La Presse Pontissalienne 290 - Mars 2024

Le dossier 21

La Presse Pontissalienne n°290 - Mars 2024

l Action

Toucher la corde sensible des bailleurs privés

l Expérimentation Flexibilité de la location Le bonheur est dans la Tiny House

Un logement d’abord ! Le Département du Doubs lance un appel aux bailleurs privés. Il veut les inciter à modérer les loyers pour loger des personnes aux revenus modestes. En contrepartie, les propriétaires bénéficient d’avantages fiscaux et financiers. C’est le pari de l’opération “Le logement d’abord”.

Jacqueline Cuenot-Stalder, vice-présidente du Conseil

départemental a pris à bras-le corps la problématique du logement, en particulier dans le Haut-Doubs.

qui accompagne les projets à vocation sociale est trop impor tante pour répondre à l’urgence. Alors, main dans la main avec l’État, le Département du Doubs s’emploie depuis 2021 à draguer les bailleurs privés dans le cadre du dispositif “Le logement d’abord”. À travers lui, la collec tivité déploie un arsenal de mesures destinées à inciter les propriétaires-bailleurs à prati quer des loyers modérés en échange d’avantages fiscaux et financiers, d’une gestion locative sécurisée ou d’un accompagne ment pour les travaux. Il s’agit de les inviter à faire le jeu de la solidarité en s’adressant à des locataires aux revenus modestes, plutôt que de faire le jeu du mar ché. La proposition a déjà séduit quelques bailleurs privés en trois ans, mais pas suffisamment pour parler d’engouement. En effet, l’Agence Immobilière Sociale (Soliha - A.I.S.) qui anime le dis positif sur le terrain a capté 130 logements sur le département dont une moitié dans le Haut Doubs. “Nous avons l’exemple d’un propriétaire à Levier qui a proposé à la location trois loge ments de qualité dans le cadre du dispositif “Le logement d’abord”. Ma fierté est lorsqu’une assistante sociale me dit qu’une famille bénéficie d’un logement de qualité à loyer modéré” sou

ligne Jacqueline Cuenot-Stalder qui espère une montée en puis sance de l’opération. “Il faut que nous parvenions à capter davan tage de logements. L’objectif est d’en avoir 50 par an dans le parc privé. Il y a des propriétaires qui ont cette fibre sociale. On y croit !” dit-elle. Pour cela, l’agence immobilière Soliha va devoir se montrer convaincante, active sur le ter rain, “en porte à porte”, et faire preuve de persuasion pour convaincre les propriétaires de lui confier la gestion de leurs biens. En contrepartie d’un loyer modéré (inférieur à 9 euros le mètre carré), ils vont bénéficier d’une réduction d’impôt jusqu’à 65 %, d’une garantie visale gra tuite, couvrant les loyers impayés, et d’une gestion locative profes sionnelle et de proximité. Pour les biens situés à Besançon et dans certaines communes du Haut-Doubs, le Département va plus loin avec le “pack sécurisa tion renforcée” qui donne accès à une prise en charge des hono raires de gestion locative, et à des primes complémentaires. “Il faut maintenant battre le pavé” conclut Jacqueline Cuenot-Stal der. Et il faudra frapper fort. n T.C. Renseignements Maison de l’Habitat du Doubs au 03 81 68 37 68

L e Département du Doubs est mobilisé pour apporter des réponses concrètes à une crise de l’habitat qui s’amplifie notamment sur l’ensemble de la bande fronta lière. L’enjeu pour la collectivité est de créer des opportunités de logement pour un public qui n’a plus accès au marché de la loca tion caractérisé par deux mar queurs : une rareté des biens dis ponibles, et des loyers très élevés. Sur la carte nationale des loyers publiée par le ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires, l’en semble du Haut-Doubs (entre Mouthe et Morteau) vire au rouge. Avec un prix moyen de 16,20 euros par mètre carré, charges comprises, dans le parc locatif privé, Montperreux, riva lise avec la région parisienne. À Pontarlier, la moyenne s’établit à 13,30 euros. Elle est de 14,30 euros à Morteau. Ces tarifs deviennent inaccessi bles pour une majorité de per sonnes qui ne travaillent pas en Suisse. Pour elles, le logement social est une solution. Contrai rement à une idée tenace, les H.L.M. ne sont pas faits que pour les plus pauvres d’entre nous.

70 % des Français y sont éligibles. Ce qui coince ici, c’est l’offre, insuffisante comparée à la demande qui ne cesse de croître. Les services de l’habitat du Département enregistrent dans le Haut-Doubs 1 560 demandes pour un logement social dont 1 060 primo-demandeurs et 460 demandes de mutation. “Le pro blème est qu’il y a très peu d'at tribution de logements sociaux parce que peu de logements se libèrent” observe Jacqueline Cue not-Stalder, vice-présidente du Conseil départemental en charge de l’habitat et du logement. Les collectivités et les bailleurs sociaux ont entre leurs mains une partie de la solution qui consiste à étendre le parc locatif social du Haut-Doubs sachant que le pourcentage de logements sociaux par communauté de com munes sur ce territoire est bien inférieur au taux moyen de 12,9 % observé à l’échelle du département. Ce taux (source I.N.S.E.E.) est en effet de 10,1 % pour la C.C.G.P., 1,1 % pour la com’com Lacs et Montagnes du Haut Doubs, 1,6 % sur la com’com Frasne-Drugeon, et de 0,4 % sur la com’com de Montbenoît. Le compte n’y est pas et l’inertie

B ien alignées sur les 650 m 2 de la parcelle, les cinq roulottes des temps modernes détonnent un peu dans ce quartier pavillon naire des années 70. Ce n’est pas Tom Rissot qui va s’en plaindre. Élève ingénieur de l’E.N.S.M.M. en fin d’études, il effectue un stage de six mois chez Schrader. Heureuse coïncidence, les Tiny Houses étaient habitables quand il est arrivé à Pontarlier début février. “C’est une belle opportunité avec l’avantage d’être vraiment tout près du lieu de travail. Pas besoin de prendre la voiture et l’espace intérieur est très fonctionnel avec plein de petites astuces pour optimiser la place” , explique le futur ingénieur qui ne pouvait rêver mieux comme conditions d’accueil. Le tout pour un loyer qui varie entre 360 et 370 euros toutes charges comprises. “C’est une bonne alternative entre la chambre d’hôtel et le gîte” , estime Damien Tournier, le directeur de Schrader Pacific Pontarlier. Élève ingénieur en stage chez Schrader, Tom Rissot , inaugure ce nouveau mode d’hébergement adapté aux besoins des employeurs du Haut-Doubs.

BÂTIMENT TERRASSEMENT DES SINISTRES TRAITEMENT AMIANTE-CIMENT ET CONDUITS EN COUVERTURE RETRAIT DE

Employeur souvent confronté à la problématique du logement pour les stagiaires, apprentis ou salariés en période d’essai, c’est lui qui avait sollicité fin 2022 Action Logement pour savoir si des solutions étaient à l’étude sur le Haut-Doubs. “L’un des soucis c’est de trouver des locations de courte durée sans partir sur des baux de locations classiques souvent beaucoup trop longs.” De fil en aiguille, le projet a pris forme avec l’appui des collectivités, bailleurs sociaux et employeurs du secteur. “On a répondu qu’on avait la place pour installer des Tiny Houses.” Schrader a mis à disposition le terrain. Après quelques travaux de viabilisation, les premières Tiny Houses sont arrivées de l’ouest de la France. Trop hautes pour être posées sur des remorques, elles ont été tractées comme des caravanes. D’une surface de 18 m 2 avec une petite mezzanine qui sert de chambre à coucher, elles offrent tout le confort nécessaire. Aujourd’hui elles sont toutes louées: deux pour les besoins de Schrader, deux autres pour Kéolis et une pour la station de Métabief. Tout est géré par Néolia. Un second lot de 5 Tiny Houses devrait être prochainement implanté chez Nestlé. n

Le loyer varie entre 360 et 370 euros toutes charges comprises

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