La Presse Pontissalienne 302 - Mars 2025
Le dossier 31
Mars 2025
?
Comment la drogue arrive jusqu’ici ?
virement. Ou alors ils chargent avec du cash des cartes prépayées dans des bureaux de tabac et ensuite s’achètent plein de choses sur Internet avec, et les revendent ensuite sur des sites de revente en ligne. Ou encore ils peuvent utiliser un hawala, c’est-à-dire un réseau informel de transfert de fonds d’un lieu à un autre par le biais d’intermé diaires qui se donnent un code, sans avoir à déplacer l’argent. La deuxième étape est appelée l’empilage qui consiste à passer le cash d’un compte en banque à l’autre pour qu’il soit moins traçable possible. L’argent qui sent très fort le shit va peu à peu être morcelé en passant d’un compte à un autre. La dernière étape est l’intégration de l’argent blanchi dans l’économie légale. Mais l’argent même s’il passe d’un compte à l’autre peut encore être traçable par les enquêteurs ? B.M. : Oui, et là, il existe une arme absolue, c’est Dubaï. Une fois les transactions effec tuées, ils peuvent ouvrir un compte pour la holding qui détient les kebabs et autres com merces, holding qui va investir ensuite dans une banque à Dubaï. L’argent est ainsi trans formé en pierre en achetant des biens immo biliers à Dubaï, un endroit du monde qui reste en dehors des accords internationaux de coopération financière. L’État français tente en ce moment de discuter avec Dubaï de ces questions ? B.M. : En effet, mais il est le seul à agir. Il faudrait que tous les membres de l’Union européenne, ainsi que de la Grande-Bretagne et les États-Unis fassent pression sur Dubaï. Et si Dubaï devient un jour impraticable, il restera alors Hong Kong. Et là, c’est la Chine avec tout ce que ça comporte en termes de secret des informations… n Propos recueillis par J.-F.H.
E n France, il n’existe pas vrai ment de grands groupes de distribution des stupéfiants qui achètent directement aux produc teurs, sauf pour le cannabis. Ces intermédiaires qui achètent aux pro ducteurs ne sont pas basés en France. La cocaïne qu’on peut retrouver à Besançon ou dans le Haut-Doubs vient des cartels de Cali ou de Medel lín en Colombie, elle transite par des grossistes mexicains, équatoriens ou brésiliens qui l’acheminent vers l’Europe en cargos et désormais en avions (trois jets privés sont notam ment dédiés à cette tâche). Dans l’océan, les cargos lâchent leurs car gaisons, récupérées par des chalu tiers qui vont accoster sur le littoral, ou alors qui larguent la marchandise repêchée ensuite par d’autres embar cations (parfois des voiliers) qui pren nent une autre route, en direction de l’Europe directement, ou de l’Afrique (via la Guinée notamment). La drogue arrive ensuite par les ports européens (Rotterdam, Anvers essentiellement, ce dernier port étant désormais aux prises d’une mafia baptisée la Mocro), ou entre par l’Eu rope du Sud-Est (Turquie, Grèce,
Albanie…), et de plus en plus par la Pologne. Avant d’arriver dans le Doubs, la drogue transite encore par un ou deux intermédiaires, en voiture. Mais le temps des go-fasts, ces convois express semblent révolus. “C’est dans des véhicules familiaux genre Peugeot 5008 dans lesquels sont déposés entre 50 et 100 kg de pro duits, avec une voiture qui précèdent le convoi et une autre qui le suit et de nombreuses ruptures d’itinéraires via des axes secondaires et un chan gement incessant de cartes S.I.M.” révèle Bertrand Monnet. Une fois arrivée à destination, à Besançon par exemple, la drogue est entreposée dans des “apparte ments nourrices” situés à proximité des points de vente. Parfois dans une famille ou chez une femme seule payée pour conserver la drogue et laisser les clés du logement aux “charbonneurs” qui vont ensuite ali menter les points de deal. L’argent liquide remonte vers l’appartement nourrice et le produit en descend. Un collecteur ramasse régulièrement l’argent, et ainsi s’alimente ce circuit de la drogue jusqu’au plus près nous… n
Depuis plusieurs années, Bertrand Monnet passe une partie de son temps au plus près des acteurs du crime organisé et du trafic de stupéfiants.
France vivent directement ou indirectement du trafic. Et quelle est l’échelle des revenus, toujours en France ? B.M. : Le guetteur posté au coin de la barre d’immeuble pourra gagner entre 30 et 50 euros par jour, jusqu’à 100. Souvent ces jeunes sont pris dans une nasse par les réseaux et n’ont plus d’autres choix que de continuer. Les plus gros trafiquants en France, ceux qui sont en haut de la chaîne, peuvent gagner plusieurs millions d’euros par mois.
Comment ensuite dépenser cet argent qui est forcément en cash ? B.M. : Il y a trois étapes distinctes et complé mentaires. D’abord ce qu’on appelle le pla cement qui consiste à transférer du cash sur des comptes en banques de petits res taurants, kebabs, barbiers ou pizzerias en mélangeant le cash criminel avec de la tré sorerie de ces petits commerces. Les dealers peuvent aussi acheter en cash des produits qui ont de la valeur (montres, bijoux d’oc casion), les revendre et se faire payer par
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