La Presse Pontissalienne 291 - Avril 2024

28 Frasne - Levier

La Presse Pontissalienne n°291 - Avril 2024

LEVIER

Des routes forestières impraticables Dégâts sur les routes : la gadoue, la gadoue… Les routes communales qui desservent les forêts sont méconnaissables au sortir d’un hiver particulièrement propice à l’exploitation forestière. Le maire de Levier Marc Saulnier va poser un arrêté imposant la déclaration de dépôt de bois avant tout chantier. Trop, c’est trop.

H iver pluvieux, hiver boueux pourrait-on dire en voyant dans quel état sont les routes de des sertes après l’intervention des entreprises de travaux forestiers. Sur certains tronçons, on ne distingue plus l’enrobé recouvert d’une épaisse couche de boue. Une question de météo et d’abondance de coupes à réaliser et de comportement. “Comme les tempé ratures sont de plus en plus douces, les engins forestiers comme les abat teuses ou les débardeurs peuvent inter venir tous les jours en forêt. Les sols étaient gorgés d’eau à cause d’un hiver particulièrement arrosé” , explique Marc Saulnier, le maire de Levier. D’autre part, les entreprises croulent sous les commandes avec tous les bois scolytés et de nombreux peuplements qui arrivent à maturité et sont donc exploitables. Bien conscient des enjeux

Difficile d’imaginer qu’onest sur une route communale goudronnée.

Un état des lieux sera fait avant et après l’intervention avec une remise en état ou un nettoyage de la route si besoin. Pour la commune, cela repré sente du travail supplémentaire mais nécessaire, à mon sens.” À l’heure de l’A.O.C. Bois du Jura qui fait la fierté de toute une filière, on peut légitimement penser que la démarche qualité devrait aussi s’ap pliquer aux conditions d’exploitation. n F.C.

économiques qu’il ne conteste pas, l’élu n’accepte pas pour autant, les consé quences sur les routes communales. “Les communes ont de moins en moins d’argent pour entretenir les réseaux de voiries notamment les chemins agricoles et forestiers qui souffrent aussi davan tage avec les conditions climatiques.” Quelques-unes de ces voies sont aussi utilisées pour la circulation automo bile. La négligence de certaines entreprises

d’exploitation forestière contribue aussi à l’état de ces routes sans pour autant incriminer toute la corporation. Dans une telle situation, Marc Saulnier estime qu’il n’a pas d’autre moyen d’agir que de poser un arrêté. “C’est la solution la plus simple. Il s’agira d’obliger les exploitants forestiers à faire une déclaration en mairie préci sant l’endroit où seront déposés les bois avant le début du chantier. C’est une question de sécurité et de salubrité.

L’épaisseur de la couche de boue est assez spectaculaire.

Musée-relais du cheval comtois et de la forêt

LEVIER

Réouverture le 9 avril

“C e musée a vu le jour suite à la création de la route des vins et du comté. Au départ, il était axé sur le cheval comtois et la forêt. On a élargi la thématique en y intégrant depuis trois ou quatre ans les fruitières à comté car elles font partie prenante du patrimoine et de l’économie rurale du Haut Doubs” , explique Jean-Pierre Gurtner qui préside l’association des amis du Musée-relais. Au fil du temps, les collections du musée s’enrichissent et se diversifient. Le cheval comtois occupe toujours une place de choix. Découverte de la race, présentation de différentes machines agricoles, traîneaux, calèches à traction animale. Sans oublier des images d’époque d’avant la mécanisa tion agricole. Une agriculture très gourmande en main-d’œu vre. “En consultant des archives, j’ai remarqué qu’il y avait parfois plus d’enfants que de vaches sur les petites fermes” observe Ber nard Régnier, l’un des actifs bénévoles de l’association. Autour du cheval de trait gra vitent aussi les métiers associés : maréchal-ferrant, bourrelier… Certains ateliers d’artisans sont reconstitués, permettant de voir les outils parfois surprenants comme cet ensemble permettant de soigner ou d’arracher une dent infectée d’un cheval. Fils de fromager, Jean-Pierre Gurtner a accumulé de multi ples documents sur l’histoire

Le Musée-relais du cheval comtois et de la forêt sort de sa tanière Ouvert depuis 2001, ce musée, aménagé dans les anciennes halles de Levier, invite à découvrir de façon vivante et didactique trois piliers de l’économie rurale du Haut-Doubs avec le cheval comtois, la forêt de résineux et la fruitière à comté.

Réouverture le 9 avril Du mardi au vendredi de 14h à 17h30 À partir du 3 juin : de 9h30 à 12h et de 14h à 17h30 Tél. : 03 81 89 58 74

Jean-Pierre Gurtner le président de l’association rattachée au musée,

avec Noëlle Comte et Bernard Régnier, deux bénévoles actifs.

Guerre Mondiale pour produire les bois utilisés pour protéger et consolider les tranchées. De la fruitière à la forêt, on passe dans l’autre filière embléma tique des ressources de la Franche-Comté. La commune de Levier abrite encore quelques-unes des plus belles sapinières d’Europe. Les métiers liés à l’exploitation et à la trans formation du bois, les produits des sciages, les différentes valo risations possibles en pellets, matériaux d’isolation, rien ne manque dans ce pôle bois. “On est en train de préparer une balade télévisuelle en calèche entre Levier et le Rondé. Les visi teurs la découvriront au musée en prenant place dans une autre calèche équipée d’un écran.” Une dizaine d’autres vidéos permet

des fruitières qui sont aujourd’hui visibles à l’étage du musée dans l’espace consacré à la filière comté. “On s’est même intéressé aux communautés étrangères qui sont venues s’ins taller durablement ou provisoi rement dans le

tent de découvrir de façon vivante le travail des artisans, les gestes, les savoir-faire. Le musée-relais emploie deux agents du patrimoine en charge de l’accueil, des visites et des animations. “On travaille en étroite collaboration avec la com mune propriétaire du bâtiment et la com’com Altitude 800 en charge des investissements au Musée. Si la fréquentation des lieux reste stable autour de 2 000 entrées par an, c’est le profil des visiteurs qui a évolué. Au départ, on recevait beaucoup d’anciens qui ont connu le travail avec les chevaux, les passe-partout… Le public s’est diversifié dans les générations et les provenances. On reçoit des gens de toute la France ainsi que d’Allemagne, de France, de Belgique.” n

Haut-Doubs” ajoute Jean Pierre Gurtner en faisant réfé rence aux bûcherons ita liens, aux fro magers suisses et aux Améri cains et Cana diens venus exploiter les forêts du Haut Doubs pendant la Première

Les collections dumusée s’enrichissent.

Bernard Régnier tenant en main les instruments permettant de soigner la dentition des chevaux de trait.

Made with FlippingBook - Online catalogs