La Presse Pontissalienne 302 - Mars 2025
Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs
3 €
MARS2025
Mensuel d’information du Haut-Doubs
www.presse-pontissalienne.fr
N° 302
Enquête sur le narcotrafic dans le Doubs Le circuit du producteur au consommateur
21 réseaux de deal démantelés dans le Haut-Doubs en 2024
Le doSSier en p. 24 à 35
Oye-et-Pallet 3,5 millions d’euros pour refaire le barrage Lac Saint-Point p. 15
Emploi frontalier Horlogerie suisse : la belle mécanique s’enraye… économie p. 13
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2 Retour sur info
La Presse Pontissalienne - Mars 2025
Un nouveau bateau électro-solaire au lac Saint-Point
Challenge de la mobilité : les instits montrent l’exemple
du Jura Vert s’alignait dans celle regrou pant plus de 50 personnes. Cette école intercommunale regroupe quatre classes : une à Courvières et trois à Boujailles. Les établissements gagnants sont ceux qui présentent la plus grande proportion de participants au regard de l’effectif total de l’établissement. Avec un taux de par ticipation de 6,7 % et 475 km parcourus au cours de la durée du challenge, l’école du Jura Vert l’emporte. Lors des vœux de la C.F.D., la directrice de l’école Sté phanie Roy, s’est vue remettre par Chris tian Vallet le président un vélo à assistance électrique pour l’ensemble du personnel. “J’avais pris connaissance de ce concours à la médiathèque intercommunale. Avec mes deux autres collègues de l’école de Boujailles, on a pris l’habitude de covoi turer. L’une habite à Chaffois, l’autre à La Rivière et moi à Frasne. Le covoiturage est une source d'économie et cela nous permet également d’avoir un temps d’échange supplémentaire entre nous, pour le travail ou le reste. On a participé sans savoir qu’il y avait quelque chose à gagner” , explique la directrice. ■
L’ école intercommunale du Jura Vert a remporté le challenge de la mobi lité sur le territoire de la com’com Frasne-Drugeon. Organisé par l’A.D.E.M.E. Bourgogne-Franche-Comté, ce challenge a pour but de promouvoir les alternatives à l’utilisation de la voiture individuelle lors des trajets domicile-travail. 361 établis
sements, soit 6 606 personnes ont par ticipé à la quatrième édition de ce chal lenge qui défend le slogan “Au travail, on s’y rend autrement !” Deux établisse ments étaient engagés au niveau de la C.F.D. D’abord la com’com elle-même qui concourait dans la catégorie des éta blissements de 10 à 49 personnes. L’École
Les trois enseignantes rattachées à l’école du Jura Vert de Boujailles ont pris l’habitude de covoiturer pour se rendre au travail.
Le troisième bateau électro-solaire de la compagnie des bateaux du lac Saint-Point était précédemment exploité par les Yachts de Lyon.
A près le P’tit Saint-Point et la Charlotte partis naviguer dans les eaux de la Meuse, la Com pagnie des bateaux du lac Saint Point investit dans une nouvelle embarcation qui correspond mieux à l’évolution de ses besoins. “Ce bateau a été construit il y a dix ans au chantier naval franco-suisse de Villers-le-Lac. À la différence des deux autres, il est équipé d’une cuisine, de toilettes P.M.R. et d’un écran géant. Ces équipements apporteront plus de confort à bord et ils nous permet tront d’accueillir et d’organiser dans de meilleures conditions les croi sières-repas” , explique David Jean nerod, le gérant de la compagnie des bateaux du lac Saint-Point. D’une valeur d’1,5 million d’euros en version neuve, ce nouveau bateau dispose d’une capacité de 149 places, ce qui permet ainsi d’embarquer l’équivalent de deux cars pour une
découverte classique du plan d’eau. “Cela reste un catamaran à propulsion électro-solaire qui se déplace à 10 km/h sur les eaux du lac. On enre gistre une demande croissante sur la formule croisière-repas avec la pos sibilité également de privatiser le bateau pour un événement ou une soirée.” En attendant sa mise à l’eau courant mars, le bateau a été mis en cale sèche près de son ponton d’amarrage à Malbuisson. Il reste aussi à lui trouver un nom. Cette montée en gamme illustre la croissance de la compagnie des bateaux du lac Saint-Point qui a vu le jour en 2016. “On savait depuis le début qu’il y avait du potentiel. Le premier bateau disposait de 24 places, le second de 75 et celui-ci en a presque le double” , poursuit David Jeannerod en annonçant que ce troi sième bateau serait sans doute le dernier sous sa gérance. ■
Le Chalet du Massif jurassien a fait le plein au salon
L e salon international de l’agriculture a fermé ses portes après neuf jours intenses où se sont pressés 607 503 visiteurs, mieux encore que l’an dernier. Plus de 1 000 exposants, 830 médailles d’or pour les produits, 3361 médailles d’or pour les vins, 924 récompenses pour les animaux, voilà le bilan chiffré de cette année 2024 dans un climat bien plus apaisé que l’an dernier. Côté régional, un des stands les plus fréquentés a été sans conteste le Chalet du Massif jurassien monté par les filières fromagères régio nales fédérées au sein de l’U.R.F.A.C. (Union régionale des fromages d’appel lation contrôlée) regroupant les filières comté, morbier, mont d’or et bleu de Gex sous le même toit. “C’est le seul moment
de l’année où les quatre A.O.P. commu niquent ensemble. Ici, on ne représente aucune marque en particulier, les fromages viennent de plusieurs coopératives, les boîtes de mont d’or sont anonymes. La tenue du chalet a mobilisé 59 personnes pendant les neuf jours du salon. 19 per sonnes travaillaient chaque jour ici. Pour nous, la création et le montage de ce chalet représentent un coût important, mais c’est une très belle opération de communication” se réjouit Philippe Vivot, administrateur du C.I.G.C. et représentant de l’U.R.F.A.C. au salon. La fréquentation du Chalet du Massif jurassien n’a pas faibli durant tout le salon. Et en général, tous ceux qui dégustaient les produits proposés achetaient ensuite un ou plu
sieurs échantillons de ces quatre A.O.P. sur le stand de vente qui n’a pas désempli non plus. ■ Tasmanien, un des ambassadeurs les plus volubiles du comté et des A.O.P. fromagères locales. à la manœuvre pendant le salon, Jean-François Marmier dit
Éditorial Cancer
tante de ces trafics est évidemment en cor rélation directe avec celle de la consom mation de stupéfiants, notamment de cocaïne, une drogue qui s’est dangereuse ment banalisée ces dernières années dans notre région. À tel point qu’elle est devenue, dans certains milieux, une “drogue de tra vail” du quotidien. Pour qu’elle soit dura blement efficace, la lutte contre les nar cotrafics devra dans les prochaines années se traduire par des efforts considérables en termes de moyens humains pour déjouer les coups d’avance des trafiquants qui, avec les progrès du numérique, trouvent toujours les bonnes parades pour alimenter leur business . Il faudra aussi, corollaire indispensable, se pencher sérieusement sur les consommateurs, toujours plus nom breux. Le reflet d’une société malade. La répression seule ne suffira jamais à vaincre ce cancer. La drogue n’est pas qu’une ques tion sécuritaire, ni qu’un fléau sanitaire, il est un enjeu plus largement sociétal. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
liards d’euros par an -, que cette économie souterraine s’instille lentement, mais pro fondément et tel un poison lent dans toutes les strates de la société. Dans le Doubs, le préfet vient de réaffirmer la position cen trale de la lutte contre les narcotrafics à la tête des priorités de l’État. La police, la gendarmerie du Doubs et plus largement toutes les autorités chargées de lutter contre l’économie illégale déploient des trésors d’énergie et de moyens pour contraindre ces trafics. La place de Besan çon sur la troisième marche du podium des villes de plus de 100 000 habitants qui connaissent le plus gros volume d’affaires liées aux stupéfiants n’est pas un hasard. Elle est d’abord le résultat de l’action conju guée des forces de l’ordre et des autorités judiciaires qui ne relâchent pas leur pres sion. Les résultats sont là. Mais suffiront ils à éradiquer le phénomène? Certaine ment pas, tant les enjeux financiers en cause sont gigantesques. La hausse inquié
Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER est éditée par la société “Publipresse Médias” Rédaction et publicité: 03 81 67 90 80 E-mail: redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645
U n réseau démantelé, et c’est un autre qui réapparaît aussitôt. Tel l’Hydre de Lerne à qui on sectionne un tentacule et dans la minute qui suit un autre repousse, les réseaux de trafiquants de stupéfiants gan grènent notre région - Besançon est devenue ainsi une plaque interrégionale pour les trafics. Pour les autorités qui luttent contre ce fléau, c’est à une autre référence mytho logique que l’on pense : le personnage de Sisyphe, condamné à vie à remonter un rocher au-dessus d’une montagne qui arrivé au sommet, roule à nouveau en bas. Un éternel recommencement et une lutte sans cesse contre des réseaux qui gardent tou jours une longueur d’avance. Le trafic de drogues est devenu un tel business à travers le monde - rien qu’en France, avec un chiffre d’affaires national estimé entre 3,5 et 6 mil
Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni.
Mise en page : Olivier Chevalier Conception pubs : Éloïse Perrot.
équipe commerciale : Maëliss Aumaitre, Anne Familiari, Anthony Gloriod.
Crédits photos : La Presse Pontissalienne, D.I.P.N. 25, Gendarmerie du Doubs, Université Marie et Louis Pasteur. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N.: 1298-0609 Dépôt légal : Mars 2025 Commission paritaire : 0227 D 79291
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4 Pontarlier
La Presse Pontissalienne - Mars 2025
SANTÉ
Des difficultés conjoncturelles et non structurelles
“Le C.H.U. a tout intérêt à ce que Pontarlier se développe” Thierry Gamond-Rius, le directeur du C.H.U. Minjoz qui pilote depuis
T.G.-R. : Dans cette phase de tran sition, il faut s’appuyer sur les éléments positifs et se fixer des objectifs pour gérer les difficultés extérieures et surtout ne pas rester englué dans nos pro blèmes. Le C.H.I.H.C. constitue une pierre angulaire au sein du Groupement Hospitalier Terri torial. Il dispose d’un plateau technique complet et s’inscrit dans un bassin de population avec un potentiel d’activité important. On observe aussi un attachement des professionnels à cet établissement, ce qui est un signe de stabilité. Autre point positif : l’absence de concurrence sur ce bassin. L’activité médicale est solide. On note une progres sion de 6 % sur l’activité gynéco obstétrique. L’activité extérieure augmente de 5 %, j’y vois là aussi une preuve de confiance de la médecine de ville dans son éta blissement. L’activité de la mai son médicale de garde est en pleine croissance, soulageant ainsi le service des urgences. Les équipes mobiles sont au cœur du réseau territorial. Idem pour la gériatrie, on sent que cela frémit et c’est la réponse du C.H.I.H.C. au vieillissement de la population.
plusieurs mois la gestion de l’hôpital de Pontarlier travaille au développement des coopérations entre les deux établissements tout en déplorant un déficit de 7 millions d’euros au bilan d’activité du centre hospitalier intercommunal de Haute Comté (C.H.I.H.C.) en 2024.
L a Presse Pontissalienne : L’année 2024 a été très particulière ? Thierry Gamond-Rius : Personne, et moi le premier, ne pensait que je serais là pour diriger le C.H.I.H.C. suite aux change ments majeurs survenus en 2024. J’ai pleinement conscience de l’impact psychologique de ces éléments sur l’ensemble des ser vices. La non-certification de l’établissement au premier semestre est en grande partie non méritée, mais quand même. On enregistre aussi en 2024 des départs en retraite de chirur giens avec un impact notable sur l’activité. T.G.-R. : Fin 2024, l’hôpital accu sait un déficit de 7 millions d’eu ros contre 2 millions en 2023. La situation restera tendue en 2025 avec un rebond possible mais pas avant l’automne. L.P.P. : Vous ne perdez pas espoir ? T.G.-R. : Je ne suis pas le liqui L.P.P. : Comment se traduit cette situa tion sur le budget ?
ce point-là, avantage aux gros établissements. On doit aussi s’adapter aux changements de mentalités avec des profession nels plus attentifs à la vie fami liale, à l’allégement des tours de garde et qui cherchent de ce fait à intégrer des équipes plus importantes. L.P.P. : L’interdépendance semble de mise entre les hôpitaux publics ? T.G.-R. : Comme le C.H.U. doit se concentrer sur ces activités de recours, il a besoin des plateaux techniques extérieurs comme celui de Pontarlier. On peut évo quer la réussite de l’Institut Régional Fédératif du Cancer qui mobilise 220 praticiens par tagés sur la Franche-Comté. Les résultats sont là avec une mor talité qui baisse plus vite en Franche-Comté qu’ailleurs tout comme les délais entre l’inter vention chirurgicale et la chi miothérapie. L.P.P. : Pontarlier a toute sa place dans ce maillage sanitaire ?
dateur judiciaire. J’ai accepté cette mission car c’est l’occasion de mettre en œuvre des travaux pratiques. Je crois beaucoup aux complémentarités respec tueuses, à la coopération collec tive. L.P.P. : C’est une stratégie pour résister au privé ? T.G.-R. : Le groupe Elsan a racheté toutes les cliniques privées de Franche-Comté et ensemble, nous devons répondre à cette stratégie tout en continuant à
“Je ne suis pas le liquidateur judiciaire. J’ai accepté cette mission car c’est l’occasion de mettre en œuvre des travaux pratiques”, explique Thierry Gamond-Rius qui assure l’intérim à la direction du C.H.I.H.C.
de venir sur Pontarlier plutôt que d’aller à Besançon. Le tout en restant toujours aussi vigilant et exigeant sur la qualité. L.P.P. : Le recrutement d’un nouveau directeur est-il en cours ? T.G.-R. : Pour l’instant, je gère l’intérim avec différentes mis sions à mener. On a conforté la maternité et on souhaite déve lopper la même stratégie en chi rurgie orthopédique et digestive. Il faut encore ramener de l’ac tivité de cancérologie sur Pon tarlier avec des postes partagés C.H.U.-C.H.I.H.C. On profite de l’intérim pour tout mettre en œuvre et il y a donc de fortes chances que je reste ici au moins six mois. n Propos recueillis par F.C.
T.G.-R. : Tout à fait et cela s’est traduit par l’attribution des cré dits pour la restructuration des urgences. Soit 14 millions d’eu ros investis dans la construction d’un bâtiment neuf opérationnel en 2028. On peut aussi men tionner le projet d’Unité d’Hé bergement Renforcé à l’E.H.P.A.D. du Larmont dont le coût s’élève à plus de 2 mil lions d’euros. L.P.P. : Quels objectifs pour 2025 ? T.G.-R. : On devra travailler à la récupération de la certification. Il faudra éviter de creuser le déficit budgétaire, être au clair sur la stratégie de développe ment que l’on souhaite porter, essayer de convaincre davantage la population du Val de Morteau
garantir des soins de qualité à tous. L.P.P. : Seul le collectif permettra de répondre à la spécialisation des professions de santé ? T.G.-R. : Effective ment, les praticiens sont de plus en plus spécialisés. Ils sont donc à la recherche d’un volume d’acti vité qui leur per mette d’exercer. Sur
“La situation restera tendue en 2025.”
L.P.P. : Les projets sont toujours d’ac tualité ?
SANTÉ
Conforter la permanence de soin 3 866 patients reçus à la maison médicale de garde
O ptimisation des tours de garde entre généralistes, désengorge ment des urgences : les attendus de cette maison médicale de garde en service depuis le 1 er juin 2024 étaient aussi simples qu’ambitieux.
teur dans les actions visant à améliorer l‘offre de santé. Je pense au cabinet éphémère dont l’exemple a été repris et dupliqué partout en France. Avec cette maison médicale de garde, c’est entre 20 % et 30 % de bobologie en moins aux urgences.” S’il elle a permis de maintenir une per manence de soins obligatoire, cette mai son médicale de garde ne résout pas tous les problèmes notamment ceux liés à la question de la mobilité sur le secteur et qui fait l’objet d’une réflexion avec tous les acteurs locaux. “Difficile de mettre en place des services de trans port sur un territoire très atomisé comme c’est le cas du Haut-Doubs forestier” , précise le maire de Pontarlier. Les médecins du nouveau secteur de garde y trouvent également leur compte. Ils sont 38 sur les 42 généralistes exer çant sur le territoire de la C.P.T.S. Haut Doubs forestier à intervenir à la maison médicale de garde. Les plus éloignés sont contraints de venir jusqu’à Pon tarlier mais sur un rythme de garde très espacé. La maison médicale de garde est entièrement financée par l’A.R.S. qui verse chaque an 140000 euros au fonctionnement du dispositif. n F.C.
“Quatre secteurs de garde ont fusionné en un seul pour répondre à une pénurie de médecins. Cela permet aussi d’ap porter une réponse aux 9000 patients sans médecin traitant” , rappelle Fabien Noreille, co-président de la communauté professionnelle territoriale de santé (C.P.T.S.) du Haut-Doubs forestier qui englobent 101 communes sur le Doubs et le Jura. En six mois, cette nouvelle structure située en face de l’hôpital de Pontarlier a accueilli 3 866 patients dont 80 % via le 116 - 117 et 20 % réorientés depuis le service des Urgences. Les objectifs sont déjà largement atteints avec une répartition plus équitable des gardes, ce qui renforce l’attractivité du territoire sur le plan sanitaire. “On est particu lièrement heureux de ce dispositif qui favorise aussi les échanges entre les praticiens” , indique un urgentiste. “C’est un projet très collectif. Toutes les phar macies ont joué le jeu. Cela permet de remplir les tableaux de garde chaque soir, chaque week-end” , explique Agnès Hochard, déléguée de l’A.R.S. dans le Doubs. Satisfaction aussi de Patrick Genre, le président du conseil de sur veillance du C.H.I.H.C. très engagé sur les questions hospitalières. “On a la chance d’être sur un territoire très nova
Six mois après sa mise en service, la maison médicale de garde suscite un satisfecit général en montrant aussi l’intérêt de mobiliser les acteurs locaux de la santé pour trouver des solutions qui correspondent aux besoins du territoire.
“C’est l'abou tissement d’un projet qui a pris forme il y a deux ans et qui s’est accéléré en 2024”, rappelle Laure Jagiello, directrice de la C.P.T.S. du Haut-Doubs forestier.
Pontarlier 5
La Presse Pontissalienne - Mars 2025
CULTURE
Unique en son genre
Lecturbulences ou l’art du savoir lire et écouter lire Ce festival de lectures de textes à voix haute se tiendra du 22 mars au 1er avril avec de nombreuses manifestations et animations sur tout le Haut-Doubs, notamment le samedi 29 mars à l’auditorium du Conservatoire de Pontarlier.
S e poser et écouter une personne lire pendant quelques minutes un texte de son choix. Juste écouter. C’est l’essence même de ce festival qui ne manque pas d’ori ginalité. Et cela fonctionne plutôt bien comme en témoigne l’un des organi sateurs, Patrick Tyrode lors d’une séance de lecture de textes aux élèves internes du Lycée Toussaint-Louver ture. “On était trois lecteurs et les enfants faisaient cercle autour de nous. J’ai été surpris par l’attention de ce jeune public à l’écoute de textes poé tiques qu’ils n’avaient sans doute guère l’habitude d’entendre.” Mise en place pour remplacer le salon du livre, la première édition de Lec turbulences remonte à 2018. Elle se tenait alors dans le café littéraire de l’Esperluète à Pontarlier. Le concept s’est vite propagé pour finalement
prendre la forme d’un festival organisé aujourd’hui par l’association laïque de Pontarlier, la Tisanerie, le Conser vatoire Élie-Dupont et différents par
tenaires. Cet événe ment culturel est présent dans les éta blissements scolaires, les bibliothèques, les associations cultu relles. Avec la parti cipation de collégiens, lycéens, enseignants, bénévoles, comédiens, récitants. Chacun participe ainsi au rayonnement de l’écrit dans sa forme oralisée. Lecturbulences bous cule les convenances. Il s’invite au restau
La journée phare du festival se tiendra le 29 mars à l’auditorium de Pontarlier de 14 heures à 19 heures.
Le rayonnement de l’écrit dans sa forme oralisée.
ce type de manifestation” , modère Gérard Voinnet. Chaque édition du festival s’articule autour d’un thème : bicentenaire de Courbet en 2019, centenaire de Clavel en 2022, gastronomie en 2024… “Cette année, on met en valeur Louis Pergaud à l’occasion du 110 ème anniversaire de sa disparition et du 115 ème anniversaire de son prix Goncourt.” Dans cette pers pective, des élèves de l’école Pergaud à Pontarlier liront des textes de l’au teur de la Guerre des boutons. Puis les membres de l’association des Amis de Louis Pergaud prendront le relais. n F.C.
La journée phare de Lecturbulences aura lieu le samedi 29 mars de 14 heures à 19 heures à l’auditorium du Conservatoire. Pour l’occasion, la salle d’entrée sera transformée en salle de convivialité. Si le cœur vous en dit de participer aux lectures tout public, possibilité de s’inscrire au préa lable sur le site www.lecturbulences.fr. “Si quelqu’un veut s’exprimer à l’im proviste, c’est également envisageable. On limite les passages à cinq minutes de lecture avec carte blanche dans le choix des textes sous réserve bien sûr de ne pas faire l’apologie de quelque chose qui n’aurait pas sa place dans
rant municipal, en librairie voire à l’heure de distribution des paniers de l’A.M.A.P. Rilchou. “On cherche la bonne formule et on l’a peut-être trouvé en associant écouter et manger” , indique Gérard Voinnet qui fait éga lement partie des organisateurs. L’édition 2025 ne compte pas moins d’une quinzaine d’actions diverses et variées. Animations dans les média thèques de Pontarlier, Montperreux, Jougne, contes à la librairie Plein Ciel, émission de radio au collège Pergaud de Pierrefontaine, lecture pour les tout-petits à la M.J.C. des Capucins… L’embarras du choix.
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6 L’interview du mois
Mars 2025
ÉCONOMIE
Le directeur départemental de la Banque de France
“Recul de l’inflation, baisse des taux et ralentissement économique” C’est le cocktail de l’année 2025 pour l’économie française et les entrepreneurs de la région. D’ordinaire optimiste, le directeur départemental de la Banque de France ne cache pas ses craintes pour nos entreprises cette année. Analyse et commentaires.
Q u’annoncent les experts de la Banque de France pour cette année économique 2025 ? Laurent Quinet : Pour cette année, on annonce quelques bonnes nou velles comme un recul de l’infla tion, une baisse des taux d’intérêt bancaires, mais on craint un vrai ralentissement de l’économie. Tout cela dans un contexte géo politique international qui ajoute du brouillard à ce panorama. Les relations transatlantiques actuelles ont ajouté un rapport nouveau pour l’économie. Et côté français, le problème endémique des déficits publics ajoute encore de l’incertitude. J’ai vu le récent tweet d’un économiste américain, Nassim Taleb, qui pointait la France en disant qu’elle était pas sée “d’un État providence stan dard à un État muséal à forte
dette, avec une économie médié vale axée sur les sacs à main et le vin…” Ce genre de commen taires donne quand même à réflé chir. Sur le plan macroéconomique, quels ont été les faits marquants de l’économie en 2024 ? L.Q. : Dans le concert mondial, la place de la Chine est restée pré pondérante et un autre fait mar quant, c’est le retour des États Unis dans le commerce mondial avec un fort impact positif. En revanche, on déplore une contri bution négative de l’Europe sur ce commerce mondial. En glisse ment annuel, à l’échelle mondiale, le commerce a progressé de 2,5 % en 2024. Au niveau de la produc tion industrielle, on constate un vrai décrochage de la zone euro.
il n’y aura pas de retour de l’in flation.
C’est notamment lié à la situation de l’Allemagne qui est désormais en récession alors qu’en France on se maintient bon an mal avec une faible croissance.
Qu’en est-il des taux d’intérêt bancaires ? L.Q. : On est sorti de ce cycle haus sier, après avoir subi 10 hausses consécutives des taux directeurs. C’est un phénomène sans précé dent depuis la fin de la dernière guerre mondiale. En 2024, on a connu 5 baisses consécutives, la dernière en date le 30 janvier der nier. Entre novembre 2023 et novembre 2024, on a enregistré une baisse de 0,83 %. Et d’ici le 30 juin, je pense pouvoir l’annon cer, on devrait encore avoir trois baisses des taux directeurs. Au final, on reste en France avec une croissance positive. On ne peut pas parler non plus d’une crois sance dynamique, mais on est restés résilients dans un contexte complexe. On peut
L’inflation est-elle un mauvais souvenir ? L.Q. : La baisse de l’inflation se confirme et cette évolution va se poursuivre. Et mal gré les difficultés au Proche-Orient, on n’a pas de résur gence de l’inflation liée à l’énergie. L’in flation agro-ali mentaire est éga lement derrière nous. Aujourd’hui, on peut l’affirmer :
“Il n’y aura pas de retour de l’inflation” assure
Laurent Quinet.
baisse. Sur l’ensemble de l’année 2024, l’activité industrielle régio nale a baissé de 10 %. Contrai rement à l’industrie, les services marchands sont restés plutôt bien orientés, à part un signe d’inquié tude dans le secteur des trans ports. Pour le bâtiment, sans sur prise, depuis le second semestre 2024, on est dans la difficulté, même si le second œuvre se main tient mieux. De manière générale, concernant les carnets de com mandes du B.T.P., on est depuis plusieurs mois en territoire néga tif. Sans surprise, l’activité globale des entreprises a évolué à la baisse, un peu moins cependant en chiffre d’affaires qu’en volumes. Le fait que les trois gros secteurs industriels du Doubs, à savoir l’agro-alimentaire, l’automobile et l’horlogerie aient été en baisse ajoute des difficultés spécifiques à notre département. Les chiffres du chômage sont en hausse, y compris dans des secteurs jusque là préservés comme le Haut Doubs où le nombre de deman deurs d’emploi, même s’il reste bas, a bondi de 25 %. Qu’en est-il des créations, et des dis paritions d’entreprises dans notre dépar tement ? L.Q. : Les créations d’entreprises sont en progression continue. Dans le Doubs, on a enregistré l’an dernier 6 683 créations d’en treprises. Un chiffre très correct, avec une augmentation de 8,3 % par rapport à l’année précédente. Même si, sur le total, il y a une majorité de micro-entreprises, par définition plus volatiles.
se contenter de ce petit 1 % de crois sance si on se com pare avec l’Alle magne, mais on ne peut pas pour autant s’en réjouir. Et vos prévisions pour 2025 ? L.Q. : En 2024, ce qui a soutenu la croissance fran çaise, c’est le retour des exportations d’énergie grâce à la remise en ser vice de plusieurs de nos centrales nucléaires. Ajou
Zoom Le surendettement des ménages repart à la hausse
U ne des missions moins connues de la Banque de France est de traiter les dos siers de surendettement des ménages afin de tenter de trouver des solutions les plus efficaces possibles pour sortir ces derniers de l’ornière. Dans un cas sur cinq, l’effacement de la dette est proposé par la commission de surendettement du Doubs qui se réunit quatre fois dans l’année. “Une dette est faite pour être remboursée, mais dans les cas extrêmes, il n’y a pas d’autre choix que d’effacer cette dette” note Laurent Quinet. La commission a ainsi effacé 11 millions d’euros de dettes l’an dernier, ce qui correspond à 22,2 % du montant total des dettes des 1 307
année” synthétise le directeur de la Banque de France. Avec 247 dossiers de surendettement déposés pour 100 000 habitants, le Doubs se situe bon an mal an dans la moyenne nationale. Beaucoup moins bien classé que la Haute-Savoie avec seulement 150 dossiers pour 100 000 habitants, mais beaucoup mieux que le Pas-de-Calais et ses 400 dossiers pour 100 000 habitants. Le surendettement, c’est-à-dire l’incapacité d’honorer le remboursement de ses dettes, touche logiquement avant tout les personnes à faibles revenus, mais pas que. “Certaines personnes à revenus confortables peuvent se retrouver en situation de surendettement notam ment à cause d’un endettement immobilier important et souvent suite à un accident de la vie ou à des événements personnels.” La somme totale des 1 307 personnes concer nées par un dossier de surendettement en 2024 a atteint 42,3 millions d’euros dans le Doubs. Soit en moyenne une dette de 19 032 euros par ménage surendetté, “avec un poids de la dette immobilière qui pèse plus lourd ici qu’ailleurs en France à cause du prix de l’immobilier plus haut ici qu’en moyenne en France” note le préfet du Doubs. n Laurent Quinet participe aux côtés du préfet du Doubs et d’autres acteurs insti tutionnels aux commissions de surendet tement qui ont lieu tous les trois mois.
personnes concernées par des dossiers de surendettement en 2024. “Le surendettement des ménages est un cycle infernal duquel il est souvent difficile de sortir. Près de 70 % des dos siers étudiés concernent des personnes seules. Cette commission est là pour trouver les meil leures solutions à chaque situation” note Rémi Bastille le préfet du Doubs. Avec 1 125 dossiers de surendettement déposés en 2024, leur nombre est en hausse de + 12,3 % par rapport à l’année précédente. Une tendance haussière après une dizaine d’années de baisse. “Cette tendance est corrélée à la situation éco nomique de notre pays. Et je ne serais pas surpris que cette tendance se confirme cette
“On devrait encore avoir trois baisses des taux directeurs.”
tons à cela, - mais doit-on s’en réjouir ? - la dépense publique en augmentation qui a gonflé le P.I.B. Pour cette année, on craint que ce qui va tirer la croissance, ce ne soit pas, hélas, les investisse ments des entreprises. L.Q. : On a remarqué depuis le milieu de l’année dernière un pic fort d’incertitudes à cause des élections législatives et de la dis solution. Au final, l’industrie régio nale a terminé l’année dans un très mauvais mois de décembre avec des fermetures de sites industriels pour les fêtes de fin d’année plus longues que d’habi tude. On a constaté un petit effet de reprise mécanique en début d’année 2025 mais globalement, la tendance est clairement à la Comment a résisté l’activité des entre prises de notre région ?
L’interview du mois 7
Mars 2025
l’Espagne et l’Italie peuvent désormais nous donner des leçons sur la maîtrise de leur dette publique. Le deuxième défi est celui du taux de chômage. Celui-ci devrait progresser en 2025 et en 2026 avant de redescendre en 2027. Le troi sième enfin, c’est le contexte interna tional qui jouera fortement sur nos per formances françaises. On est donc clairement dans une phase d’incertitudes fortes, avec des éléments de bascule d’un côté ou de l’autre, difficiles à iden tifier. Il faudrait aussi que d’un point de vue politique les bonnes décisions
Quant aux défaillances d’entreprises, elles ont retrouvé leur niveau d’avant Covid (65 000 en France). À l’échelle du Doubs, on a enregistré 4 417 défaillances (liquidations ou redressements judi ciaires), c’est 20 % de plus qu’en 2023. C’est tout sauf neutre… Quels enseignements tirez-vous pour 2025 de l’enquête que vous effectuez auprès des entre prises du Doubs à laquelle plus de 1 250 entre prises ont répondu ? L.Q. : Sur le plan national déjà, la crois sance devrait rester légèrement positive en 2025, mais faiblement (+ 0,9 %), avant de regagner en vigueur en 2026 et en 2027 (+ 1,3 %). Aux États-Unis, les pré visions sont de 2,7 % et en Chine de 4,6 % pour cette année. En France, le P.I.B. devrait être soutenu par la consom mation des ménages, même si le taux d’épargne, avec 16 % des revenus, reste un des plus élevés du monde et pose donc problème pour la relance par la consommation. Au niveau régional, les entrepreneurs escomptent une hausse de leur chiffre d’affaires de + 3 % cette année dans l’industrie et la construction pourrait se relancer, mais pas avant le second semestre. En résumé, on sera un peu dans le ventre mou cette année. Quels sont alors les défis à relever pour notre économie ? L.Q. : Il y en a trois. La dette publique d’abord, qui va atteindre en France 117 % du P.I.B. d’ici la fin de l’année ! On est ainsi devenu le mauvais élève de la zone euro, si bien que la Grèce,
soient prises sur l’assai nissement des finances publiques et qu’une vraie impulsion soit don née en matière d’inno vation dans les nouvelles technologies. Qu’en disent les dirigeants d’entreprises de ce tableau plutôt sombre ?… L.Q. : Ils sont nombreux à dire que depuis main tenant cinq ans, depuis la pandémie de Covid, la route va de cahot en cahot et que le pilotage d’une entreprise est devenu de plus en plus aléatoire. Il faut sans cesse s’adapter et la plu part s’y emploient cou rageusement. n Propos recueillis par J.-F.H.
“20 % de défaillances de plus dans le Doubs par rapport à 2023.”
Laurent Quinet est à la tête de la Banque de France du Doubs depuis l’an dernier.
8 L’ÉVÉNEMENT
Mars 2025
Sans-abri : le retour vers un logement reste précaire
En dix ans, le nombre de sans-abri a doublé au niveau national. Si des moyens financiers ont été mis, tout le parcours de la rue au logement reste compliqué. Et s’engorge en raison notamment de la crise du logement, et du manque d’hébergements d’urgence. Malgré tout, associations, travailleurs sociaux et C.C.A.S. restent plus que jamais mobilisés.
l Doubs
Logement Un manque criant d’hébergement d’urgence
sonnes dans les dispositifs d’in sertion arrivent difficilement à entrer dans un logement classique. Donc les dispositifs arrivent à saturation, les gens ne sortent plus des dispositifs d’insertion. C’est une situation nouvelle qui ne fait que s’approfondir.” À Besançon, 48 personnes sont en attente permanente d’un hébergement depuis plus de six mois. Les abris de nuit et héber gement d’urgence sont saturés à 86 % pour les hommes, 85 % pour les femmes. Dans le Haut-Doubs, les 10 places d’hébergement d’ur gence affichent une occupation constante de 100 %. “ Les gens ont tendance à ne plus appeler le 115, déplore Philippe Cholet. Le dépan nage immédiat sont les places hôtelières. Il y a un intérêt à court terme mais cela reste insuffisant avec un public fragile qui a besoin
Dans le Doubs, comme au niveau national, les demandes d’hébergement des sans-abri sont en constante augmentation. Face à cette situation, les places sont insuffisantes. Et c’est tout le système qui devrait permettre le retour à un logement digne qui s’engorge.
d’accueil et d’orientation) sont éloquents : en 2024, 13 186 appels ont été traités. 77 % de ces appels ont été suivis par une mise à l’abri, en abri de nuit, à l’hôtel ou vers un dispositif d’héberge ment d’urgence. 23 % n’ont pas abouti, pour la plupart (près de 600 sur 1128) par manque de places. Face aux demandes croissantes, le manque de places disponibles se fait de plus en plus criant. Avec 213 places d’hébergement d’ur gence (207 places ouvertes selon la préfecture), le Doubs figure en bas du tableau en comparaison avec les départements de même population. Conséquence : le sys tème s’engorge et arrive à satu ration. “Le phénomène est national mais il est nouveau dans le Doubs et notamment à Besançon. L’accès au logement est devenu compliqué avec un manque à Besançon et dans le Haut-Doubs, notamment de logements sociaux” , relève Phi lippe Cholet, administrateur du G.C.S., groupement de coopéra tion sociale. La structure rassem ble une vingtaine d’associations et de C.C.A.S. dans le départe ment et porte entre autres le S.I.A.O. “Or, notre objectif est de faire rentrer le public avec lequel nous travaillons dans les dispo sitifs de logements (hébergements d’urgence, C.H.R.S., logement adapté), reprend-il. Mais l’accès au logement étant bloqué, les per
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Doubs, et 30 à Montbéliard. “La question est réelle, a réagi le Préfet Rémi Bastille. Le Doubs est assez peu doté en hébergement d’urgence avec un taux d’occupation très élevé. J’ai porté cette probléma tique au niveau du préfet de Région et le travail est engagé sous l’égide de la D.R.E.E.S.” Il l’assure: une réponse devrait arriver rapidement… n L.P. Jeanne-Antide très sollicitée Philippe Cholet, également pré sident de l’association Jeanne Antide qui gère des accueils de jour à Besançon est en première ligne pour constater les fortes sol licitations: en 2024, l’accueil de jour rue Champrond a vu passer 120 personnes quotidiennement et a comptabilisé 31043 repas servis, 1 100 consultations médi cales, 3300 passages par les douches. “C’est comme un baro mètre immédiat : quand la société s’enrhume, on reçoit dans nos dispositifs les malades” , souligne Philippe Cholet. n
E mmanuel Macron l’avait annoncé en 2017, année de son premier mandat en tant que président: “Plus personne dans la rue à la fin de l’année.” Près de 8 ans plus tard, force est de constater que la promesse n’a pas été tenue. Si des moyens ont effectivement été débloqués et deux plans quin quennaux “Le logement d’abord” mis en place, le nombre de sans domicile fixe a plus que doublé en France en dix ans. Selon la Fondation pour le logement des défavorisés (anciennement fon dation Abbé Pierre), 330 000 per sonnes sont considérées en 2024 comme sans domicile fixe, soit sans abri, en habitation de for tune, en hébergement collectif, à l’hôtel, dans les centres d’accueil de demandeurs d’asile ou héber gés en logement associatif. Dans le Doubs, une file active de 200 sans-abri est estimée à Pon tarlier (c’est-à-dire 200 passages sur une année), et environ 150 personnes sont en très grande précarité simultanément à Besan çon (sur un file active de 700 dans l’année). Les chiffres du 115, géré par le S.I.A.O. 25 (service intégré
d’un accompa gnement. Et l’hôtel coûte très cher en plus.” Fort de ce constat, le G.C.S. a inter pellé le préfet demandant l’at tribution de 160 places supplé mentaires d’hé bergement d’ur gence: 100 à Besançon, 30 dans le Haut
160 places supplémentaires demandées.
Les dispositifs d’insertion comme ici comme ici à l’Agora, et les hébergements d’urgence arrivent à saturation.
L’événement 9
Mars 2025
l Besançon Veille mobile Un maillon essentiel pour garder le lien Cinq jours par semaine, un binôme de travailleurs sociaux du S.A.A.S. ou avec une infirmière, effectue des veilles mobiles en journée et la nuit en hiver. Il part à la rencontre des sans-abri pour que le lien ne se brise pas.
profite-t-elle. Parfois, la veille mobile se heurte à des refus nets. “Il y a cette per sonne qui ne demande rien, pas d’abri, pas à manger, raconte Jonas. Les infirmières qui nous ont accompagnés ont vu qu’il n’était pas en perte de ses capa cités. Dans ces cas-là, on ne peut rien faire. On sait où il dort, on passe le voir de temps en temps. Mais on ne peut pas le forcer.” La veille mobile patrouille dans le centre-ville, Planoise, dans les zones comme Chalezeule ou Châ teaufarine et un peu sur le Grand Besançon. À Planoise, la plupart dorment dans des squats. La veille mobile voit aussi beaucoup de personnes sous l’emprise de grandes addictions, qui refusent l’abri de nuit et l’aide du S.A.A.S. En moins d’une heure, le télé phone de la veille mobile n’a pas arrêté de sonner. Qui pour un renseignement sur les méandres administratifs, qui pour un suivi de dossier d’une personne… Rouage essentiel, les travailleurs
vous partez, on peut préparer votre arrivée, clarifier les choses” , tente t-il quand même. À la veille mobile, les travailleurs sociaux et soignants répondent présents, sans jugement. Sans s’imposer non plus. “Générale ment, les gens nous disent non, on ne s’impose pas”, souligne Adé laïde. Il faut jauger, certains aiment bien discuter. Je n’ai pas de souvenirs de contacts difficiles.” L’infirmière du S.A.A.S., qui inter vient également à l’Agora, une structure d’hébergement du C.C.A.S., accompagne ceux qui le souhaitent chez des professionnels de santé, distribue du matériel de réduction des risques, les oriente vers d’autres structures, et soigne quelques bobos. Marcel aimerait se faire dépister. Sans médecin traitant, ni téléphone, il se tourne vers l’infirmière. Celle ci le rassure et lui propose de lui rapporter une ordonnance la pro chaine fois. “Je vous emmène au laboratoire ensuite, et on peut faire aussi un check-up complet” ,
I ls sont le maillon qui permet aux sans-abri de maintenir le lien avec la société. Ils leur offrent une couverture, de la nourriture, des informations, un rendez-vous avec un médecin, avec un travailleur social du S.A.A.S. Parfois, il s’agit simple ment de discuter quelques minutes. Les travailleurs sociaux et l’infirmière de la veille mobile connaissent la plupart des sans abri et suivent pour certains leur dossier. C’est le cas de Rémi* qui vit dans un camping-car. Il avait un rendez-vous au S.A.A.S. en vue d’un hébergement, qu’il n’a pas honoré. Inquiet de le perdre, la veille mobile composée de Jonas, un assistant de service social, Adélaïde, infirmière et de
Gaël, stagiaire infirmier, passe lui rendre visite. D’abord méfiant - “il n’aime pas trop les visites quand ce n’est pas prévu”, remarque Jonas - Rémi* mar monne des explications, un peu perdu. Il ne sait finalement pas s’il veut rester dans le coin, remet en cause le projet d’hébergement. Il veut partir mais son camping car n’a pas le contrôle technique. Il n’a plus le droit de rester là où il est. Il évoque aussi des soucis de santé. Adélaïde empoigne le téléphone et trouve immédiate ment un rendez-vous avec un médecin. Quant à Jonas, il laisse pour l’instant couler l’idée d’un rendez-vous avec un travailleur social pour faire avancer son par cours vers un hébergement. “Si
Adélaïde, infirmière au S.A.A.S., fait des veilles mobiles deux fois par semaine en compagnie d’un travailleur social.
aussi aux appels du 115. Deux places dans l’abri de nuit homme et une dans l’abri de nuit femme sont réservées pour les urgences. Cette année, elles sont constam ment prises. n L.P.
sociaux du S.A.A.S. sont au contact direct des sans-abri sur le terrain. Il faut beaucoup d’al lers-retours vers la personne, de recommencement pour la construction d’un lien de confiance. La veille mobile répond
l Besançon Abris de nuit Le nombre de nuitées continue d’augmenter À Besançon, l’abri de nuit des Glacis, désormais appelé Marguerite
l C.C.A.S. Service d’accueil et d’accompagnement social “Entre 100 et 150 personnes sont à la rue à Besançon” Odile Galli gère le S.A.A.S., le service d’accueil et d’accompagnement social, qui dépend du C.C.A.S. Cette première porte d’entrée pour les sans-abri conduit plusieurs missions.
est un peu plus difficile qu’il ne l’a été, on est obligés de refuser des gens certains soirs.” L’abri de nuit des Glacis compte 30 places. Un deuxième abri de nuit, géré par l’A.D.D.S.E.A., est réservé aux femmes. Il propose 11 places. Pour la travailleuse sociale, ce manque de place en hébergement d’urgence entraîne des délais longs pour ceux qui veulent entrer en hébergements ou loge ments. “Les gens restent plus à la rue, voire dans les abris de nuit. Quand on reste trop long temps à la rue ou dans un abri, on se dégrade. Et quand arrive le moment d’être hébergés, ils ne sont plus prêts. On les voit se dégrader de jour en jour devant notre porte avec peu de solutions à apporter.” Joël est veilleur de nuit depuis 40 ans à l’abri de nuit des Glacis. Sa principale mission consiste à accueillir les personnes. Et il voit arriver régulièrement un noyau d’habitués. “On doit faire coha biter le petit vieux avec le jeune toxico, et le gars qui vient de se faire jeter par sa femme, ce n’est pas toujours simple. Mais on ren contre des gens formidables, cer tains ont des histoires pas banales. Et il y a des habitués parce qu’ils ne peuvent pas tenir dans la société. Certains sont en attente d’un appartement.” S’il est un visage que les sans-abri reconnaissent facilement, Joël quittera l’abri de nuit à la fin de l’année pour prendre sa retraite. n L.P.
pour la politique sociale de Besan çon. Elle a notamment pensé et proposé l’abri de nuit qui a vu le jour en 1985. Mais depuis bientôt 40 ans, la façon dont est utilisé l’abri de nuit se modifie. En l’es pèce, le nombre de nuitées aug mente, quand le nombre de per sonnes accueillies diminue. En 2024, l’abri de nuit homme a compté 9 469 nuitées pour 314 sans domicile stable. À titre d’exemple, en 2021, le nombre de nuitées était de 7 825 pour 325 personnes. Que doit-on com prendre derrière ces chiffres ? Anne Vignot a apporté un élé ment de réponse lors de l’inau guration du nouveau nom début février : “Les gens reviennent régulièrement ici car l’héberge ment d’urgence ne suffit plus, ils sont tout le temps complets, c’est long.” Pour Odile Galli, cheffe de service du S.A.A.S., “le contexte
À l’abri de nuit des Glacis, il n’y a pas que le nom qui a changé. La struc ture gérée par le S.A.A.S. (service d’accueil et d’ac compagnement social) porte dés ormais le nom de Marguerite Vieille-Marchiset, une ancienne élue locale qui a beaucoup œuvré symbolisant un encombre ment dans le processus de retour au logement. Vieille-Marchiset offre 30 places pour les hommes. Si le nombre de personnes accueillies diminue, le nombre de nuitées augmente,
O dile Galli, vous gérez le S.A.A.S., le service d’ac cueil et d’accompagnement social. Quelles sont ses missions ? Odile Galli : Le S.A.A.S. est le premier accueil inconditionnel des personnes qui se retrouvent sans-abri sur le territoire bisontin. On va pouvoir ensuite réorienter si besoin. On est la porte d’entrée. La deuxième mission est la domici liation, on offre une adresse aux personnes sans-abri, indispensable pour l’ouverture des droits. En moyenne, nous avons 700 domicilia tions, ce qui est énorme. La grande majorité sont des personnes hébergées chez des tiers mais ça reste précaire. À noter qu’il y a de plus en plus de femmes. 74 % des domiciliations sont des hommes, 26 % des femmes. Il y a six ans, c’était de l’ordre de 20 %. La troisième mis sion est l’accompagnement social avec l’accès aux droits, aux ressources, à la santé et à l’hé bergement. On peut faire des demandes d’hé bergement d’urgence. Mais les places manquent. 230 personnes sont en attente d’un hébergement d’insertion dans le Doubs. Le S.A.A.S. a le dispositif Accompagnement vers et dans le logement, de la rue au logement. Ce sont pour des personnes qui ne veulent ou ne peuvent plus aller en centres d’hébergement. Une quarantaine est dans ce dispositif. Cela rentre dans le plan Logement d’abord. Et la santé est un gros morceau de l’accompagnement avec la veille mobile, l’équipe prévention pré carité du centre hospitalier de Novillars qui est dans les mêmes locaux que nous, un addic tologue, un médecin généraliste.
Odile Galli est cheffe de service du S.A.A.S.
Enfin, la quatrième mission est la mise à l’abri avec les abris de nuit. Et la cinquième est la veille mobile. À combien est estimé le nombre de personnes sans domicile stable sur Besançon ? O.G. : Il y a environ 120 personnes les plus pré caires sans solution. Entre 100 et 150 personnes sont à la rue, soit dans des voitures, des cara vanes, des abris de jardin, des tentes, etc. Le profil de ces personnes a-t-il évolué ? O.G. : On voit de plus en plus de femmes, de plus en plus de jeunes, ça continue d’augmenter. On voit plus de personnes avec des pathologies psychiques importantes, avec des formes d’ad dictions différentes, notamment chez les jeunes. L’alcool est bien sûr l’addiction la plus repré sentée. Chez les jeunes, on voit les produits de synthèses, le crack. Les veilleurs de nuit ont bien remarqué plus de toxicomanes hors alcool. n Propos recueillis par L.P.
Joël, veilleur de nuit, voit régulièrement un noyau d’habitués en attente d’un logement ou qui ne tiennent pas dans la société.
10 L’événement
Mars 2025
l Hébergement L’exemple de l’Agora Travailler le parcours dès l’arrivée
L’accès à un logement autonome après le C.H.R.S., c’est compli qué.” L’État finance pendant deux ans l’accompagnement d’une per sonne dans un C.H.R.S., le béné ficiaire donne 30 % de ses res sources, quelles qu’elles soient. Ceux qui sont logés dans une résidence sociale participent aussi financièrement. “Cela per met à la personne de se refaire une santé au niveau du parcours locatif, de payer ses dettes, etc.” , reprend Matthias Grison. D’au tres préfèrent être en maison relais. “Certains ne peuvent pas vivre seuls, ils ont besoin d’un accompagnement, ils intègrent un collectif pour les stimuler et les sortir de chez eux. Certains restent jusqu’à leur mort. C’est anciennement les pensions de famille. Les personnes paient une redevance.” Julien Mahieu prévient : “Ce n’est pas “un toit = tout va bien. Ce n’est pas magique, certains
administratif, quand la prise en charge classique n’est pas possible.” Dès leur arrivée à l’Agora, ces personnes dites sans domicile stable sont accompagnées pour trouver un logement le plus adapté à sa situation. “On bosse un parcours dès l’entrée, observe Julien Mahieu, chef d’établis sement de l’Agora. La porte d’en trée est la domiciliation au S.A.A.S. Certains viennent juste pour souffler et repartir rapide ment en logement accompagné. D’autres ont des situations plus complexes, des ruptures de soins, des problèmes d’addictions, de perte d’autonomie aussi.” Si les hébergements d’urgence restent insuffisants au niveau dépar temental (au nombre de 213), la problématique du manque de petits logements locatifs sur Besançon est aussi saillante. “Notamment chez les bailleurs sociaux, ce qui freine la fluidité du parcours, note Julien Mahieu.
À Besançon, l’Agora gérée par le C.C.A.S., dispose de 160 hébergements, tout dispositif confondu. Dont 31 hébergements d’urgence.
I l s’agit souvent de l’étape suivant l’abri de nuit. Des personnes sans domicile sta ble sont accueillies dans des C.H.R.S., centres d’hébergement et de réinsertion sociale. Besan çon peut compter sur l’Agora, gérée par le C.C.A.S., le C.H.R.S. Julienne-Javel soutenu par l’as sociation du même nom, et le Roseau de l’A.D.D.S.E.A. qui accueille notamment les femmes et les enfants. Ouverte 365 jours par an, 24 heures sur 24, l’Agora, rue Pierre-Mesnage, a fêté ses dix ans récemment. Outre les hébergements d’ur gence parmi lesquels comptent des lits halte soins santé, la structure dispose aussi de loge ments accompagnés : une rési dence sociale de 40 places et deux maisons-relais de 25 places
chacune (l’une est délocalisée ailleurs dans la ville). “Les lits halte soins santé (11 places pour hommes et femmes) traitent les problématiques aiguës dites bénignes, souligne Matthias Gri son, responsable éducatif et adjoint au chef d’établissement. Par exemple, un sans-abri se casse la jambe, il ne peut pas
monter jusqu’à l’abri de nuit des Glacis. Les soins sont dispensés par un médecin, une infirmière et il y a aussi un accompagnement éducatif et social. C’est le seul dis positif qui permet d’accueillir des gens en inconfort
Un manque de petits logements locatifs.
Julien Mahieu et Matthias Grison gèrent les 160 places d’hébergement de l’Agora, tout dispositif confondu.
reproduisent des schémas de la rue dans leur logement. On entame un travail sur plusieurs années, sur la manière d’habiter. Faire un projet en sortant de la rue, ce n’est pas magique. D’où l’intérêt d’avoir plus de moyens pour l’accompagnement.” Celui
qui travaille avec les sans-abri depuis 20 ans voit bien des par cours de vie fracassés, de plus en plus de souffrance psychique. Et une statistique glaçante : presque un tiers des sans-abri sont d’anciens enfants placés. n
l Pontarlier Inventaire des besoins en cours Travail et Vie partie prenante du Groupement Social de Coopération du Doubs L’accueil de jour à Pontarlier reçoit de plus en plus
Les chiffres 2024
7 tonnes DE NOURRITURE CUISINÉE SUR PLACE 25 000 TASSES DE CAFÉ 1 523 PETITS DÉJEUNERS 3 847 REPAS 4 300 kg DE LINGE LAVÉ 335 LESSIVES 8 429 PASSAGES 2 240h D’OUVERTURE 42 % DES USAGERS ONT CONSULTÉ LE MÉDECIN ET/OU L’INFIRMIÈRE 400 DOUCHES
de passagers en essayant de répondre au mieux à l’évolution de la situation. La gestion des publics les plus démunis passe aussi par un renforcement des coopérations entre les acteurs de la précarité.
L es chiffres parlent d’eux-mêmes, de 2022 à 2024, la fréquentation de l’accueil de jour de Pontarlier a progressé de 23 %. “On a enre gistré 8 429 passages en 2024 contre 8 037 en 2023 et 6 880 en 2022. En nom bre de personnes accueillies sur une année, cela représente une file active de 200 personnes en 2024” , explique Méla nie Dulize, la directrice de Travail et Vie qui emploie 10 salariés à l’année avec le renfort d’un agent d’accueil sup plémentaire en période hivernale. Cette évolution se répercute au niveau des services de première nécessité pro posés dans la structure de la rue Mon trieux : + 35 % de repas, + 145 % de petits-déjeuners, + 64 % de douches… Plutôt que réduire le temps et la qualité de l’accompagnement, l’association a
fait le choix de renforcer son effectif de 0,8 équivalent temps plein en 2024 en prenant ainsi le risque de fragiliser sa trésorerie. “On ne peut pas se contenter “d’être avec”, on tient à aller plus loin. Dans Travail et Vie, il y a la notion du travail. Remettre nos passagers au tra vail semble peut-être utopique mais on peut au moins leur proposer des activités. Ils ne doivent pas être seulement des consommateurs” , souligne Philippe Truche, le président de Travail et Vie. L’offre d’activités proposées par l’équipe et les bénévoles est loin d’être anodine : après-midi récréatif, jardinage, coup de main chez Emmaüs, atelier couture, initiation à l’anglais, éveil aux sports… “Sur les trois mois d’été, on a ouvert 65 jours” , rappelle Mélanie Dulize. Travail et Vie fait aussi partie du Groupement
Les sans-abri à Pontarlier peuvent aussi participer à des ateliers couture.
dynamique notamment grâce à des changements opérés au sein de son conseil d'administration. “On sent clai rement une volonté de coopérer davan tage, de faire en sorte que chacun ne reste pas dans son couloir de nage. Avant d’aller plus loin, il fallait d’abord prendre le temps de définir les besoins. Ce travail a été réalisé en 2024 par tous les professionnels de chaque structure du G.C.S. 25. À partir de là, on formu lera des propositions. C’est prématuré d’en parler mais tout le monde sait que l’offre d’hébergement n’est pas suffisante. L’abri de nuit à Pontarlier comprend 14 places. Au début de l’hiver à Pon tarlier, on avait une quinzaine de per sonnes qui n’avait d’autre choix que de dormir dehors” , illustre Philippe Truche qui est aussi l’un des administrateurs du G.C.S. 25. n F.C.
de Coopération Social, appelé G.C.S. 25. Cette structure a été fondée en 2011 par les C.C.A.S. et les associations qui gravitent autour de la précarité avec l’objectif d’échanger et de formuler des propositions aux services de l’État et du Département sur les orientations en matière d’hébergement et de loge ment. Le G.C.S. 25 est porteur des acti vités du Service Intégré d’Accompa gnement et d’Orientation ou S.I.A.O. 115. “La gestion du S.I.A.O. 115 est confiée à l’A.D.D.S.E.A. qui va nous solliciter ou inversement pour trouver des solutions d’hébergement, des repas pour les personnes sans abri. Le G.S.C. 25 regroupe plus de 20 associations dans le Doubs. Il est présidé par Philippe Cholet qui est aussi à la tête de la Bou tique Jeanne-Antide à Besançon.” Après quelques années de flottement, le G.S.C. 25 a retrouvé une nouvelle
8 429 passages ont été dénombrés en 2024 au local de Travail et Vie dans la rue Montrieux à Pontarlier.
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