la Presse Pontissalienne 216 - Octobre 2017

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n°216 - Octobre 2017

LES MAUVAIS CHIFFRES DE LA ROUTE

Encore un week-end dramatique sur les routes du Doubs fin septembre avec quatre tués. L’année 2017 est partie pour être une plus mauvaise année encore que la précédente sur le plan de l’accidentologie. Voilà deux ans que la situation empire à nouveau. La généralisation progressive des radars sur les routes du Haut-Doubs n’y fait rien, pour l’instant. Le point.

l Accidentologie 34 tués l’an dernier Toujours plus de radars, et pas moins d’accidents Depuis 2015, l’accidentologie est à nouveau repartie à la hausse. Déjà 70 accidents corporels sur les routes du Haut-Doubs et 7 morts à déplorer. Les campagnes de prévention et de contrôle s’intensifient.

Gilles Guérin

commande l’escadron de sécurité routière à la gendarmerie du Doubs.

S ix personnes avaient perdu la vie sur les routes du Haut- Doubs en 2015, 10 en 2016 et combien cette année ?… Le macabre décompte fait déjà état de 7 morts depuis le début de l’année à l’échelle de l’arrondissement de Pon- tarlier. Si on élargit à l’ensemble du département du Doubs, on dénombre déjà 30 tués à fin septembre. “On a déjà dépassé le nombre de tués global de l’année 2015” déplore Damien David, coordinateur sécurité routière à la D.D.T. du Doubs. Sur l’ensemble de l’année 2015, 27 personnes avaient perdu la vie sur les routes du Doubs. L’hécatombe a été pire encore en 2016 : 34 tués sur les routes du département. Il semble hélas que la courbe de bais- se des victimes de la route amorcée en 2003 avec le plan Chirac ait atteint un étiage. “C’est vrai qu’on semble avoir atteint un plancher en deçà duquel on ne peut pas descendre corrobore Gilles Guérin, chef de l’escadron de sécurité routière à la gendarmerie du Doubs. Il reste un petit noyau de personnes

qu’aucun message de prévention ne semble atteindre. La Code de la route est sans doute le document officiel le plus bafoué en France mais certaines personnes ne se sentent toujours pas concernées, ou sont dans le déni. Hélas, la délinquance routière n’est pas un sujet suffisamment pris au sérieux.” Même les précautions que l’on croyait définitivement acquises comme le port de la ceinture sont encore bafouées. La

rabâcher, rabâcher les messages. Et s’il le faut, passer à des sanctions plus fortes” prévient-il. En matière de pré- vention, les actions de sensibilisation commencent dès le plus jeune âge. Comme cette animation qui s’est tenue le 28 septembre dernier devant le col- lège de Valdahon où les forces de gen- darmerie et les services départemen- taux de la sécurité routière se sont déplacés pour sensibiliser les collé- giens au port de la ceinture dans le bus. “C’est évidemment dès le plus jeu- ne âge qu’il faut les sensibiliser. Mais on a l’impression qu’une fois le permis obtenu, les jeunes font “reset” dans leur cerveau et reproduisent les mêmes erreurs que leurs aînés” note le res- ponsable de la gendarmerie avec un certain dépit. Une chose est sûre : les forces de l’ordre seront de plus en plus vigilantes au bord des routes du Doubs. n J.-F.H.

tant difficile à comptabiliser dans les statistiques : le téléphone portable. “C’est devenu en effet la troisième caté- gorie d’addiction” , sans doute un des facteurs qui explique que l’accidento- logie soit repartie à la hausse ces deux dernières années. La particularité géographique duHaut- Doubs ajoute encore aux risques : une circulation dense, des routes parfois sinueuses, une météo capricieuse… “Les gens ne roulent pas plus mal dans le Haut-Doubs mais les conditions de circulation ajoutent un risque supplé- mentaire.” Sur les routes de l’arron- dissement de Pontarlier, 70 accidents corporels ont déjà été comptabilisés depuis le début de l’année (à fin sep- tembre), causant des blessures pour 84 personnes, dont 44 ont dû être hos- pitalisées. Pour tenter d’enrayer le phénomène, le commandant Guérin prône la “ mar- teau-thérapie” , c’est-à-dire “rabâcher,

taines opérations coup de poing menées par les forces de l’ordre devraient donc se poursuivre. “Nous mettons en pla- ce de plus en plus des opérations de contrôles multiples sur un même axe où plusieurs contrôles de gendarmerie peuvent se succéder à quelques kilo- mètres d’intervalle. Les gens sont sur- pris, mais ça contribue sans doute à freiner les ardeurs de certains” pour- suit le commandant. Les causes d’accident sont connues : la vitesse, en premier, et l’alcool. “La vitesse inadaptée est la plupart du temps en cause dans les accidents cor- porels. La deuxième cause, ce sont les conduites addictives et notamment l’al- cool et les drogues qui restent la pre- mière cause d’accidents mortels (au moins 20 % des cas). Ensuite vient le non-respect des priorités” énumère M. Guérin.À côté des conduites addictives que sont l’alcool et la drogue, il y en a désormais une troisième, qu’il est pour-

preuve : 380 personnes ont été tuées sur les routes de France l’an der- nier car elles n’avaient pas bouclé leur ceintu- re. “On en voit certains qui achètent des boucles de ceinture dans des casses et qui les mettent comme ça pour éviter que ça ne bipe dans la voi- ture et donc qui ne sont pas attachés.” La montée en puissance des contrôles, l’installa- tion de radars et cer-

Une troisième catégorie

d’addiction : le portable.

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