La Presse Bisontine 226 - Mars 2021

24 Le dossier

La Presse Bisontine n°226 - Mars 2021

l Miserey-Salines

Un deuxième projet début mars

David Sauget, restaurateur heureux Il s’est pourtant lancé au cœur du second confinement. Mais avec un créneau porteur : la livraison de repas à domicile. Début mars, David Sauget ouvrira en plus un service de vente à emporter au cœur de son village.

I l fallait y croire à ce moment-là. Le 12 novembre 2020, la France est en plein reconfinement, tous les restaurants sont fermés. Encou- ragée par son épouse Ludmila, c’est justement cette période qu’a choisi David Sauget pour se lancer à son compte, mais avec un concept novateur. Après une longue expérience dans la restauration, notamment collective, ce titulaire d’un C.A.P.-B.E.P. de cuisinier et d’une mention complémentaire en desserts de restauration, a donc choisi de plonger dans le grand bain de la création d’entreprise, malgré le contexte, soutenu de près par la Cham- bre de métiers du Doubs. "Je ne voulais pas créer mon propre restaurant, c’est trop lourd à gérer. J’ai donc décidé de me lancer, mais en créant un service de livraison à domicile des repas que je prépare. C’est ainsi qu’est née "La Cuisine de David" en novembre. Le concept a plu dès le démarrage et nous sommes en progression constante" se félicite le chef qui a aménagé une cui- sine aux normes dans sa maison. 85% de sa clientèle est constituée de per- sonnes âgées du village et des alentours que David Sauget livre tous les jours.

Le bouche-à-oreille a rapidement fait son effet, et une nouvelle clientèle, plus jeune, est venue gonfler les effectifs des demandeurs : "Je suis sollicité de plus en plus loin. Je livre désormais mes menus parfois jusqu’à Besançon. Mes journées commencent tôt le matin et il faut faire preuve d’une organisation impeccable. Mon épouse m’aide beau- coup pour les formalités administra-

David Sauget dans sa cuisine. "Le démarrage est au-delà de mes espérances" dit-il.

tives, elle devrait offi- ciellement intégrer l’entreprise bientôt" ajoute David Sauget. Le secret du succès ? "Une cuisine faite mai- son, avec tous les jours des menus différents, à base de produits sains et frais" répond le professionnel. Ses menus de Noël, de Nouvel-an et plus récemment de la Saint-Valentin ont cartonné. Fort du succès de ces deux premiers mois d’activité, l’auto-entre- preneur a décidé

"Que la qualité continue à être au rendez-vous."

d’ajouter un nouveau service pour les habitants de sa commune : la restau- ration à emporter. "J’ai l’opportunité d’ouvrir début mars dans l’ancien café du village en contrebas de la mairie de Miserey, un service de restauration à emporter où je proposerai mes menus, mais aussi de la restauration rapide avec notamment des burgers maison, des paninis, et même des plateaux repas sur commandes pour les entreprises. Nous fonctionnerons en drive piéton ou voiture" annonce le natif du village.

Ses journées sont désormais minutées : souvent dès 6 heures, il est devant ses fourneaux. En milieu de matinée, il planifie sa tournée du jour et part livrer en fin de matinée. Plus qu’un restau- rateur, David Sauget est également conscient du rôle social qu’il joue dans cette commune de la périphérie bison- tine. "Je prends le temps de discuter avec les personnes que je livre et pour qui c’est souvent la seule visite quoti-

dienne" note-t-il. Son challenge dans les prochains mois est le suivant : "Ne pas me laisser débor- der si ça se poursuit sur cette lancée et surtout que la qualité continue à être au rendez-vous." À plus long terme, le Miseroulet sera sans doute obligé d’em- baucher et de changer de statut juri- dique afin de pouvoir gérer le dévelop- pement de sa petite entreprise. n J.-F.H.

Renseignements sur www.la-cuisine-de-david.eatbu.com

l Les Auxons Un nouveau gérant “Les gens roulent moins”

Mathieu Lhomme a repris la gérance du garage des Auxons quinze jours avant l’annonce du deuxième confinement… Un coup de frein qui ne l’empêche toutefois pas d’avancer.

partis aujourd’hui à la retraite. “J’étais mécanicien chez Mer- cedes avant et j’ai voulu prendre une nouvelle orientation. Je cher- chais un garage, j’ai donc saisi l’occasion” , explique Mathieu Lhomme, qui n’imaginait pas devoir composer avec la crise sanitaire. Employé dans l’intervalle comme chef d’atelier dans cette concession Peugeot, il a vu l’ac- tivité à l’arrêt pendant le pre- mier confinement. “On répondait seulement aux demandes de quelques soignants. Ils rentraient eux-mêmes leur voiture dans l’atelier et on appliquait toutes les précautions utiles.” Le garage a ensuite pu repren- dre son rythme habituel, jusqu’aux nouvelles mesures restrictives décidées à la fin octobre. “La reprise venait tout juste d’être actée. Depuis, c’est un peu en dents de scie. On sent bien que les gens roulent moins et il n’y a plus les entretiens avant le départ en vacances” , remarque Mathieu Lhomme. Le nouveau gérant a toutefois été “suffisamment bien accom- pagné par la Boutique de gestion

L a vente aurait dû avoir lieu à l’été 2019. Elle a finalement été repous- sée en octobre 2020, le

temps d’effectuer les travaux de remise aux normes néces- saires sur la partie showroom par l’ancien couple de gérants,

Le garage des Auxons emploie deux C.D.I. et deux apprentis.

de Franche-Comté (B.G.E.)” pour voir venir, dans l’immédiat. “L’automobile n’est pas non plus le métier le plus touché” , recon- naît-il. “Et bien que le chiffre d’affaires du garage ait doublé depuis qu’on est là, je reste pru- dent. ” Le recrutement d’un car- rossier et d’un autre mécanicien sont ainsi mis en stand-by. “Notre crainte est que cette situa- tion dure” , le couvre-feu à

18 heures réduisant aussi l’am- plitude horaire “pour récupérer

nier modèle sorti chez Peugeot, qu’on propose d’essayer pour les révisions sur la journée ou plus.” Le nouveau showroom, installé finalement dans l’espace d’ac- cueil (faute d’autorisation d’ex- tension), est aussi un vecteur d’attraction. Tout comme la borne de recharge électrique mise à disposition depuis les travaux. n S.G.

ou déposer les véhicules.” Le garage réussit néanmoins à s’adapter grâce à sa large flotte de véhicules de prêt dont une 208 électrique. “C’est le der-

L’automobile n’est pas le secteur le plus touché.

Un espace showroom a été aménagé (à l’intérieur) à côté de l’accueil.