La Presse Bisontine 161 - Janvier 2015
ÉCONOMIE
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La Presse Bisontine n° 161 - Janvier 2015
COMMERCE Un préjudice de centaines d’euros Le chèque impayé, la bête noire des commerçants De nombreux commerçants n’acceptent plus les chèques, refusant de prendre le risque de tomber sur un mauvais payeur.
I l n’est plus rare qu’à la cais- se d’unmagasin une affiche indique au client que les chèques ne sont plus accep- tés. Beaucoup de commerçants prennent leurs précautions, échaudés par trop de mauvais payeurs qui usent de ce mode de règlement en sachant qu’ils n’ont pas de provisions suffi- santes sur leur compte en banque. Face à ce phénomène qui a tendance à s’amplifier, Samuel Bertin, buraliste à Saô- ne, ne veut plus prendre de risque. Désormais, il refuse les chèques. “Avant j’avais entre 350 et 550 euros de chèques en bois par exercice. Mais sur le dernier exercice, j’ai eu pour 2 962 euros de chèques impayés. Je me suis dit qu’il était temps d’arrêter les frais” fulmine le gérant qui com- pare ces pratiques à de l’escroquerie. Le préjudice finan- cier est lourd pour ce commer- çant qui ne se fait guère d’illusions sur la capacité des mauvais payeurs à honorer leur dette. “Avant, il nous arrivait d’appeler les gens chez eux pour leur expliquer la situation. Désor- mais, ce n’est plus possible avec les personnes qui ont abandon- né leur ligne fixe pour n’avoir qu’un téléphone portable. Les mauvais payeurs ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Ce sont souvent les personnes en difficultés qui sont les plus hon- nêtes” observe le buraliste.Désor- mais, il n’accepte qu’à titre excep- tionnel les chèques. Responsable d’une surface ali- mentaire située à quelques kilo- mètres de là, Patricia affiche la même mine désabusée lorsqu’on lui parle de chèques impayés. “J’ai 6 chèques de la même per- sonne pour un montant de 340 euros. J’ai renoncé à lui envoyer un huissier, car la démarche est très compliquée. Pour cela, il faut demander auprès de la banque du client
une attestation d’impayé” pes- te la gérante. En réponse à cet abus de confiance, elle a pris la liberté d’afficher en caisse les six chèques impayés et demettre ainsi à la vue de tout le monde. Contrairement au ressenti des commerçants sur le terrain, le Comité régional de la Fédéra- tion Bancaire Française affir- me qu’il n’y a pas plus de chèques impayés aujourd’hui qu’avant. Pour des chèques inférieurs à 15 euros, les commerçants ont des garanties bancaires. “Au- delà de cette somme, ils doivent représenter le chèque à la banque. Ensuite, il peut demander un certificat de non-paiement et engager une procédure. On esti- me qu’entre 50 et 60 % des chèques finissent par être payés par un client qui risque d’être interdit bancaire” précise Alain Grenot, président du Comité régional. Ce moyen de paiement perd du terrain par apport à la carte bancaire qui en gagne et qui a le mérite de garantir au com- merçant d’être payé. “L’utilisation du chèque baisse de l’ordre de 10 % par an” ajou-
Il n’y a plus seulement les restaurant et les stations- service qui n’acceptent plus les chèques.
te le représentant des banques.Néan- moins, ce support papier serait enco- re utilisé dans 30 voire 35 % des règlements. “Les banques accompa- gnent cette évolu- tion car les chèques coûtent très cher à traiter. On estime que d’ici cinq ans, le chèque seramar- ginal.” Contraire- ment à une idée reçue, les com- merçants sont dans leur bon droit lorsqu’ils décident de refuser les chèques.
“J’ai renoncé à envoyer un huissier.”
Prochain numéro de La Presse Bisontine :
mercredi 14 janvier 2015 Bonnes fêtes de fin d’année à nos lecteurs, nos diffuseurs et nos annonceurs
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