Le Doubs Agricole 40 - Novembre 2022

ÉLEVAGE

LES ÉCORCES

Soucieux d’avoir un troupeau docile comme c’est le cas avec Lutèce, l’une de ses vaches, Martin Perrot ne s’attendait pas à être chargé puis encorné par une génisse.

Encorné par une génisse,

il s’en sort assez miraculeusement Avec l’artère fémorale perforée par un coup de corne, Martin Perrot a su adopter les bons gestes en attendant les secours. Il espère que son témoignage permette d’inclure un volet secourisme d’urgence dans le cadre du parcours à l’installation.

Martin est pris en charge rapidement. Après quelques jours à l’hôpital, il se voit prescrire quatre semaines de rééducation à Salins-les-Bains. “À Besançon, le chirurgien m’a expliqué que tout s’est joué à 2 minutes près. Selon lui, j’ai eu les bons réflexes en évitant surtout de trop serrer le garrot.” Installé depuis le 1 er janvier 2021 sur l’exploitation familiale où il remplace son père parti en retraite, Martin Perrot exploite une petite structure avec 220 000 litres de référence laitière. Soit un troupeau de 42 vaches laitières sur un parcellaire de 62 hectares. Sa production est livrée à la coopérative des Cerneux-Monnot. “Ici tout est basé sur la durabilité en misant sur l’autonomie fourragère” , poursuit cet ingénieur de formation qui privilégie une approche agronomique très pointue dans la gestion de son

exploitation. Pendant sa convalescence, il a eu le temps de réfléchir. “Mieux vaut éviter de garder des animaux méchants. Certains me conseillent aussi de couper les cornes mais je n’y tiens pas.” S’il a eu beaucoup de chance, il estime aussi ne pas être assez formé pour faire face à ce type de situation. “On nous sensibilise aux accidents matériels, aux risques d’être blessé par une balle ronde ou par un coup de patte. Ce serait pertinent je pense de mettre en place un volet secourisme d’urgence dans le cadre du parcours à l’installation” , suggère Martin Perrot. Après avoir fait appel au service de remplacement et aux coups de main de son père et son oncle, il a repris son activité, sans doute plus vigilant qu’avant aux comportements de ses bêtes en pleine canicule. n

I l y a des lendemains de vacances qu’on aimerait plus tranquilles. Début août, sitôt de retour aux champs, Martin Perrot se retrouve face à l’une de ses génisses qui le charge sans qu’il puisse se protéger. “Assez para doxalement, cette bête était plutôt méchante à la base puis elle était deve nue assez docile mais là, c’est com me si elle avait pété un plomb. J’ai bien essayé de lui mettre un coup de bâton pour l’éloigner mais cela n’a pas suf fi. Le bétail a souffert de la canicule cet été et on a observé pas mal de vaches avec des comportements agressifs sans aller jusqu’à charger” , explique

le jeune agriculteur qui revient de loin. La génisse en question n’a pas hésité à le soulever de terre en plantant l’une de ses cornes dans la cuisse lui perforant alors l’artère fémorale. “J’ai quand même pu me mettre à l’abri sous la tonne à eau. Quand j’ai vu l’hémorragie, j’ai bloqué l’artère avec un doigt.” Toujours conscient, il se confectionne ensuite un garrot. Commence alors une longue attente. Au bout de 25 minutes, son oncle ne le voyant pas revenir, part à sa rencontre. Sur place, il s’empresse d’alerter les secours. Évacuation héliportée jusqu’au C.H.U. Minjoz où

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