La Presse Pontissalienne 306 - Juillet 2025
10 L’événement l Landresse
Juillet 2025
Rock métal La Guerre du son 2.0 débarque Depuis 20 ans, la Guerre du son fait rage à Landresse. Si le festival de musique métal-rock conserve sa notoriété au fil des années, les années Covid l’ont durement impacté. Il a fallu se renouveler. Bienvenue à la Guerre du son 2.0.
S i quelques irréductibles métalleux s’investissent depuis le début de la Guerre du son, soit 22 ans, l’équipe du festival a su se renouveler, avec notamment les enfants des premiers bénévoles. Car à Landresse, la Guerre du son, nommée en référence à la Guerre des Boutons de Louis Pergaud, instituteur à Landresse au début du XX ème siècle, est une affaire de villages, d’habitants. Et c’est bien pour inscrire davan tage la population du coin que le festival lance une nouvelle formule cette année pour la 20 ème édition : la Guerre du son 2.0. “Les années post-Covid ont été très compliquées, soit on subissait une autre année, soit on se renou velait” , explique Idaline Louvrier, chargée de communication du festival. L’association s’est d’ail leurs recomposée en une orga
nisation collégiale (et non plus un conseil d’administration avec un président à sa tête). L’année dernière, près de 2 000 festiva liers avaient goûté la Guerre du son. “On a eu la forte impression de perdre du public local. On ne se fait pas d’idées, on est un petit festival familial. Il y a beaucoup de festivals en même temps et les gens préfèrent largement les gros aux petits.” La météo est aussi un facteur décisif. Forte de plus d’une centaine de bénévoles, l’équipe de la Guerre du son a imaginé des Olym piades pour que les bénévoles, comme les habitants des alen tours pas forcément fans de musique métal, puissent profiter de la fête. Le samedi après-midi est consacré à des animations comme une cracheuse de feu ou une fanfare itinérante. Bal, feu d’artifice, D.J. set concluent les
deux soirées. La Guerre du son revient donc à son essence, une fête de village accessible à tout le monde pour retrouver un maximum de locaux. La programmation a aussi évolué, avec un nombre réduit de groupes et des têtes d’affiche plus attractives. Le samedi prend des tonalités plus rock, plus accessibles. “On essaie de proposer des choses nouvelles, reprend Idaline. Depuis 2017, la Guerre du son n’avait pas changé, avec deux scènes, une internationale et une pour les gros locaux.” Seulement, la 20 ème édition marque aussi la disparition momentanée - c’est du moins ce qu’espère l’organisation - de la petite scène des groupes locaux. “C’est un crève-cœur, on est super attristés, déplore Idaline. Mais on a été obligé de réfléchir à ce
La Guerre du Son a connu une situation compliquée après les années Covid.
qui était le moins attractif. On espère faire une bonne édition pour remettre cette scène les années d’après. Ça nous fait mal au cœur de ne pas mettre en avant des groupes locaux dans notre festival. On met ça de côté le temps de se refaire une santé,
Autres nouveautés de la Guerre du son toujours à l’écoute des demandes des festivaliers : des “vraies toilettes et des vraies douches” sont mises en place. La Guerre du son 2.0 promet une édition qui détonne. n L.P.
plutôt que de couler.” Au vu des préventes du ven dredi, la nouvelle formule a l’air de séduire. “Ça part plutôt bien, on est confiant. On a dépassé en préventes du vendredi les ventes de l’année dernière” , précise la chargée de communication.
C’ est un pari audacieux que s’étaient lancé Philippe Nicod et quelques amis du ski-club Verrières-La Cluse qui par tageaient une passion commune autour de la musique. “Comme toute association, on cherchait des sources de revenu. On a testé des soirées moules-frites. Cela fonctionne bien mais nécessite beaucoup de travail. On a aussi fait des lotos. On trouvait que c’était très rébarbatif. On préférait finalement organiser ponctuellement des concerts, des pièces de théâtre. C’était plutôt réussi, d’où l’idée de faire un festival sur trois jours” , rappelle Philippe Nicod. Une commission spécifique s’est mise en place en intégrant aussi des compétences extérieures en phase avec ce type d’événement. Le festival des Vieilles Spatules, en référence aux anciens skieurs qui pilotent cette opération, a déjà surmonté des configurations improbables comme ce fut le cas en 2020 avec le confinement avec obligation du port du masque et libération d’une place sur deux. “L’objectif est bien de récolter des fonds mais aussi de démontrer que la culture et le sport ne sont pas incompatibles. C’est aussi l’opportunité de faire découvrir des spectacles de qualité au public du Haut-Doubs” , poursuit Philippe Nicod. Les organisateurs ont aussi fait appel aux partenaires dont la contribution doit garantir la viabilité du festival, sans quoi il n’au rait pas lieu. “C’est une règle que l’on s’est fixée.” Au fil des éditions, le festival des Vieilles Spatules a acquis une certaine notoriété. Au point de rece voir et de devoir refuser des dizaines de candi Plutôt qu’un loto ou une soirée dansante, le ski-club Verrières-La Cluse a préféré miser sur l’organisa tion d’un festival de musique pour récolter des fonds. L’art de concilier la culture et le sport en milieu rural. l Musiques actuelles La musique au service du ski nordique
10 ème édition
l Montperreux Festival lyrique Un pari impossible devenu un rendez-vous incontournable Depuis 16 éditions, il est présent. Infatigable, à plus de 80 ans, Jean-Jacques Malgat, président de l’association du festival lyrique d e Montperreux et membre fondateur, illustre l’amour et la fidélité portés à ce festival détonnant. Ce qui explique sa longévité.
F idèle au poste. Bénévole jusqu’au bout. Tant que la santé le permet. Jean Jacques Malgat, membre de la première heure du festival lyrique de Montperreux a contribué à sa naissance. En revanche, s’il assure la prési dence de l’association depuis 2022, il commence gentiment à préparer sa succession. “Si le festival roule, c’est parce qu’il y a beaucoup de bénévoles et d’aides, de sponsoring” , observe Jean-Jacques. Ajoutez à cela une programmation de haut
vol, une direction artistique de haut niveau assurée par Del phine Haidan et Jean-Michel Dhuez, et un créneau de l’art lyrique peu développé dans le coin, et vous obtiendrez un fes tival qui s’est implanté depuis 16 ans. “Au début, c’était un pari impossible, on ne se faisait pas d’illusions, retrace Jean Jacques. Et aujourd’hui, les gens viennent de plus en plus loin pour assister aux concerts. Le festival lyrique de Montper reux est même mentionné dans le guide du Routard. On a une
petite réputation.” Une pro grammation éclectique qui met en avant des artistes à la renommée nationale et inter nationale, un festival tourné vers la jeunesse et la fidélité des bénévoles contribuent selon Jean-Jacques à la réussite et à la longévité de la manifesta tion. Il faut remonter à 2008 et un stage de chant animé par Stuart Patterson, ténor d’ori gine écossaise, pour comprendre la genèse du festival. Un concert de restitution est donné à l’église de Montperreux, connue pour sa belle acoustique. “Je n’ai aucune connaissance musi cale, raconte Jean-Jacques Mal gat. Pendant trente ans, j’ai été abonné à l’Opéra national du Rhin. Une seule chose m’inté resse, la voix. Quand j’arrive à Montperreux pour ma retraite, j'assiste à ce concert. Je propose alors mes services à Stuart s’il a envie d’aller plus loin.” La graine est plantée et germera dès 2009 avec la première édi tion. Stuart Patterson assure la direction artistique jusqu’en 2020, reprise en 2022 par Del phine Haidan et Jean-Michel Dhuez. n L.P.
datures d’artistes à la recherche de dates de concert. L’organisation de l’événement mobilise quatre bénévoles, une chargée de communication, un graphiste. “On sollicite le club pour aller cher cher des partenaires. C’est aussi grâce au festival que l’on capte leur attention.” Comme l’an dernier, l’édition 2025 combine des concerts acoustiques à la grange du Tillau et une soirée avec trois concerts à la salle des fêtes de La Cluse-et-Mijoux. “Pour célébrer à notre manière cette 10 ème édition, on a décidé de faire revenir les groupes qui ont eu le plus de succès.” Le ski-club Les Verrières-La Cluse compte aujourd’hui une trentaine de jeunes licenciés avec des entraînements en commun avec les clubs d’Oye-et-Pallet et des Fourgs. Ce qui permet de recruter un entraîneur pour les trois clubs. Les bénéfices du festival servent à financer des stages et les déplacements des jeunes athlètes. “Ce festival, c’est vraiment le socle financier pour faire vivre le club.” n F.C. “Ce festival fait travailler des acteurs locaux. Il s’inscrit dans une démarche de développement durable et contribue à enrichir l’offre culturelle locale” apprécie Philippe Nicod.
Jean-Jacques Malgat, ici en compagnie de Karine Deshayes marraine du festival, bénévole infatigable depuis le début et président de l’association.
Informations sur festival-montperreux.org
lus d’infos : www.vieillesspatules.fr
Made with FlippingBook Digital Publishing Software