Le Doubs Agricole 40 - Novembre 2022

FILIÈRE BOIS

BIans-Les-usIers

Le bois déchiqueté pour des besoins agricoles et domestiques en 2006, les trois frères Bertin associés sur une

Le réseau de chaleur est alimenté avec une chaufferie àbois déchiqueté. Lamatière première est toujours fabriquée et stockée sur place comme lemontre Jean-Marie Bertin.

exploitation agricole à Bians-les-usiers investissent dans une chaufferie à bois déchiqueté qui leur permet de chauffer plusieurs logements et sécher le foin ou produire l’eau chaude utilisée sur la ferme. Témoignage.

L e chauffage à plaquettes a trou vé un terrain fertile à Bians-les Usiers, commune qui ne comp te pas moins de cinq chaudières à bois déchiqueté dont celle instal lée au G.A.E.C. Bertin devenu le G.A.E.C. du Rafour depuis le départ en janvier dernier de Jean-Marie Ber tin, le dernier de la fratrie encore en vie. “Tout est parti de discussions sur

pelle Jean-Marie Bertin. L’agriculteur retraité parle d’un raisonnement écolo-économique en évoquant ce projet relativement ambitieux à l’époque. L’installation comprend un hangar de stockage pour les plaquettes bois, un réseau de chaleur distribuant l’eau chaude dans quatre logements, une grosse chaudière à bois déchiqueté. “Ce

Bertin développe alors une activité bois-énergie en livrant du bois déchiqueté dans les communes équipées de ce système de chauffage. “On a arrêté les livraisons extérieures. L’installation continue à chauffer trois des quatre logements. Pour le séchage du foin, on privilégiait plutôt l’énergie solaire et gratuite qui réchauffait l’air mis en circulation sous la toiture. Les plaquettes viennent en renfort quand le foin est trop humide ou par manque de soleil.” Coût global du projet : 100 000 euros, dont 50 % d’aide au titre des énergies renouvelables et de l’innovation agricole. “En arrêtant la distribution de la hausse des coûts d’exploitation et du transport. Il n’a pas d’autre choix que de répercuter ces hausses. “J’ai quand même assez de stock pour répondre aux besoins de ma clientè le : collectivité, entreprises, E.H.P.A.D., groupement de propriétaires en réseau de chaleur…” À la différence du granulé, la plaquette bois convient davantage aux chaudières d’une certaine taille. “1000 litres de fioul équivalent à 10 m 3 de plaquettes. On reste toujours quatre fois moins cher que le fioul” , apprécie le gérant de Nature Bois Énergie. Cette société implantée sur deux sites à Frasne produit chaque année 5 000 tonnes de plaquettes forestières distribuées dans un rayon de 50 km. Depuis qu’il exerce dans les métiers

la valorisation du bois au sein du Centre d’Étude Technique Agricole où Henri mon frère était très engagé. Parallèle

réseau peut aussi fournir de la chaleur au système de séchage de foin qui récupère de l’air sous toiture avant de

plaquettes, on a modifié nos canaux d’approvisionnement. On est plus dans une logique de recyclage avec des opérations de nettoyage de chantier. On trouve encore largement de quoi satisfaire nos besoins localement. La déchiqueteuse des Nobles Pratiques passe toujours deux fois par an. Grâce aux aides, le retour sur investissement a duré huit ans. Si l’on était resté au fioul, le prix de la facture de chauffage aurait varié du simple au double. Il existe aujourd’hui des installations beaucoup plus performantes. Le bois déchiqueté permet aussi de valoriser des bois résineux qui n’ont plus aucune valeur marchande.” n du bois, ce professionnel n’a pas souvenir d’avoir traversé une période similaire. “C’est du jamais vu. On ne peut pas dire qu’on travaille sereinement et je ne suis pas ravi d’inclure toutes les hausses de charges sur les factures. C’est vraiment une situation désagréable à vivre.” Dans une telle conjoncture, la contractualisation n’est plus du tout d’actualité. “C’est devenu impossible de garantir une quantité à un prix fixé longtemps à l’avance” , explique le producteur de plaquettes en prenant même le temps d’aller éteindre le crible, machine qui sert à obtenir des plaquettes de qualité, pour discuter sans gaspiller l’électricité. “Maintenant, on regarde toutes les consommations. On va laisser passer la vague.” n

Ils ont suivi un raisonnement écolo-économique.

ment à cela se mettait en place la C.U.M.A. des Nobles Pratiques, équi pée pour effectuer du compostage et du déchiquetage. Le gouverne ment de l’époque subventionnait éga lement largement les installations en bois-énergie. Le contexte était favo rable pour se lancer dans un projet de réseau de chaleur alimenté par une telle chaufferie, d’autant plus que nos habitations étaient relativement proches les unes des autres” , rap

l’envoyer sous les balles rondes. Sur ce projet, on a été accompagné par la chambre d’agriculture” , poursuit Jean-Marie Bertin. Les trois frères collaborent alors avec les scieries du coin pour récupérer les chutes de sciage qui représentent 90 % des approvisionnements. Deux fois par an, la déchiqueteuse de la C.U.M.A. des Nobles Pratiques est acheminée sur Bians pour transformer le bois en plaquettes. Le G.A.E.C.

F r a s n e C’est du jamais vu à la société Nature Bois Énergie ! Gérant de la société nature Bois énergie, stéphane Petite est spécialisé dans la production de plaquettes forestières en faisant aussi de la prestation de broyage. Lui aussi est impacté par la forte demande sur le marché du bois et les difficultés pour s’approvisionner dans de bonnes conditions.

“L a situation est vraiment ten due pour avoir du bois. Cet te année, même en antici pant, j’ai eu beaucoup de difficultés pour refaire le stock d’hi ver” , explique Stéphane Petite qui

s’approvisionne en bois bord de rou te chez les particuliers, auprès des exploitants forestiers ou par le biais de l’O.N.F. Conséquence de cette tension : le prix des feuillus, sa matiè re première, a pris 20 % en incluant

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