La Presse Bisontine 232 - Octobre 2021
14 Besançon
La Presse Bisontine n°232 - Octobre 2021
ÉDUCATION
Rentrée scolaire à Besançon “Dégenrer une cour d’école permet d’y multiplier les activités”
Maud Delsart,
directrice : “On pourra faire classe sous les arbres, en cas de canicule.”
la verdure. Ici, et comme bientôt dans les 64 autres groupes sco- laires de Besançon, la mairie lance un programme ambitieux de réhabilitation des cours d’école. Les arbres seront plantés en novembre. Quant à la verdure, qui doit par la suite grimper jusque sur la façade de l’école, il faudra patienter le printemps prochain. “Franchement, j’aime- rais avoir trente ans de moins pour venir jouer une cour comme celle-ci” s’enthousiasme un parent
L’école élémentaire Brossolette à Besançon est la première à inaugurer une cour d’école d’un genre nouveau. Ce qui ne manque pas de faire réagir.
Bientôt trois autres écoles concernées “On rattrape 25 ans de retard.” Selon les mots d’Anne Vignot, maire de Besançon, il faudra au mini- mum trois mandats et des investissements massifs pour moderniser les écoles de Besançon d’un point de vue bâtimentaire. Sa majorité a inscrit 10 millions d’euros par an pour le scolaire. Les tra- vaux d’entretien annuels ont été doublés (1,2 million d’eu- ros par an). Trois cours d’école vont bénéficier des mêmes travaux que Pierre- Brossolette en 2022, à savoir les écoles Pierre et Marie Curie, Kergomard, Dürer. Outre ses bâtiments, Besan- çon a pris du retard dans la numérisation de ses classes. Le parc informatique est obsolète, des classes sont dépourvues de tableaux inter- actifs. n
P our les 176 écoliers inscrits à l’école Pierre-Brossolette de Besançon, cette rentrée scolaire fut celle des sur- prises. Il y eut, comme souvent, la découverte d’une nouvelle classe, d’une nouvelle maîtresse ou d’un maître. Et puis, il y eut cette nouvelle cour de récréation
totalement réhabilitée durant les vacances scolaires par le ser- vice des espaces verts de laVille de Besançon pour un montant de 700 000 euros. Sofyane, élève de CE 1, a d’ail- leurs cherché où il jouerait au football, le terrain ayant été rem- placé par un espace arboré et de
d’élève. Sur le terrain, ce nouvel espace qui fait la part belle aux îlots de verdure, aux arbres, contente la majorité du personnel éducatif. “Avant, c’était foot, foot, foot. Je nourris l’espoir que cette cour ouverte sur l’extérieur puisse faire émerger de nouvelles activités chez les enfants, peut-être même des courses d’orientation, avec un coin pensé pour les “tout doux” et un autre pour les “tout fous”. On pourramême donner des cours à l’extérieur en cas de canicule” se réjouitMaudDelsart, directrice de l’établissement. Sur le terrain politique, cette volonté de “dégen- rer” les cours d’école suscite les critiques, notamment pour Lau- rent Croizier (MoDem). “Cette vision idéologique,moralisatrice et punitive qui voit en l’homme un prédateur dès le plus jeune âge est juste épouvantable, com- mente le conseiller municipal. Dans quel monde parallèle vivent ces élus ?” Ce à quoi Fabienne Brauchli, adjointe aux espaces verts, répond. Selon elle, “ce nou-
vel espace va développer d’autres relations sociales, de nouvelles activités. Contrairement à ce que j’ai pu entendre, il ne s’agit pas de faire ces cours pour que les filles ressemblent aux garçons.” Le projet de la municipalité est en effet plus large que (re)donner de la place aux filles. Il met de la verdure, lutte contre la chaleur, l'imperméabilisation des sols avec une technique spécifique, ouvre cet espace aux parents et aux voisins. L’espace de Brossolette est acces- sible aux habitants le week-end
qui peuvent y flâner ou regarder leurs enfants grimper aux arbres. Chaque lundi matin, avant l’ouver- ture de l’établisse- ment, un nettoyage est organisé par les services de laVille. La cour d’école est un parc de jeux et de ren- contres au cœur du quartier. n E.Ch.
Lutte contre les
îlots de chaleur.
La rentrée scolaire dans la nouvelle cour végétalisée. Les arbres seront plantés à l’automne.
CARTE SCOLAIRE
Moins d’élèves, plus de postes “10 postes supplémentaires, 300 enfants en moins” Patrice Durand, directeur académique, annonce l’annulation de sept fermetures de classes et la limitation à 24 du nombre d’élèves maximum en C.P.
L La Presse Bisontine : Comment la rentrée s’est déroulée dans le Doubs ? Patrice Durand (Directeur académique des ser- vices de l’éducation nationale) : La rentrée scolaire dans le Doubs s’est très bien passée à la fois pour les élèves du premier et du second degré. S’agis- sant du premier degré, jem’étais engagé fin juin à annoncer uniquement des bonnes nouvelles à la rentrée. C’est le cas. J’ai décidé au vu du nombre d’élèves présents d’annuler sept fermetures de classes et procédé à l’ouverture de trois classes. Ces décisions vont permettre demeilleures conditions d’apprentissage pour les enfants et pour l’équipe ensei- gnante d’avoir de meilleures conditions d’exercice de leurmétier. Jem’en réjouis. J’ai limité à 24 le nombre d’élèves en C.P. pour ne pas créer d’iniquité entre les écoles. C’est une première pour le Doubs. L.P.B. : Des parents se plaignent d’absences non remplacées chez les enseignants. Avez- vous dégradé votre réseau de professeurs remplaçants ? P.D. : Nous avons abondé la brigade de remplaçants qui passe de 220 à 236.
Nous avons obtenu dix postes supplé- mentaires pour cette rentrée scolaire alors que nous comptons 302 élèves en moins. Cela signifie qu’il y a une volonté de prioriser le premier degré en y met- tant les moyens de façon à apporter les conditions de réussite et d’épanouis- sement. Réussir le second degré, c’est d’abord réussir le premier. L.P.B. : Comment jugez-vous l’état des écoles à Besançon ? P.D. : Madame la maire a rappelé l’in- vestissement important de laVille pour améliorer les bâtiments, à hauteur de 60 millions sur le mandat. Je m’en réjouis.
Patrice Durand, directeur académique du Doubs.
“J’ai limité à 24 le nombre d’élèves en C.P.”
L.P.B. : À l’inverse de plus petites communes, Besançon a pris du retard dans la digi- talisation des écoles. Pour- quoi ? P.D. : Les territoires ruraux ont bénéficié des aides de l'État pour obte- nir du matériel. Sur les villes, il n’y avait pas ce type de plan. Cela reve- nait donc à la responsa-
l Annulation de fermetures : école maternelle Helvétie à Besançon, école élémentaire Jules-Ferry à Bethoncourt, écoles primaires de Chaffois, de Geneuille, de Mésandans, de Taillecourt, de Naisey-les-Granges. l 2 ouvertures : Montbéliard et Taillecourt.
il s’agit de la vaccination. Nous mobi- lisons des équipes qui la proposeront. C’est sur la base du volontariat. Il faut l’accord d’un seul des parents s’il a moins de 16 ans.Après 16 ans, il possède son libre choix. Pour les élèves de moins de 12 ans, il n’y a pas la possibilité de se faire vacciner. n Propos recueillis par E.Ch.
bilité de la commune d'investir ou non.
L.P.B. : Quid de la crise sanitaire ? P.D. : Les tests salivaires se poursuivent. Ils permettent de suivre la pandémie et de prendre des mesures. Dès qu’un cas positif est déclaré dans une classe, la classe travaille à la maison durant sept jours. Pour les collégiens et lycéens,
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