La Presse Pontissalienne 290 - Mars 2024
22 Le dossier
La Presse Pontissalienne n°290 - Mars 2024
l Logement social 182 personnes accueillies en 2023
à la résidence de l’Arlier
La Résidence de l’Arlier représente plus que jamais une solution de logement à prix abordable pour une population d’actifs, d’étudiants et de personnes en situation de handicap qui n’auraient pas, ou pas encore, les moyens de payer un loyer au prix du marché.
infirmiers, étudiants en B.T.S., apprentis et quelques jeunes en fra gilité suivis par le C.C.A.S. ou des services de prévention. La part des jeunes dans les rési dents progresse depuis plusieurs années. Les femmes représentent 28 % des locataires. Le taux de remplissage de la résidence frôle 95 %” , résume Thierry Hayotte, le directeur de la struc ture où interviennent huit salariés soit six équivalents temps plein. À signaler qu’en plus de la résidence sociale, l’A.P.A.T. intègre deux autres fonctions. C’est une association tutélaire avec une salariée dédiée à cette mission. “On est aussi une résidence d’accueil pour des personnes en difficultés psy chiques. Cela mobilise une animatrice et une apprentie. On a un agrément pour 15 personnes” , complète Roland Maire, le président de l’A.P.A.T. La résidence réserve également deux loge ments pour des demandes d’asile, ce qui fait l’objet d’une convention avec le C.A.D.A. Une rapide analyse de la cartographie des résidents accueillis en 2023 montre que les seniors représentent 8 %, les Français 64 %, suivis par l’Afrique 13 % et l’Asie 12 %. Au niveau de l’an cienneté, 64 % des résidents sont là depuis moins de deux ans et, à l’opposé, La part des jeunes progresse depuis plusieurs années.
“En 2023, on a accueilli 182 personnes dans les 115 logements de la résidence. On essaie de répondre au mieux à la demande de logements. Chaque dossier est d’abord étudié par une commission de logements sociaux et ensuite on reçoit les personnes. 57 jeunes ont logé à la résidence l’an dernier contre 39 en 2022. Il s’agit uniquement de majeurs : élèves
10 % vivent ici depuis plus de 10 ans. “On n’a pas de limite d’âge mais on est aussi confronté au vieillissement de la population avec des personnes qui com mencent à souffrir de dépendance dans une résidence qui n’est pas équipée en conséquence. Comment gérer ce public ?” , s’interroge le directeur. 53 % des résidents sont des actifs, 13 % sont étudiants, 4 % en retraite. L’attractivité de la résidence réside bien sûr dans des loyers accessibles. “On s’inscrit dans la catégorie de loge ments sociaux conventionnés A.P.L., ce qui permet à certains d’avoir des restes à charge très raisonnables.” Beau coup de résidents apprécient aussi de pouvoir compter sur l’équipe de salariés accessible pour répondre aux interro gations, orienter ou tout simplement discuter. 90 % des ressources de l’A.P.A.T. proviennent des loyers. En 2022, l’association a investi dans trois logements sociaux en ville plutôt destinés aux jeunes. “Les possibilités d’extension sur le site de la Résidence sont très limitées car il n’y a plus d’es pace constructible du fait de la proximité du Doubs. On privilégie plutôt de pour suivre nos investissements dans du logement diffus avec le projet d’acquérir deux autres logements en ville. L’A.P.A.T. participe toujours avec le C.C.A.S. et le Département aux discus sions sur la création d’une maison relais qui serait dédiée aux personnes sans logement fixe” , annonce Roland Maire. n F.C.
S i l’Association Pontissalienne d’Aide aux Travailleurs (A.P.A.T.), structure qui cha peaute la Résidence de l’Arlier n’existait pas, cela pénaliserait sans
doute nombre d’entreprises et d’éta blissements de formation qui se ver raient privés de travailleurs ou d’étu diants ne pouvant venir s’établir sur place à cause de loyers inaccessibles.
Les résultats de l’évaluation externe diffusés en novembre dernier soulignent le professionnalisme des salariés et l’investissement des bénévoles et administrateurs de l’A.P.A.T.
l Initiative
Réunion publique le 29 avril à Pontarlier “On recherche des propriétaires solidaires à Pontarlier”
Le mouvement Habitat et Humanisme Doubs qui agit en faveur du logement et de l’in sertion des personnes en précarité souhaite implanter une antenne à Pontarlier. Entre tien avec Michel Loyat, le référent de l’association pour les propriétaires solidaires.
prime, appelée Loc’Avantages qui peut atteindre 6 000 euros. L.P.P. : Le logement doit-il répondre à des critères ? M.L. : On est très attentif à l’aspect énergétique. On ne veut pas louer des passoires thermiques, ce qui signifierait des charges supplémentaires pour des loca taires déjà en précarité. Le pro priétaire du bien peut aussi tou cher des subventions de l’A.N.A.H. pour réaliser des tra vaux de rénovation. L.P.P. : Qu’est-ce qui fait la spécificité d’Habitat et Humanisme ? M.L. : Il existe d’autres agences immobilières sociales. La diffé rence, c’est qu’on est une asso ciation associant des salariés et des bénévoles avec une philoso phie d’insertion sociale. Si le pro jet d’antenne aboutit à Pontarlier, on espère trouver 4 à 5 loge ments. On va organiser une réu nion d’information le 29 avril à 18 heures dans une salle annexe du théâtre. n Propos recueillis par F.C.
L a Presse Pontissalienne : Pou vez-vous présenter Habitat et Humanisme Doubs ? Michel Loyat : Ce mouvement natio nal a été créé en 1985 pour répondre à l’exclusion et l’isole ment des personnes en difficul tés. Il agit aujourd’hui partout en France à travers 59 associa tions territoriales, 2 500 salariés et 6 000 bénévoles qui œuvrent au quotidien en faveur du loge ment et de l’insertion. Habitat et humanisme Doubs existe depuis 2005. Basée à Besançon, cette association intervient sur l’ensemble du département où elle a déjà réalisé deux pensions de famille et une résidence inter générationnelle. Elle gère éga lement des logements en diffus, acquis en propre ou confiés à des propriétaires solidaires. L.P.P. : Vous souhaitez être plus présent sur le Haut-Doubs ?
M.L. : Tout à fait. On aimerait même ouvrir une antenne à Pon tarlier. On a déjà rencontré Patrick Genre qui s’est montré réceptif à notre démarche. On ne va pas bouleverser le contexte. On veut proposer quelques solu tions de logements adaptés à des personnes en difficultés. Les bénéficiaires
Habitat et Humanisme prend alors le bien en location et en gestion via son agence immobi lière à vocation sociale. Cela fonctionne aussi pour de l’inves tissement locatif avec un accom pagnement personnalisé au fil du projet : de la recherche d’une opportunité immobilière jusqu’à la recherche d’un locataire et la mise en place d’une gestion loca tive adaptée. M.L. : Le propriétaire ou l’inves tisseur loue son bien à un prix inférieur à celui du marché mais il y a des contreparties avec des conventions avec l’A.N.A.H. Quand on loue en prêt, on béné ficie d’une réduction d’impôts sur le revenu de 65 %. Si le pro priétaire touche un loyer annuel de 4 000 euros, il pourra déduire 2 600 euros. Il y a aussi une L.P.P. : Comment se traduit le volet soli daire ?
“On aimerait même ouvrir une antenne à Pontarlier.”
sont sélection nés par nos soins à travers une commission d’attribution. L.P.P. : Vous cher chez donc des pro priétaires sensibles à votre démarche ? M.L. : Exacte ment. On parle de propriétaires solidaires pour nous confier leur logement.
“En proposant des logements à loyers réduits, les propriétaires ont droit en contrepartie à des aides”, résume Michel Loyat, référent pour les propriétaires solidaires à Habitat et Humanisme Doubs.
Contact : doubs@habitat-humanisme.org
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