Journal C'est à Dire 249 - Décembre 2018

D O S S I E R

Maîche

Un coup d’accélérateur sur les taux La commune de Maîche a dû se résoudre à augmen- ter ses taux d’imposition de 3 % cette année pour faire face aux contraintes budgétaires. En 2019 et jusqu’à la fin du mandat, la hausse sera limitée à 1 %.

S ur la facture des ménages, 3 % d’aug- mentation des taxes foncières et d’habita- tion, ce ne sont que quelques euros de plus. Mais ces quelques euros ont été indis- pensables pour que la commu- ne de Maîche puisse amortir autant que faire se peut les baisses régulières des dotations d’État. Ici aussi, on doit toujours avoir la calculette sous la main. “Sur les quatre dernières années, nous avons perdu près de 400 000 euros de dotations et P.A.C.S. ou des pièces d’identi- té. Et pour ça, les compensations de l’État ne permettent pas de couvrir les dépenses nouvelles” commente le maire de Maîche Régis Ligier. D’où ce petit “coup d’accélérateur” sur les impôts locaux cette année avec une hausse de 3 %. “Depuis le début du mandat, nous avions limité la hausse à 1 % par an. Cette année en effet, on a dû mettre dans le même temps, on nous redonne des compétences qu’on n’avait pas avant com- me la gestion des

3 %, mais jusqu’à la fin du man- dat en 2020, on repartira sur une base d’1 % seulement” pré- cise le premier magistrat. Sachant qu’1 % d’impôts locaux pour une ville comme Maîche, ça représente 17 000 euros de plus dans les caisses. “Et dans le même temps, nous avons ser- ré les coûts de fonctionnement et limité les investissements. On ne décide pas d’augmenter de 3 % pour le plaisir.” Parallèle- ment, l’équipe municipale de Maîche a poursuivi sa politique de désendettement. De 6,3 mil- toujours creuser la dette.” Pour limiter les dépenses, quelques investissements ont été décalés dans le temps. Com- me l’avenue Leclerc qui doit être rénovée, avec création de bor- dures et de bandes cyclables. “C’est un budget de 400 000 euros, sans compter l’en- fouissement des réseaux. On ne pourra pas engager cet inves- tissement avant la fin du man- lions de dette en 2014, la Ville est descendue à 3,5 millions. “C’était aussi une de nos prio- rités. On ne peut pas

Le maire de Maîche Régis Ligier : “La baisse de la taxe d’habi- tation, une promesse difficilement tenable.”

1 % d’impôts locaux, c’est 17 000 euros.

laire dont le début des travaux n’est néanmoins pas program- mé avant la fin de l’année pro- chaine. De quoi terminer un pre- mier mandat de maire sur un gros dossier structurant pour la commune de 4 400 habitants. Malgré les difficultés, Régis Ligier ne veut pas baisser les bras. Un récent sondage indi- quait que près d’un maire sur

dat” commente Régis Ligier. Au sujet de la suppression annoncée de la taxe d’habita- tion, le maire de Maîche estime que “les gens devront bien payer cette baisse d’une autre façon. C’est une annonce que j’estime démagogique mais comme il l’avait annoncé dans sa cam- pagne, il était bien obligé de la tenir. Ce sera difficilement

tenable” pense M. Ligier. Malgré ces tensions, la situation fiscale de Maîche reste saine. Depuis 2014, aucun nouvel emprunt n’a été engagé et le désendettement se poursuit. La Ville sera à nouveau obligée de recourir à l’emprunt pour financer un des gros investis- sements à venir : la recons- truction complète du groupe sco-

deux ne souhaitait pas se repré- senter en 2020. Il ne fait pas partie de ceux-là. Même s’il n’a pas encore pris sa décision pour la suite, Régis Ligier se dit “tou- jours aussi motivé de travailler pour cette ville. C’est un mandat difficile, avec ces nouvelles contraintes, mais qui reste pas- sionnant.” n J.-F.H.

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