La Presse Bisontine 232 - Octobre 2021
Besançon 15
La Presse Bisontine n°232 - Octobre 2021
EN BREF
VIOLENCES Pétition aux Hauts de Saint-Claude Face au deal, aux violences, des habitants ont décidé de réagir Tabassé, menacé de mort, ce résidant du quartier Saint-Claude, avec d’autres, se mobilise contre les dealers qui ont fait de ce quartier une place de la drogue et des incivilités. Les fauteurs de troubles ont en partie reculé grâce à la présence accrue des policiers nationaux. Jusqu’à quand ?
Ateliers théâtre La Compagnie Bacchus propose une formation théâtrale pour adultes débutants ou avancés afin de découvrir cet art vivant qu’est le théâtre. Cet atelier s’articule autour du travail de l’espace, la voix et le corps. Le travail d’atelier avec les adultes des années précédentes a débouché sur la création d’un spectacle qui tourne en région “L’Atelier” de Jean-Claude Grumberg. Cet atelier se déroulera tous les lundis de 20 h 30 à 22 h 30, salle socioculturelle de Morre (rue de l’Échangeur) à 5 minutes du centre-ville de Besançon. Grand parking gratuit. Tarif 70 euros par trimestre. Reprise lundi 11 octobre à 20 h 30. Contact : Maria Vendola au 06 76 28 53 04 ou 03 63 35 70 78. Nomination Jean Richert, sous-préfet et directeur de cabinet du Préfet du Doubs a été nommé sous-préfet chargé de mission auprès du Préfet du Pas-de-Calais à Arras. Il est remplacé par Laure Trotin, jusque-là sous-préfète de Saint- Jean-d’Angély en Charente-Maritime.
L orsqu’il nous conduit à travers les coursives de la rue des Grands Bas ou dans le garage enterré du bâtiment 33 C, cet habitant avance d’un pas rapide. Il se retourne assez régulièrement, se méfie. Depuis qu’il a été tabassé par plusieurs individus en juin dernier et menacé de mort sous le terme “On va faire un barbecue avec toi et ton fils” , il prend ses dispositions et se protège avec une plainte déposée contre X le 21 septembre. Qu’est-ce qui lui a valu ce déchaînement de violence ? Une remarque faite à des jeunes suite à des rodéos urbains qui pourrissent la vie du quartier a précédé une pluie de coups à l’abdomen et au visage. L’homme a pourtant décidé de ne pas reculer. Il a même fédéré une partie du quartier autour de lui et a Quelques faits l 21 juillet 2020 : 100 000 euros de drogue saisis dans un garage l 6 janvier 2021 : un livreur de drogue interpellé en flagrant délit l 18 mars : interpellation de consom- mateurs et livreurs de drogue. l Avril : tir par balle dans une vitre l 17 juin : deux riverains du quartier tabassés parce qu’ils ont osé protester. L’individu sera interpellé et traduit en justice l 1 er juillet : incendie des plaques du gymnase Saint-Claude destinées à la rénovation l 2 juillet : policier gravement blessé par un scooter à la suite de rodéos urbains. 5 ans de prison pour le pilote l 13 août : pétition en ligne l 31 août : un homme vu avec une arme de poing
a taillé les arbres (à la demande du col- lectif) pour gêner les trafics, a demandé aux bailleurs sociaux Habitats 25 et Loge G.B.M. d’installer des barrières pour empêcher les rodéos. “C’est bien, sauf que même un fauteuil roulant ne passe plus. Avec mes sacs de courses, c’est une galère” explique un autre. Les 24 et 26 août derniers, puis en sep- tembre, la police nationale a mené des opérations, a confisqué des motos le 16 septembre dans un garage. Les fau- teurs de troubles sont - défavorablement - connus des services de police. “Les familles aussi. L’une d’elles a son fils en prison depuis cet été… mais la mère de famille nous menace ! Trouvez-vous cela normal ?” interroge une dame. Plus rien n’est normal dans cet espace où les bou- teilles de protoxyde d’azote se ramassent à la pelle. Les individus qui sont ici uti- lisent ce gaz hilarant, boivent de l’alcool, se droguent, dans le parc de jeux attenant au chemin des Torcols. Au 31 D de la rue des Grands Bas, la porte d’entrée et l’ascenseur sont régu- lièrement détériorés. Quant à la porte
réussi, après bien de cou- rage, à mettre en place une pétition, à interpeller les élus, à témoigner, de ces faits dangereux qui gangrènent le quartier. “Je ne peux pas les abandon- ner” dit-il. Déménager ? “Ce n’est pas à nous de déménager mais à ces délinquants ! Et en plus, un déménagement, ça coûte cher” s’empresse d’expliquer cette dame qui
Tabassé à coups de manche de pioche.
Pour éviter les rodéos, ces barrières ont été posées. Problème : même un fauteuil roulant ne passe plus.
de garage située sous le bâtiment du 33, elle s’ouvre à la main. “Au moins une fois par semaine, des échanges entre nar- cos se font dans ce garage souterrain” croit savoir cet homme sans n’avoir jamais assisté à une scène. Le garage est désert. Les habitants n’osent plus y stationner. Sale ambiance que celle ressentie aux Hauts de Saint-Claude, un quartier tombé bien bas. Heureusement, quelques riverains relèvent la tête à grand renfort d’appels au 17. Ils gênent la racaille. n E.Ch. hO !
réside ici depuis 10 ans. Un père de famille a quitté par la force des choses le logement qu’il occupait depuis peu. Sa fenêtre donnait sur le chemin des Torcols lorsqu’un mortier tiré par l’ex- térieur a frappé contre la façade. Papa d’un enfant de moins d’un an, il est sorti interpeller les jeunes qui l’ont tabassé à coups de manche de pioche. Il a passé plusieurs jours à l’hôpital. “Personne n’en a parlé” témoigne un voisin. Idem pour ce mortier qui est arrivé dans le salon d’une dame âgée. L’engin a failli mettre le feu au canapé ! Par peur des représailles, l’action que le collectif mène est anonyme. Derrière le visage de ces personnes, un sentiment d’abandon : “Je n’ose plus sortir ni rentrer tard le soir” témoigne une autre femme, retraitée. Il y a de la crainte, certes, mais aussi de la détermination. Tous ont alerté les pouvoirs publics par l’in- termédiaire de cette pétition. “J’ai eu un entretien avec l’adjoint en charge de la sécurité Benoît Cypriani le 12 avril… qui me disait que c’était calme ici. Quelques semaines plus tard, je me faisais tabasser. On a reçu le soutien des conseil- lers municipaux Christine Werthe et Laurent Croizier” dit cet homme. L’ad- joint de quartier Damien Huguet est venu rencontrer les habitants. La mairie a déplacé la caméra de vidéosurveillance,
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Suite à plusieurs descentes de Police, les rodéos sont moins nombreux… mais toujours présents aux Hauts de Saint-Claude.
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