La Presse Bisontine 226 - Mars 2021

Le dossier 23

l Aide 1 200 contacts sur un an “Pour certains, il est plus facile de trouver un client qu’un C.D.I.” Comment expliquer que B.G.E. Besançon, réseau qui accom- pagne à la création d’entreprise, enregistre un boom des créations d’entreprise avec une augmentation de 15% ?

C hemin de Palente à Besançon, B.G.E. reçoit les personnes - de tous âges - qui souhaitent être accompagnées dans la création d’entreprise. Certains arrivent avec des projets mûris, d’autres pas du tout. Alors que le premier confine- ment de 2020 amis en pause une partie des rendez-vous d’accompagnement, B.G.E. a terminé l’année 2020 sur les chapeaux de roues avec un printemps- été intense, et une activité qui ne s’est pas essoufflée lors du second confine- ment en novembre. La demande en accompagnement a crû de 20% pour 1 200 contacts réalisés sur un an. Sur ces 1 200, 400 ont été réellement accompagnés sur une période plus oumoins longue. “Il s’avère que certains veulent se lancer mais n’ont par exemple pas les diplômes requis” schématise Julien Colin, res- ponsable du secteur Grand Besançon à B.G.E., pour expliquer ce delta. Sur les 400 accompagnements, 280

L’ubérisation de la société a conduit des hommes et des femmes, souvent jeunes, à devenir micro-entrepreneurs. “On note aussi la création de restau- ration rapide à emporter et de la vente à distance. Ce que l’on ne voit plus, ce sont les ventes sur les marchés ou autre.” À noter une part non négligeable de cadres qui ont subi la crise et qui se lancent dans le métier de consultant. Ce que l’on ne voit plus en ce moment ? “Les activités récréatives, les ateliers de scrapbooking…mais aussi la méde- cine douce, le reiki, parce que cela néces- site un contact avec les personnes” répond Julien Colin. L es créateurs ne sont pas moins préparés qu’avant. “Il existe toujours des projets mal préparés mais il n’y en a pas for- cément plus” répond la structure. 77% des entreprises créées avec B.G.E. sont pérennes à trois ans, soit plus de 10 points supérieur à la moyenne natio- nale. n E.Ch.

contacts ont abouti à des créations d’entreprise, soit une hausse de 15% ! “Tout s’est joué au dernier semestre 2020. Pour les deux tiers de ces créations, ce sont des micro-entrepreneurs qui se lancent, souvent des jeunes” indique le professionnel. La création d’entreprise est utilisée comme un retour à l’emploi, car “il est pour certains plus facile de trouver un client qu’un C.D.I.” admet Julien Colin. Des personnes en fin de droit, mais aussi beaucoup de jeunes, se sont

retrouvés en septembre sur le marché du travail. “Ils ont choisi de prendre leur destin en main” commente l’accompa- gnateur. Parmi les métiers que l’on retrouve le plus for- tement, il y a ceux liés à la livraison (message- rie, fret, et évidemment livraison à domicile).

“Ils ont choisi de prendre leur destin en main.”

B.G.E. a réalisé en accompagnement de créations d’entreprises une année 2020 réussie.

l Besançon

Une nouvelle enseigne

En attendant le retour des mariages... Marceline Chauvet et sa fille Caroline ont ouvert Passion Mariage en janvier dernier. Malgré un contexte doublement compliqué, ces professionnelles des robes de mariée gardent un moral à toute épreuve.

Marceline et Caroline Chauvet,

co-gérantes de Passion Mariage rue Albert-Tho- mas à Besançon.

L a double peine : une crise sanitaire qui a ralenti l’activité écono- mique en général, et l’impossibilité, depuis près d’un an, d’entrevoir la possibilité d’organiser un mariage digne de ce nom. Logiquement, depuis l’ouverture de Passion Mariage début janvier (rue Albert-Tho- mas, face à Maty, sur le parking de Leclerc Drive), les clients ne se bousculent pas…Pas de quoi pourtant émousser le moral des deux co-gérantes de cette belle

surface de 300 m 2 . "Pour l’ins- tant, c’est encore un peu calme, nous sommes à la moitié à peine de notre prévisionnel de départ. Mais on n’a aucune inquiétude sur le fait qu’à partir du prin- temps, ça va être le rush. On se prépare déjà la perspective des nombreux mariages qui seront programmés en 2022" note sereine Marceline Chauvet, qui a près de vingt ans d’expérience à son actif. Elle et sa fille travaillaient jusqu’en février 2020 dans une

à sa fille Caroline de gérer seule cette nouvelle enseigne, per- suadée que la crise conjonctu- relle des mariages qui dure depuis un an annonce très bien- tôt des jours meilleurs. "Les gens commencent à se projeter, et on sent bien que dès qu’ils le pourront, ils auront envie de faire la fête, c’est très bon signe, nous sommes résolument opti- mistes" confirme Caroline Chau- vet. n J-F.H.

La petite famille a vu les choses en grand, avec ce magasin déroulant sur près de 300 m 2 une collection de près de 400 robes de mariée, avec un atelier pour les retouches et même un salon V.I.P. réservé aux clients souhaitant un peu plus d’inti- mité. L’ensemble est réussi, bien décoré. Pour Marceline sonnera bientôt l’heure de la retraite. Quand Passion Mariage aura pris son envol, elle laissera alors le soin

autre boutique, Point-Mariage- Pronuptia à Châteaufarine, jusqu’à la fermeture de l’en- seigne. Plutôt que de se lamen- ter, elles ont mis à profit cette mauvaise nouvelle pour la transformer en opportunité et concrétiser un projet qui les tra- vaillait depuis quelque temps : créer leur propre enseigne. "Les mois de confinement nous ont permis de préparer le projet, d’aménager entièrement les locaux en famille, et de créer

notre entreprise. Finalement, cette période a été une belle opportunité pour nous" ajoute la maman. Le propriétaire des murs, la société S.M.C.I., a éga- lement très bien joué le jeu en n’exigeant pas le loyer dû à l’au- tomne dernier au moment du second confinement, et les banques ont suivi "sans aucun problème" , s’appuyant sur la longue expérience des deux créa- trices d’entreprise dans le milieu du mariage.

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