Le Doubs Agricole 44 - Novembre 2024
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A F F i n e u R S Encore un peu de stocks sur un marché qui retrouve des couleurs Pour la première fois depuis très
P etit retour historique pour mieux comprendre : en février 2020, lors de la crise Covid, des premiers signaux d’alerte de changements d’habitudes de consommation avaient néces sité de s’adapter. “Quand les magasins ont déci dé de fermer leurs rayons de produits vendus à la coupe, ceci avait fait craindre un recul des ventes de comté. Mais grâce une réorganisation rapide des affineurs qui ont su mettre en service des moyens de productions supplémentaires de décou pe et d’emballage, ceci avait permis d’alimenter les marchés libre-service en forte croissance” explique Bertrand Henriot, administrateur au C.I.G.C., élu dans le collège des Affineurs. La crainte d’un recul des ventes s’était transfor mée en une progression pour dépasser 60000 tonnes par an, entraînant même un manque de fromages dans certains segments de marchés comme les comtés de plus de 18 mois. C’est durant cette période que la filière devait préparer son nou veau plan de campagne triennal. Celui-ci fut assez ambitieux compte tenu des hausses de ventes longtemps, la filière comté a traver sé, de février 2022 à octobre 2023, une période de récession au niveau des ventes qui l’a contrainte à réduire ses objectifs de production pour préserver sa rentabilité. ce coup de semonce n’a semble-t-il pas remis en cause la confiance des consommateurs car depuis un an on note une reprise des ventes assez significative.
“On revient gentiment à la normale avec néanmoins quelques réserves de stocks à écouler”, explique Bertrand Henriot, membre du collège des affineurs au C.I.G.C. (photo archive LDA).
établi pour trois années, même si la filière a immé diatement réagi en diminuant les droits à produire au cours de la deuxième année du plan de cam pagne. Dans ces circonstances, la filière a consta té une augmentation du niveau de stock. Mais depuis quinze mois consécutifs, la courbe des
la différence entre les deux est liée à la perte de poids du comté entre le début et la fin d’affinage.” En termes de résultats, cette décision d’adapter les volumes produits par rapport aux ventes est largement compensée par une évolution positive des prix de lait. Entre 2012 et 2024, le prix du lait est passé de 380 euros les 1 000 litres à 760 euros les 1000 litres. Dans le secteur des produits ali mentaires, le comté s’en sort nettement mieux que les autres fromages. “L’évolution positive et constan te des volumes vendus nous montre tout l’atta chement des consommateurs au comté complè te Bertrand Henriot. Il faut rester concentré sur des hauts niveaux de qualité pour envisager la suite de façon optimiste pour les années à venir. En effet, tous ces ajustements se font dans cette filière ou la disponibilité en lait supplémentaire semble avoir atteint ses limites car les quatre A.O.P. du Massif jurassien fonctionnent avec cette même ressour ce laitière. La validation qui est en cours pour un cahier des charges renforcé, nous montre que la filière se préoccupe aussi du changement clima tique et du bien-être animal, et des valeurs envi ronnementales: ces changements sont incon tournables pour tendre vers une économie durable.” n
récentes. La filière décida d’augmen ter de 1500 tonnes par an sur trois ans les droits à produire. Rien d’anor mal au vu des précédents plans de campagne qui intégraient une pro gression des ventes de 2 % chaque année.
ventes a repris des couleurs avec un volume en progression de plus de 2 800 tonnes. “On revient gentiment à la nor male avec néanmoins quelques réserves de stocks à écouler. Dans notre filière c’est impératif de préserver la valeur
“On revient gentiment à la normale.”
du produit, c’est pour cela qu’il faut à tout prix évi ter une surproduction qui risquerait de faire bais ser les prix de vente, donc les prix de lait.” Le seul levier d’action possible consiste alors à agir sur les droits à produire avec un autre changement stratégique notable, la décision de fonctionner désormais sur des plans de campagne qui seront révisés chaque année et non plus pour trois ans. La diminution de 4 % sur le plan de campagne actuel 2024-2025 permettra de produire environ 69 000 tonnes et ce chiffre pourra ou non si néces saire être reconduit pour la campagne laitière pro chaine. “Cet objectif de production est en adé quation avec environ 60000 tonnes de vente, car
C’était sans prendre en compte différents événe ments qui allaient chambouler l’ordre mondial avec pour commencer le début du conflit entre la Rus sie et l’Ukraine et ses répercussions sur le coup de l’énergie. L’inflation et la hausse des prix consé cutives à cette guerre vont conduire les Français à changer leurs habitudes de consommation. Com me tout le secteur alimentaire de février 2022 à octobre 2023, la filière enregistre une baisse des ventes. “Sur une année, cela a représenté environ 2 500 tonnes en moins pour arriver à 57 500 tonnes” , précise Bertrand Henriot. Difficile pour autant d’inverser un plan de campagne
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