La Presse Pontissalienne 304 - Mai 2025

Le dossier 23

Mai 2025

l Sécurité

7 nouvelles caméras 280 caméras surveillent la voie publique à Besançon

Et 7 nouvelles caméras doivent être installées pour couvrir quelques “zones grises”. La Ville de Besançon consacre chaque année plusieurs dizaines de milliers d’euros au dispositif.

N ous sommes ici dans un endroit sécurisé où il faut montrer patte blanche pour y entrer. Au sous-sol d’un bâtiment muni cipal dont nous tairons l’empla cement, une première porte sécu risée attend le visiteur. Après avoir sonné, il faut encore tra verser un sas surveillé par deux caméras avant de pénétrer dans ce C.S.U., ou Centre de supervi sion urbaine de la Ville de Besan çon. C’est là que travaillent plusieurs policiers municipaux ainsi que des agents chargés de surveiller les dizaines d’écrans disposés devant eux où sont scrutés les rues, places et carrefours prin cipaux de la ville. Avec leur souris ou leur joystick, ces agents peu vent zoomer ou faire pivoter à distance les caméras. Toute la voie publique est ainsi sous leurs yeux, chaque détail et mouve ment, à l’exception des parties privées (façades, balcons, etc.) soigneusement masquées par des pavés grisés. Dans ce C.S.U. se relaient entre 11 h 26 et 2 h 45 du matin 9 opé rateurs vidéo répartis en 3 équipes qui scrutent les images renvoyées par les 176 caméras disposées sur la voie publique. Le reste du temps, en fin de nuit et en matinée, les images sont renvoyées à la salle de comman dement de la police nationale. Bisontines et Bisontins, souriez, vous êtes donc - presque - tous filmés ! Malgré son opposition de principe à tout système de vidéo-surveillance, Benoît

Cypriani, l’adjoint bisontin à la sécurité et à la tranquillité publique reconnaît lui aussi que les caméras contribuent réguliè rement à la résolution des affaires. “On nous demande d’être pragmatiques sur ce dossier-là, on l’est. Même si je reste convaincu que la sécurité se gagne toujours en contradiction avec la liberté” observe l’élu bisontin qui estime que les “caméras ne constituent pas une protection, elles n’empê chent pas la commission des infractions, elles aident seulement à prouver certains faits. Sur le fond, je préfère une présence poli cière, humaine, que l’appui sur des dispositifs technologiques. Et au-delà, la priorité devrait être la prévention. Si on maintient le dispositif et si on le complète, c’est en effet pour mieux lutter contre le banditisme et à la demande de la police nationale” se défend l’élu.

Benoît Cypriani, l’adjoint bisontin à la sécurité et à la tranquillité publique se dit toujours “philosophiquement contre” les systèmes de caméras.

En arrivant aux affaires en 2020, l’actuelle majorité a d’abord pris la décision de ne pas supprimer les caméras. Lors du mandat précédent entre 2014 et 2020, la Ville de Besan çon avait consacré plus de 2,6 millions d’euros à l’instal lation de caméras sur l’espace public et à leur fonction nement. Depuis son arrivée aux affaires, la majorité

Zoom La vidéo-verbalisation monte en puissance E n 2023, 1 300 amendes ont été dressées à l’encontre des contrevenants sur le territoire bisontin, au moyen des caméras de vidéo-surveillance installées sur les carrefours ou sur les feux tricolores. Franchissement de ligne continue, non-respect d’un stop, infraction au stationnement, feu rouge brûlé, excès de vitesse flagrant… Les agents de police municipale peuvent avoir un œil sur toutes ces infractions. Pour l’année 2024, la police municipale a été encore plus vigilante : 2 045 amendes ont été dressées via la vidéo-verbalisation. Et le souhait assumé de la Ville est désormais bien de “mettre, autant que possible, un policier municipal en permanence à cette fonction de vidéo-verbalisation. Sur cette question, pas de tabou : la voiture tue beaucoup plus que n’importe quel bandit en France !” estime M. Cypriani. Automobilistes bisontins, vous êtes prévenus ! n

“Les caméras ne constituent pas une protection.”

mandat. Où seront implantées ces nouvelles caméras ? L’une d’entre elles sera posée place Flore, une autre entre l’ave nue Fontaine-Argent et la rue des Jardins à proximité du cime tière des Chaprais et les cinq autres sur des carrefours stra tégiques ou des pénétrantes de la ville : en haut de la rue de Bel fort (vers le giratoire du Fort Benoît), au giratoire Montbou cons-Savary à proximité du lycée Ledoux (un point de deal), ou giratoire de la route de Gray, au carrefour Kennedy-Jouchoux vers le boulevard, et au giratoire du boulevard Fleming. “Nous atten dons toujours le feu vert de la préfecture pour les installer” pré cise Benoît Cypriani tout en réi térant son idéal “d’une ville qui pourrait très bien fonctionner sans caméras, mais avec de la présence humaine plutôt qu’in visible. En remplaçant l’humain par la technique, on peut vite tomber dans un État policier” estime-t-il. À ces caméras sur la voie publique, la Ville ajoute égale ment régulièrement de nouvelles caméras, sur ce qu’on appelle son domaine privé. Ça a été le cas récemment sur un bâtiment de son service espaces verts rue de Trépillot, là même où la Ville a souhaité surveiller ses agents dont certains avaient été soup çonnés de vol de matériaux… Le coût de fonctionnement des caméras de vidéo-protection sur la voie publique à Besançon est en moyenne de 530 000 euros par an. n J.-F.H.

n’en a pas installé de nouvelles. Aux 176 caméras surveillant la voie publique, il convient d’ajouter une quarantaine sur le réseau Ginko (tram et bus) et quelques dizaines pour surveiller les accès à certains bâtiments publics, soit 280 au total sur le territoire bisontin. Pour répondre aux besoins prag matiques de sécurité et pour cou vrir quelques zones grises non encore concernées, la Ville de Besançon prévoit d’installer 7 autres dispositifs d’ici la fin du

La plupart des caméras sur la voie publique sont susceptibles de servir à la vidéo-verbalisation.

La plupart des rues et des quartiers de Besançon sont couverts par des caméras.

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