La Presse Bisontine 234 - Décembre 2021

Le Grand Besançon 31

La Presse Bisontine n°234 - Décembre 2021

AVANNE-AVENEY Colère L’E.H.P.A.D. d’Avanne dans la tourmente La suppression du poste de coiffure, internalisé depuis 17 ans, fait des remous au sein du Centre de soins et d’hébergement Jacques-Weinman. Plusieurs proches de résidents ont saisi le tribunal administratif.

L a décision a du mal à pas- ser. Pour le collectif “Nos proches en E.H.P.A.D.”, constitué en avril 2020, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Un service de soin de plus supprimé, après la fermeture du centre de balnéo- thérapie et du cabinet dentaire. “C’est inacceptable. Ce service participait à la dynamique de soins, autour du renforcement de l’estime de soi” , indique Jean- Louis Genest, un des proches. Ce genre de prestations dites “de confort” est trop souvent perçu comme superflu à son goût “alors que de nouvelles études montrent tout l’intérêt de la socio- esthétique.” C’est ce service, entre autres, qui l’avait d’ailleurs poussé à choisir cet établisse- ment pour sa femme, atteinte de la maladie d’Alzheimer.

par jour jusqu’ici” , estime Jean- Louis Genest. La salariée qui s’en occupait s’est, elle, vue mutée en tant que fonctionnaire hospitalière à… la blanchisserie. Une autre absurdité pour les proches de résidents qui ont décidé de monter au créneau. “Notre collectif rassemble 147 résidents, proches et familles à Avanne.Une douzaine ont déposé un recours en justice.” Ils dénon- cent une rupture unilatérale de contrat. “Nous attendons du tri- bunal qu’il impose à la direction le respect de sa signature et de ses engagements et qu’il prenne acte que cette décision repose sur des bases mensongères” , note Jean Bertacchi, 90 ans, qui réside sur place avec son épouse. Interrogée, la direction reconnaît que de nombreux résidents y étaient attachés, mais rappelle

“Comme beaucoup de familles, je trouvais intéressant que cela soit inclus dans le contrat. Le premier directeur de l’E.H.P.A.D., qui avait une vision humaniste, avait choisi d’instaurer toutes ces prestations internes pour le bien-être des résidents.” Mais au fil du temps, elles ont paru difficiles à maintenir.

Une prestation pas obligatoire.

Stoppé à son tour depuis octo- bre, le service interne de coif- fure a été rem- placé par la venue d’une indépendante, un jour et demi par semaine “contre une dizaine de coif- fures réalisées

Le Centre Jacques-Weinman a supprimé son service interne de coiffure pour le remplacer par une prestataire extérieure.

personnel et le turn-over per- manent. “Durant un temps, il y avait 11 animateurs, aujourd’hui on n’en compte plus que deux. Unmédecin vient aussi de partir et pendant six mois, il n’y a eu qu’une seule psychologue” , regrette Jean-Louis Genest. n S.G.

tions ne serait par ailleurs pas totalement faite, mais suspen- due à des difficultés de recru- tement de kinésithérapeute et de dentiste. Un autre point de crispation pour les proches de résidents qui louent “la grande qualité des équipes en place”, mais critiquent le manque de

que cela ne fait pas partie des prestations minimales obliga- toires dans un établissement public. La prochaine fusion avec l’E.H.P.A.D. de Bellevaux et des Tilleroyes, à l’horizon 2022, impliquerait aussi une certaine équité de services. La croix sur les autres presta-

THISE Éducation au développement durable Ces éco-délégués foisonnent d’idées À l’école de Thise, douze élèves impliquent leurs camarades dans des démarches éco-responsables qui vont de gestes simples à des actions plus ambitieuses. Le projet mêle les parents d’élèves, le corps éducatif, la mairie. À venir : la végétalisation de la cour, un poulailler, une mare.

Renaud Lapprand avec douze élèves de C.P., C.E. 1, C.E. 2, C.M. 1 et C.M. 2, chargés de valoriser les gestes en faveur de l’environne- ment.

S ur le guidon de son vélo accroché à un abri à deux roues construit en palettes recyclées, Noé a posé une jolie plume de faisan. L’élève

de C.M. 2 voue une passion pour les oiseaux. Qu’un chardonneret vienne se poser dans les nichoirs récemment construits par lui et ses camarades à

macadam” synthétise Renaud Lap- prand. Il est question de végétaliser la cour d’école, de créer des bacs à fleurs. Un potager pourrait être créé. Lamairie suit la démarche : “Les bonnes idées se sont croisées, témoigne le maire Loïc Allain. La mairie avait des projets dans ce domaine, comme le poulailler que nous avions inscrit dans notre pro- gramme. Nous avons également un pro- jet structurant qui concerne le dépla- cement de la cantine vers l’école ainsi que la réfection complète de l’isolation des bâtiments pour donner un confort thermique à la fois l’hiver et l’été à nos élèves.” La désimperméabilisation et la végétalisation de la cour d’école seront menées en collaboration avec les services du Grand Besançon. Les poules pourront alors se nourrir d’une partie des déchets venus de la cantine. Pragmatique. n E.Ch.

Les douze éco-délégués sont à fond, prêts à mettre leurs idées et leur éner- gie pour le collectif : “Nous sommes là pour donner des idées à l’école pour qu’elle fasse de meilleures choses en matière d’environnement” décrit Hélios, en C.P. Noé (C.M. 2) a proposé que l’on remplace les serviettes en papier à la cantine par des serviettes en tissu. Un autre éco-délégué demande des pan- neaux solaires sur le toit de la cantine, Louisa explique que des cages à escar-

l’école élémentaire de Thise contribue à son bonheur. Depuis septembre, l’école est retenue en “démarche d’éducation au dévelop- pement durable” , terme employé par l’académie, qui illustre un joli projet mené ici et initié par Renaud Lapprand, instituteur des C.M. 2. À ses côtés, un comité de pilotage réunissant les élèves, parents d’élèves, autres professeurs, est né. “Grâce aux travaux du comité, nous avons lancé un bon nombre de projets dont certains sont en bonne voie de réalisation et d'autres déjà concré- tisés : fabrication avec les parents d’un abri à vélo en palettes recyclées en maternelle afin d’inciter les enfants à venir à l’école sans voiture, rack à vélos supplémentaire fabriqué par des élèves, élection d’éco-délégués, et pour cette année : réalisation d’un poulailler péda- gogique et d’une mare à l’entrée de l’école !” expose le professeur.

gots seront construites, qu’un panneau “inter- dit de jeter ses papiers” sera posé sur une grille de l’école, là où certains sont tentés de balancer leurs détritus. L’autre grand projet concerne la cour d’école. “On l’a nommé “plus de vert que de

Douze éco-délégués motivés.

Second projet, mené en lien avec la mairie, la désimperméabilisation de l’école et sa végétalisation.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker