArtKdanse et ses compositions vidéo. Il a d’ailleurs impressionné le jury lors de ses pres- tations et a bien sûr gagné en notoriété, “même si cela reste au niveau local.” Le gros plus est sans doute la rencontre avec d’autres participants, qui pourrait faire naître de nouvelles collaborations, au-delà de son gain anecdotique (un séjour pour deux personnes au parc Astérix). S’il aimerait comme tous percer (en s’inspirant de Mickaël Jackson : l’une de ses références), il garde pour autant la tête sur les épaules. “Je préfère d’abord finir mon cursus à la fac, avant de peut-être prendre une année sabba- tique et pousser le côté beatmaking” (c’est-à-dire compositeur de morceaux instrumentaux pour rap ou hip-hop). Le rappeur Cinza a, lui aussi, noué des affinités sur ce concours. Sa pre- mière place décrochée sur le podium “rap” lui donne une légitimité en plus dans son parcours déjà bien rempli, avec un E.P. “Soleil d’hiver”, sorti à l’été 2020 et un autre en préparation pour 2022. “On nous met un peu au- dessus du lot, ça nous plaît forcément. Cela donne envie de s’y mettre encore
L’ événement a fait parler de lui, en réunissant 60 finalistes et des “célébrités” au Palais des sports un peu avant la rentrée. ’effet nouveauté et le retour des fes- tivités, en temps de Covid, ont participé à attirer du monde. Démonstrations
et shows live étaient au programme pour mieux apprécier le talent de ses jeunes, tout autant spécialistes des jeux vidéo F.I.F.A. ou Fortnite, queYou- tubeurs, riders, danseurs ou rappeurs. L’occasion pour certains de se révéler un peu plus, comme Lucas Pape, alias
Lukas Jee, de retour
dans sa faculté,
a été retenu parmi 1 000 candidatures déposées en juin.
munication audiovisuelle, tout en vou- lant aller le plus loin possible dans la musique. Des contacts auraient d’ail- leurs été pris depuis ce concours pour l’aider à développer son projet. n S.G.
plus.” À son sens, Besançon manquait de festivals comme celui-là. “C’est bien de l’avoir proposé dans tous les domaines. J’espère que cela va perdurer.” Sans distributeur, ni manager pour le moment, il poursuit ses études en com-
Cinza avait déjà fait de la scène, notamment lors des fêtes de la musique (photo 880R photography).
HISTOIRE Avec le Collectif Histoire des Chaprais Une rencontre qui recolle une partie du puzzle de la Résistance Maxime Braine, 95 ans, est le fils du Commandant Marceau, résistant tué à Besançon. 77 ans plus tard, Maxime a remis un drapeau au Musée de la Résis- tance et des souvenirs, accompagné par le Collectif “Histoire des Chaprais”.
Maxime Braine, et son fils
Robert, sur la tombe de leur père et grand-père, le Com- mandant Marceau tué à Besançon.
L e 8 septembre 1944, Robert Braine, alias le Commandant Marceau, tombait sous les balles allemandes dans le quartier de Montjoux, abattu par les Alle- mands avec Louis Billot, un de ses lieutenants. Une rue à Besançon porte son nom. Celui qui porte l’héritage de cet illustre résistant, c’est Maxime Braine, son fils. Âgé de 95 ans, le fils est venu mi-septembre à Besançon, d’abord remettre offi- ciellement auMusée de la Résis- tance le drapeau du “Maquis Jean-Compagnon”, ensuite pour se recueillir sur la tombe de son papa enterré au carré militaire de Saint-Claude. Lorsque son père, Lyonnais d’origine, s’illus- trait par des actes de sabotage, des mises en réseau, Maxime était adolescent. Il avait été
exfiltré de sa ville natale pour un village dans le Jura afin d’être protégé. Ses souvenirs demeurent toutefois précis.
Ce jour-là, Michel Boutonnet, fils d’un autre résistant tué le 4 septembre dans la Combe de Chailluz, Patrick Brangeat et Alain Chevassu, deux membres du Conseil consultatif des habi- tants de Saint-Claude, et Jean- Claude Goudot, du Collectif “His- toire des Chaprais” étaient présents. Un invité surprise s’est ajouté : Gilbert Marquis, un Bisontin dont le père, Aristide, fut lieutenant du Commandant Marceau. Une rencontre qui a ravivé des souvenirs chez Maxime, comme chez Gilbert. Les deux ne se connaissaient
pas.Historien local, Jean-Claude Goudot n’en revient toujours pas : “C’est une rencontre ines- pérée ! J’ai prévu - avec l’histo- rienneMartine Chevillard d’aller rencontrer Gilbert pour qu’il témoigne.” Martine Chevillard maîtrise la Résistance à Besançon. Le 9 sep- tembre, sa conférence “Les che- minots de Besançon dans la Résistance” a rencontré un vif succès. Pour satisfaire la demande, une seconde confé- rence sera organisée, en décem- bre. n E.Ch.
Mi-septembre, le fils du résis- tant s’est recueilli sur la tombe de son papa. Un moment d’émo- tion auquel a participé le col- lectif “Histoire des Chaprais”, qui a déposé une gerbe.
Deux fils de résistants, du même groupe, se retrouvent.
L’historienne Martine Chevillard a tenu une conférence sur “Les cheminots de Besançon dans la Résistance”. Une seconde est prévue en décembre.
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