La Presse Bisontine 234 - Décembre 2021

Le Grand Besançon 33

La Presse Bisontine n°234 - Décembre 2021

ENVIRONNEMENT Un danger pour la biodiversité Le frelon asiatique gagne du terrain sur le territoire bisontin

Quinze nids ont été détruits cette année en région et autour de Besançon. Une intervention rapide est préconisée dès leur détection, pour éviter l’expansion de ses frelons, nuisibles aux abeilles.

et à ce qui les menaçait, ce pré- dateur ne m’était pas inconnu.” Il a tenu néanmoins à en appren- dre davantage sur lui, en faisant un stage avec Étienne de la société L.G.F., basée dans les Landes. “Ce département fait partie des plus infestés aujourd’hui. Le problème est que ce frelon arrive à s’adapter. On sait déjà qu’on ne pourra plus l’éradiquer dans l’Hexagone et qu’il va falloir vivre avec.” Jusqu’ici, on le voyait assez peu chez nous. Observé depuis 2013 en Franche-Comté, il se montre de plus en plus présent. Comme l’an dernier où deux nids ont été découverts le même jour en août dans des quartiers diffé- rents de Besançon, après un premier cas en juillet. “Cette année, les conditions météo lui étaient moins favorables” , recon- naît le désinsectiseur comtois. Ce qui ne l’a pas empêché d’in- tervenir déjà trois fois, notam-

A rrivé en France par le Sud-Ouest en 2004, le frelon asiatique inquiète de plus en plus d’apicul- teurs. Et pour cause : cette espèce envahissante a un impact dramatique sur la pollinisation, en s’attaquant tant aux ruchers qu’aux abeilles sauvages. “Une colonie de frelons asiatiques peut dévaster une ruche en quelques heures pour nourrir ses larves” , indique François Jouze, gérant d’A.G.F. (pour abeilles, guêpes, frelons). Cet apiculteur amateur, installé à Émagny, en a fait une de ses spécialités. Comptable de for- mation, il s’est lancé en avril dernier comme désinsectiseur

après avoir dû intervenir à son propre domicile. “Ma femme m’a appelé au bureau en me disant que des guêpes tapaient à la fenê-

tre. Elle ne trouvait pas de profession- nels.” De fil en aiguille et suite aux sollicitations de divers amis, il est ainsi parti à la chasse aux nids de guêpes et de fre- lons. Son chemin a rapi- dement croisé celui du frelon asiatique. “Comme je m’intéressais déjà aux abeilles

“On ne pourra plus l’éradiquer, il va falloir vivre avec.”

François s’est formé à la technique de triangulation pour retrouver les nids de frelons.

rapidement, en faisant appel à un professionnel compétent. Pour lui, certains moyens de lutte sont préjudiciables à l’en- vironnement comme les tirs de billes d’insecticide. “En principe, il faut traiter le nid et le retirer deux jours plus tard, afin de neutraliser l’insecticide utilisé.” n S.G.

être dangereux. “Il inflige des piqûres multiples et profondes (avec un dard de 6 mm qu’il ne perd pas).” Avec la chute des feuilles à l’au- tomne, les nids se font davantage jour. “On arrive aujourd’hui néanmoins dans une période d’hibernation” , prévient Fran- çois. Son conseil est d’intervenir

ment à Quingey. Plus gros que son voisin euro- péen et plus agressif, le frelon asiatique est reconnaissable à sa large bande orange sur l’ab- domen. “On croit souvent qu’il ne niche qu’en haut des arbres, mais on le trouve aussi à hauteur d’hommes dans des cabanes de jardin ou sous terre.” Ce qui peut

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