Journal C'est à Dire 181 - Octobre 2012

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É C O N O M I E

Pays Horloger

L’avenir de l’association Luxe & Tech est aujourd’hui menacé par les nouvelles règles de financement de ces structures qui vivent principalement d’argent public. La directrice vient d’être licenciée. L’association Luxe & Tech

sur la sellette

J usqu’à présent, l’État français tolérait que les associations qui ont la mission de promouvoir des entreprises soient large- ment financées par des fonds publics. Mais l’Europe l’a rap- pelé à l’ordre. Désormais, ces structures qui gravitent autour du monde économique doivent s’autofinancer à 50 %. Forcé- ment, ça coince dans les bud- gets des associations comme Luxe & Tech qui vivent à 80 % d’argent public (F.E.D.E.R., D.I.R.E.C.C.T.E., Région Franche-Comté). L’avenir de cet- te dernière est aujourd’hui menacé par l’obligation d’appliquer cette règle. Avec un budget annuel de 200 000 euros, elle doit tout remettre à plat pour continuer à fonctionner. La directrice Stéphanie Rimac- ci a été licenciée fin septembre. “Les adhérents sont motivés pour ce que ça continue. Nous sommes dans une période intermédiai- re, de transition. Nous allons étudier différentes solutions pour faire perdurer l’association” remarque un des 51 adhérents de Luxe & Tech. Il n’en dira pas

Olivier Mérigeaux. Le pôle des Microtechniques s’appuie sur un réseau de 120 adhérents (dont 90 entreprises). L’association Luxe & Tech est l’un d’eux. Dans le cadre d’un rapprochement, l’association du Haut-Doubs représenterait les entreprises du luxe du Pôle des Microtechniques. Pour l’instant, aucune solution n’a été arrêtée pour asseoir l’avenir de Luxe & Tech qui dia- logue avec les pouvoirs publics. Rappelons que cette associa- tion a été créée en mars 2006. Son rôle est de mettre en œuvre des actions collectives qui per- mettent “de dynamiser la filiè- re luxe et finition soignée en Pays Horloger, et de proposer une offre globale sur les mar- chés du luxe.” Ainsi, Luxe & Tech participe chaque année à plusieurs salons pour promou- voir les entreprises du Haut- Doubs.

L’association Luxe & Tech a pour mission de promouvoir les entreprises du Pays Horloger qui ont un lien avec le luxe (photos archives Càd).

davantage sur les leviers qui pourraient être activés afin de maintenir à flot cette structure qui est une des fiertés d’Annie Genevard, députée du Doubs et présidente du Pays Horloger. Selon nos informations, une des pistes parmi d’autres qui pour- rait être envisagée serait de rat- tacher le pôle Luxe & Tech au

Pôle des Microtechniques de Franche-Comté basé à Besan- çon qui est confronté aux mêmes problématiques de financement. “Notre budget est de 600 000 euros. Nous avons besoin de construire un modè- le économique qui nous permette de trouver 50 % de financements privés” annonce son directeur

L’association Luxe & Tech compte 51 adhérents, dont des horlogers-bijoutiers.

Communication Arnaud Montebourg offre un coup de pub à Herbelin L’entreprise Herbelin ne cache pas sa satisfaction après qu’un de ses modèles de montre a fini en une du magazine Le Parisien, au bras d’Arnaud Montebourg. Le buzz devrait s’accompagner de retom- bées commerciales, mais il est trop tôt pour le dire.

Herbelin produit entre 80 000 et 90 000 montres par an dans ses ateliers de Charque- mont.

A rnaudMontebourg,ministredu Redressement productif, vêtu d’une marinière Armor-Lux, montreMichelHerbelinaupoi- gnet,présentantunrobotMou- linex, le tout servi sur fond de drapeau tri- colore enrobédecetitre“Lemadein Fran- ce il y croit, on l’a testé.” Que l’on aime ou pas, que l’on soit d’accord ou non sur le fond du débat, la une du ParisienMagazine n’en finit pas de faire le buzz . Le coup de pub est pour les marques affichées par le ministre. Pour le fabriquant de Charquemont, qui emploie 80 personnes et assemble entre 80 000 et 90 000 montres par an dans ses ateliers du Haut-Doubs (50 % partent à l’export), cette promotion inat-

tendue est la bienvenue. Et c’est gra- tuit ! “C’est très positif. Pour l’instant, nous avons de bonnes retombées sur notre site Internet. En revanche, nous ne savons pas s’il y a un effet sur les ventes car nous n’avons pas de retour de nos distributeurs” remarque Pierre-

Jamais le nom de Herbelin (comme celui d’Armor-Lux d’ailleurs), n’avait été autant cité en si peu de temps dans les médias, que ce soit à la radio, la télé- vision, ou dans la presse écrite. Écor- chée parfois par des commentateurs qui parlaient de “Héberlin” ou de “Her-

La une du Parisien Magazine n’en finit pas de fai- re parler. La montre que porte Arnaud Monte- bourg est une Newport.

Michel Herbelin. S’il savait que le Parisien parlerait de l’entreprise dans ses colonnes, il n’imaginait pas en revanche qu’une de ses montres finirait en une du magazine. Celle

melin”, la marque a égale- ment été brocardée par l’humoriste Nicolas Cante- loup. Sur Europe 1, il ne s’est pas privé de parodier dans sa “revue de presque” Jacques

“C’est très positif” reconnaît-on chez Herbelin.

qu’arbore Arnaud Montebourg est une Newport, un chrono haut de gamme, modèle emblématique de la marque. “C’est assez extraordinaire” ajoute le responsable.

Ségala et sa Rolex en disant : “Si t’as pas une Herbelin à 50 ans, c’est que… t’as du goût.” Dans le buzz , il y a du bon et du moins bon, mais ça fait toujours parler. C’est bien là l’essentiel.

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