Le Doubs Agricole 39 - Mars 2022

C o M t é 22 nouvelles exploitations intégrées dans l’A.O.P.

21

cile aujourd’hui d’évaluer l’impact de cette guerre. Le marché russe représentait 150 à 250 tonnes de com- té avant l’embargo mis en place en 2014 sur l’ex- portation de nombreux produits alimentaires.” En 2021, la filière a fabriqué près de 72 000 tonnes de comté pour en commercialiser environ 60 000 tonnes. 90% sont vendus en France. 7% sont exportés dans les pays frontaliers de la France : Belgique, Angleterre, Allemagne… “Le grand export comme on dit se concentre essentiellement sur le continent américain.” La filière reste ainsi fidèle à son rythme de croissance qui varie bon an mal an entre 1,5 à 2 % par an. Ce taux s’explique en grande partie par l’arrivée de nouvelles exploitations. Le C.I.G.C. a ouvert ses portes un peu plus largement que d’habitude en 2021 en accueillant 22 nouvelles exploitations. Il s’agit pour la plupart de structures qui étaient en lait standard. “Certaines se posaient la question de poursuivre ou pas la production laitière avant de nous rejoindre” , souligne Alain Mathieu. L’autre explication de la densité de la promotion 2021 réside dans le fait qu’elle englobe un groupe de 15 producteurs qui ont créé une nouvelle coopérative : la fruitière du Valromey. Ces exploitations figurent bien

A lain Mathieu, le président du C.I.G.C., était présent quelques jours au Salon de l’agri- culture. “On échange avec les maisons d’af- finage qui côtoient une partie de la clientè- le. C’est l’occasion de prendre le pouls, de mesurer une dynamique. On constate par exemple le retour de la clientèle sur les réseaux traditionnels de distri- bution.” L’homme à la tête d’une filière qui pèse 700 millions d’euros de chiffre d’affaires et génère de façon directe ou indirecte 14 000 emplois est plutôt confiant dans l’avenir, même si la crise sanitaire et aujourd’hui le conflit ukrainien n’incitent guère à l’en- thousiasme. “Comme beaucoup de personnes, on a d’abord une pensée pour les Ukrainiens. C’est diffi- une dynamique lui permettant d’accueillir cette année 22 nou- veaux producteurs dont 15 sont réunis dans une nouvelle fruitière, celle du Valromey dans l’Ain. Avec 60 000 tonnes commerciali- sées en 2021, la plus grosse A.o.P. fromagère française poursuit sur

sûr dans l’aire géographique de l’A.O.P. “Aujourd’hui, la filière regroupe 2 400 fermes installées sur 280 000 hectares. Il reste encore des possibilités d’accueil.” Revenant sur les répercussions de la guerre en Ukraine, Alain Mathieu ne néglige pas les surcoûts énergétiques, alimentaires et sur le plan des intrants. “D’où l’intérêt d’avoir un cahier des charges vertueux qui limite l’utilisation des intrants au profit d’un système extensif qui tend vers l’autonomie protéique” , justifie l’agriculteur en mentionnant l’implication de la filière dans le projet Profilait visant la complémentarité régionale entre la ressource protéagineuse au service des besoins animaliers. n semble un choix pertinent au regard des crises sanitaires ou politiques”, estime Alain Mathieu, le président du C.I.G.C. “La volonté de la filière de tendre vers un modèle d’exploitation agricole autonome

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online