Journal C'est à Dire 260 - Décembre 2019

D O S S I E R

Brasserie Chopard, l’histoire d’une saga familiale Histoire Six générations de brasseurs se sont succédé à la tête de l’entreprise familiale. Pendant 135 ans, les Chopard ont produit de la bière à Morteau. Une histoire filée de destins passionnants.

R aconter l’histoire de la Brasserie de l’Aigle, c’est raconter celle de la famille Chopard. Elle est filée de destins passionnants qui ont croisé au cours de leur vie des personnages illustres. L’entreprise démarre en 1833 avec François Philippe, descendant d’une famille de bâtisseurs, qui crée la brasserie au lieu-dit “les Moulinots”, à Morteau, où s’écoule la source du Sauron.À l’époque, le Haut-Doubs comptait deux établisse- ments de ce genre : la brasserie Delavelle àMaîche et la brasserie Damatio à Pontarlier. s’achèvera en 1968, avec Jean Chopard. “La mort dans l’âme”, il met un terme à l’activité, confronté à des difficultés éco- nomiques trop importantes sur unmarché spécifique où les règles sont désormais dictées par de grands groupes. La haute cheminée adossée à la brasserie est alors démolie pour des raisons de sécurité (sa base est encore visible à l’arrière du bâti- ment). Une page se tourne à Morteau : jamais la brasserie n’est parvenue à retrouver des niveaux de production aussi impor- tants que ceux enregistrés à la fin des années trente, quand elle embouteillait 20 000 hectolitres. “La brasserie a produit La première année, 233 hecto- litres sortent de l’atelier de fabri- cationmortuacien. C’est le début d’une aventure brassicole qui

Courbet. Le peintre controversé, exilé en Suisse, est venu à la brasserie. Il fut même invité à unmariage dans la famille Chopard à Morteau à l’occasion duquel il aurait offert aux mariés un tableau du Saut du Doubs peint le jour même. Le parcours d’Alphonse (1859-1939) est également passionnant.Architecte formé à Paris, il a réalisé de nombreux édifices dans le Haut-Doubs comme le théâtre municipal de Pontarlier construit sur les anciennes halles.Alphonse Chopard était aussi l’ami de l’écrivain caricaturiste Fer- dinand Bac. C’est Bac qui dessinera en 1893 l’emblème de la brasserie représen- tant une femme blonde, vêtue comme une Alsacienne, tendant vers le ciel une chope de bière. Elle est assise sur un aigle noir. Le caricaturiste a donné son identité à la Brasserie de l’Aigle ainsi nommée car elle est adossée au lieu-dit le Crêt de l’Aigle à Morteau. “Bac a caricaturé plu- sieurs de mes ancêtres souligne amusée Sylvie Chartron-Chopard. Ce logo est la conclusion de l’amitié entreAlphonse Cho- pard et Ferdinand Bac.” Six générations se sont succédé à la tête de la Brasserie de l’Aigle qui employait des gens du Val de Morteau. Ils étaient “brasseurs, tonneliers, opérateurs de pro- duction, représentants, chauffeurs-livreurs, comptables” écrit Henri Leiser. À leur manière, ils ont participé à la saga de la Brasserie Chopard. n

plusieurs sortes de bières dont la bière “Bock”, une blonde genre Pilsen. Les bières étaient qualifiées de genre “Vienne” ou “Munich” par exemple. Il y avait des bières “normales” et des bières “de luxe” qui devaient avoir un degré alcoolique plus élevé” se souvient Sylvie Chartron-Cho- pard, la fille de Jean, elle-même diplômée de l’école des Brasseurs de Nancy. La brasserie a marqué l’histoire écono- mique et sociale du Val de Morteau pen- dant plus de 130 ans. Si ce nom est resté cette famille avec le développement éco- nomique, culturel et social de la région seront importants. Des professions aussi diverses que brasseur, architecte, tailleur de pierre, horloger, ingénieur des ponts et chaussées, sous-préfet, juge de paix, ou banquier ont marqué de leur empreinte le département du Doubs et la capitale de l’État. Le vaisseau-amiral de l’ensemble reste sans conteste la brasserie” écrit Henri Leiser dans son livre “L’aigle et le houblon, histoire d’une famille de brasseurs en Franche-Comté”publié en 2012. L’auteur nous apprend entre autres qu’Alexis (1828-1891), passionné de musique et d’art en général, fut l’ami de Gustave ancré dans lamémoire collective, c’est aussi parce que les descen- dants de François Philippe ont eu des destins peu communs et pas seulement dans le métier de brasseur. “Les rapports de

“Brasseurs, tonneliers,

opérateurs de production…”

C’est l’écrivain et caricaturiste parisien Ferdinand Bac qui a créé l’emblème de la “Brasserie de l’Aigle, Bière Chopard” en 1893.

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