La Presse Bisontine 234 - Décembre 2021
Économie 35
La Presse Bisontine n°234 - Décembre 2021
APPRENTISSAGE Visite du président du Sénat À Fontain, puis Mamirolle, Gérard Larcher à l’écoute des agriculteurs et des apprenants
M algré sa résidence au Petit Luxembourg à Paris, Gérard Larcher, président du Sénat, est un fin connaisseur du monde rural et agricole en particulier. Ce vétérinaire de formation est notam- ment passé à Levier, jeune, où il a réa- lisé un stage. Les sénateurs du Doubs Jacques Grosperrin,Annick Jacquemet et Jean-François Longeot l’ont invité le 8 novembre pour rencontrer les acteurs du territoire. Il s’est d’abord arrêté à la fruitière de Fontain pour évoquer la filière comté. Il a été accueilli par Bruno Vermot- Desroches, directeur adjoint de l’institut national de l’origine et de la qualité (I.N.A.O.) et ancien membre de cette coopérative qui lui a présenté la notion de durabilité introduite par la filière et le partage de la valeur ajoutée. Alexandre Courderot, maître-fromager de cette fruitière qui regroupe onze Le président du Sénat est venu mesurer les freins en matière d’apprentissage à l’E.N.I.L. et évoquer avec les agriculteurs de la fruitière de Fontain les défis à venir.
À l’E.N.I.L. de Mamirolle, il a été question de formation et d’apprentissage.
Gérard Larcher - avec les sénateurs du Doubs - en visite à la fruitière de Fontain.
ronde sur le thème de l’apprentissage à l’E.N.I.L. de Mamirolle où il a écouté les apprenants pour comprendre les freins qui font que la France peine à recruter des apprentis alors qu’1,5 mil- lion de jeunes Français ne sont ni diplô- més, ni en emploi, ni en formation. “À L’E.N.I.L., 95 % des étudiants trouvent du travail à l’issue de leur formation… mais nous avons encore une centaine de contrats d’apprentissage non pour- vus” explique la directrice. L’un des apprentis a notamment évoqué le coût du logement, la difficulté de la mobilité. Des aides existent comme les A.P.L., au permis de conduire, ou des défraiements, à savoir 6 euros par nuit et 3 euros par repas pour un apprenti en stage. Gérard Larcher a recueilli les avis. Le Sénat doit rendre une évaluation sur l’apprentissage en 2022. n E.Ch.
exploitations, accompagné du président de la fruitière Philippe Cuinet, agri- culteur à Tarcenay, ont évoqué les points forts de leur produit comme le partage de la richesse, la notion de durabilité, mais aussi les inquiétudes. La principale concerne l’instauration du Nutriscore qui délivre à nos fro- mages de mauvaises notes. Le comté
pourrait être classé D ou E. Les repré- sentants de la filière souhaiteraient qu’il intègre un Planet score par rapport à la durabilité du pro- duit. Le sénateur a convenu que la loi Égalim 2 doit être encore améliorée. Puis le numéro deux de l’État français a filé à une table-
“Encore 100 contrats d’apprentissage non pourvus.”
Militaire, cet élève de l’E.N.I.L. a repris à 27 ans les cours pour se former dans le domaine de la gestion et maîtrise de l’eau.
SANTÉ
Thérapie cellulaire Statice travaille sur un dispositif mini-invasif pour les patients diabétiques
“La production de membranes par électrospinning peut servir diverses applications biomédicales”, indique Benoît Studlé.
Le fabricant bisontin cherche à développer une version mini-invasive d’un pancréas bio-artificiel, avec la société Defymed et l’unité de recherche strasbourgeoise I.C.P.E.E.S. Ce dispositif implantable doit permettre de rétablir une production normale d’insuline.
pour mieux réguler la production d’insuline” , explique Benoît Studlé, président de Statice. En cours d’essais pré-clinique, ce pancréas bioartificiel Mail- Pan®mis au point par la société Defymed est considéré mondia- lement comme l’un des dispositifs en développement les plus pro- metteurs. L’étape suivante consiste donc à obtenir une ver- sionmini-invasive. “On travaille sur la prochaine génération, qui permettrait de faire un autre type de membrane plus souple et que l’on pourrait implanter avec un trocart par chirurgie mini-invasive. La poche actuelle est semi-rigide et impose une cicatrice d’environ 12 cm.” Démarré en septembre et prévu sur trois ans, le projet Decapes veut ainsi répondre aux besoins médicaux non satisfaits des patients diabétiques, tout en leur offrant une chirurgie la moins contraignante possible. Les trois membres du consor- tium se montrent complémen- taires dans la réalisation de cette tâche. “Defymed (porteuse du projet) sont les biologistes, I.C.P.E.E.S., les chimistes et nous,
Une technologie (issue de la pro- duction de fibres sous champ électrique) sur laquelle Statice travaille depuis 2014 et pour laquelle il est devenu un réfé- rent. “Le but est de créer une poche implantable en extra-péritonéal, qui se substitue au pancréas. Cette poche va contenir des cel- lules vivantes : les îlots de Lan- gerhans (N.D.L.R. : ce sont elles qui sécrètent l’insuline) que l’on va cultiver in vitro et venir injec- ter ponctuellement à l’intérieur,
B aptisé“Decapes”, ce projet de R & D - déployé à Strasbourg et Besançon par l’intermédiaire de Statice - veut permettre de nou-
velles avancées dans le domaine de l’encapsulation cellulaire. Il se base sur le développement de membranes ultra-performantes par laméthode d’électrospinning.
rapeutiques avec diverses appli- cations possibles pour l’hémo- philie, la maladie d’Alzheimer ou encore les maladies lysoso- males. Labellisé par Biovalley France et le pôle de compétitivité Microtechniques en Franche- Comté, le projet Decapes s’inscrit dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir (P.I.A.) et l’appel à projets Projets structurants pour la compétiti- vité (P.S.S.P.C.). Il représente un investissement d’1,6 million d’euros (dont 560 000 euros pour Statice), subventionné à 50 % par l’État et les Régions Grand Est et Bourgogne-Franche- Comté. n S.G.
les microtechniciens” , résume Benoît Studlé. Dans un futur plus ou moins proche, Statice pourrait assurer l’industriali- sation du process mais aussi la production de la membrane (aujourd’hui achetée en Europe). “On imagine unemise sur lemar-
ché d’ici 5 à 8 ans.” L’équipe s’est donné un chal- lenge supplémen- taire dans la réa- lisation d’une membrane bio- compatible, sans solvant chimique. Ce développement pourrait ouvrir d’autres voies thé-
Le projet a démarré en septembre.
Le pancréas bioartificiel est actuellement en essai pré-clinique (photo B. Salmanski).
Made with FlippingBook - Online Brochure Maker