La Presse Pontissalienne 288 - Janvier 2024
31 La Presse Pontissalienne n°288 - Janvier 2024
plus d’apprentis. Nous avons un plan de développement des compétences qui accompagne la progression profession nelle des agents… C’est cela la réalité de notre collectivité ! L.P.P. : Une dizaine d’E.H.P.A.D. de ce département sont confrontés à des difficultés financières. Au delà de l’aide exceptionnelle votée lors de la dernière session de décembre, quelle est la solu tion ? C.B. : Avant d’aller au-delà, je tiens à insis ter sur cette aide exceptionnelle d’1 mil lion d’euros que le Département mobilise au bénéfice de neuf E.H.P.A.D. en diffi culté financière. Il faut rappeler que cela n’est pas obligatoire pour notre collectivité. C’est une mobilisation volontaire. Nous le faisons car nous avons le souci de la qualité de l’hébergement des résidents. Nous agissons également sur le volet investissement en mobilisant 10 millions d’euros pour la construction ou la réno vation d’un certain nombre d’E.H.P.A.D. Nous mobilisons donc des moyens impor tants pour ces établissements. Mais il faut aussi que les autres acteurs concer nés, comme l’A.R.S., mais aussi les éta blissements eux-mêmes, prennent les mesures nécessaires et assument plei nement leur rôle pour faire vivre ces structures. L.P.P. : Christine Bouquin, plaidez-vous en faveur d’un nouvel acte de décentralisation et estimez vous nécessaire une nouvelle réforme territo riale ? C.B. : Absolument. Tout comme l’ensemble des présidents de Départements en France, je crois qu’il est absolument essen tiel de reconstruire la décentralisation avec les Départements. Il faut redéfinir la nature de la relation avec l’État, déter miner le bon niveau d’action, la nécessité de repenser le modèle pour une décen
maternelle et infantile pour renforcer les actions de prévention précoce, essen tielles pour dépister les facteurs de risques qui pourraient déboucher sur une prise en charge ultérieure en protection de l’enfance. L.P.P. : Les perspectives ne sont pas forcément optimistes pour l’emploi dans le Doubs en 2024. Comment le Département appréhende-t-il cette situation ? C.B. : Les économistes tablent en effet l’an prochain sur un net ralentissement de l’activité avec une croissance qui attein drait péniblement 0,8 % du produit inté rieur brut. Mais, même si cela ralentit, cela ne s’arrête pas. Le Doubs a un tissu industriel qui travaille sur des marchés porteurs, l’économie frontalière reste dynamique. Beaucoup de secteurs d’ac tivité, d’entreprises et d’employeurs conti nuent à nous faire part de leur difficulté à trouver du personnel et des compétences. Notamment dans les secteurs de l’hôtel lerie-restauration ou de l’aide à domicile. Il y a donc encore des opportunités d’em ploi. Et nous ferons tout pour accompagner le plus grand nombre de nos bénéficiaires du R.S.A. vers l’emploi. L.P.P. : En matière de logement, comment répondre à la tension, notamment dans le Haut-Doubs (au delà du dispositif des tiny houses qui arrive notamment à Pontarlier) ? C.B. : Le Département s’est doté d’un plan départemental d’action pour le logement de l’hébergement des personnes défavo risées. Ce plan prévoit l’accompagnement social vers et dans le logement. Nous le faisons en étroite collaboration avec les bailleurs sociaux. Les tiny houses font partie de ce plan. Elles sont une expéri mentation, pour répondre à un besoin urgent. C’est un concept nouveau d’habitat déplaçable, modulable et à moindre coût.
Les locataires ne payent pas de charges. Pour compléter cette offre, nous mobili sons le fonds de solidarité logement. Pour aider les publics les plus fragiles à faire face à l’augmentation des coûts de l’éner gie. Enfin, nous proposons un accompa gnement technique et financier aux élus locaux pour lutter contre l’habitat indigne. L.P.P. : L’opposition vous a titillé sur votre politique en matière de ressources humaines au sein même de la collectivité que vous présidez, en évoquant un malaise. Quels sont les axes d’amé lioration, un travail est-il engagé sur ce point (en dehors des primes, par définition ponctuelles) ? C.B. : Je m’inscris en faux contre les propos de l’opposition sur ce sujet. Mais aussi sur le procédé employé. Utiliser un rap port d’un député à l’Assemblée Nationale sur le sujet du mal-travail en France pour faire croire que ce serait le cas au sein de notre collectivité est profondément malhonnête et mensonger. Je dirais même diffamatoire pour le vice-président en charge de ce sujet, les directeurs et même les partenaires sociaux au sein de la col lectivité. Je ne dis pas que tout est parfait. Mais une chose est sûre, c’est qu’au Départe ment du Doubs nous sommes attachés à œuvrer pour la qualité de vie au travail en n’oubliant jamais notre mission de service public. Je le dis, cette façon de faire est d’autant plus malhonnête que ceux qui ont tenu ces propos dans l’op position participent aux instances et connaissent parfaitement la réalité et la qualité de notre dialogue social. Le Doubs fait partie des 20 % des Dépar tements en France qui ont mis en place la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat. Nous développons avec les agents notre marque employeur. Nous proposons des carrières et des missions variées. Nous recrutons et formons de plus en
tralisation plus lisible, ainsi que la garan tie d’une autonomie financière et fiscale. Le Département est un maillon essentiel dans la vie de nos territoires mais aussi des habitants, des plus jeunes comme des plus âgés. Notre rôle est crucial en tant que collectivités des derniers kilo mètres. La proximité avec nos concitoyens est notre A.D.N. Le département est une collectivité d’avenir ! L.P.P. : Pourtant dans ce cadre, certains com mencent, y compris localement, à remettre en cause l’échelon départemental. Une réaction ? C.B. : Je crois qu’il faut savoir de quoi l’on parle avant d’émettre des avis à l’em porte-pièce. La question de la décentra lisation mérite mieux que des déclarations qui suppriment d’un trait de plume telle ou telle collectivité. L’enjeu de la question de la décentralisation est plus sérieux que cela. Le sujet, c’est de sortir de cette “décentralisation inachevée”, au goût parfois amer, dans laquelle nous sommes. C’est une question de fond qui impacte les citoyens de ce pays qui attendent de la proximité et de l’efficacité des actions publiques que nous menons pour eux. L.P.P. : Quelle est votre réaction sur l’actualité nationale, notamment en ce qui concerne la loi “immigration” ? C.B. : La question de l’immigration et de son contrôle est une question de fond pour laquelle près de trois quarts des Français attendent des réponses. Une loi sur le sujet est donc tout à fait légitime. Quant au texte de loi en lui-même, je crois qu’il est urgent d’attendre l’avis du Conseil Constitutionnel pour avoir une vision complète et juste du texte qui devra s’appliquer. Je reste en tout cas plus que jamais attachée aux valeurs de la République. n Propos recueillis par J.-F.H.
Christine Bouquin
s’apprête à entamer sa dixième année à la tête de l’exé cutif dépar temental.
C.B. : Je peux vous assurer que s’il y a un sujet qui me préoccupe à chaque instant, c’est bien celui de la protection de l’en fance. Le Département protège aujourd’hui près de 1 900 enfants, y com pris des bébés. En un an, la progression a été de + 10 %. Cela crée effectivement des tensions auxquelles nous faisons face. Cela nécessite de trouver des places d’accueil et d’avoir du personnel. Mais construire de nouveaux lieux d’accueil, cela prend du temps. De même, il n’y a pas de génération spontanée d’éducateurs ou d’assistants familiaux. Il faut du temps pour les recruter, les former. Et il faut aussi donner envie d’exercer ces métiers essentiels pour notre société. C’est pour quoi, avec les professionnels, nous agirons pour promouvoir et valoriser ces métiers. Il faut aussi agir avec la Prévention
PIERREFONTAINE-LES-VARANS V.T.T. Le téléski du Tartot va-t-il se transformer en un remonte-pente pour V.T.T. ? C’est en tout cas le projet qui s’esquisse sur la commune et le second plateau. Face au manque d’enneigement et à la préoccupation de développement touris tique, associations et collectivités réfléchissent à un projet de pôle V.T.T. avec entre autres la possibilité de diversifier le téléski du Tartot en un remonte-pente pour V.T.T.
Le téléski du Tartot à Pierrefontaine avait été installé dans les années soixante-dix.
S i ce projet de pôle V.T.T. en enthousiasme plus d’un, que ce soit les particuliers, associations ou collectivités, tout le monde souhaite rester pru dent. Histoire de ne pas dévaler une pente encore glissante. Car si les contours se dessinent, rien n’est encore signé, acté, financé, et l’ex ploitant du terrain n’a même pas encore officilemment sollicité par la mairie tient-ilà préciser. “Il faut avoir des points de vigilance, confirme Daniel Prieur, maire de Pierrefontaine-les-Varans. Notam ment avec l’agriculture car la piste de ski est une pâture l’été. Avec les riverains pour l’aspect sécurité par rapport à la pratique du VTT. Et
il y a eu 144 % d’augmentation en cinq ans.” Même posture du côté de la jeune association d’Orchamps Vennes, 2V Bikes. Si elle sent bien l’engouement autour de la pratique du V.T.T. - et paradoxalement un manque de structures et d’équi pement dans le coin - elle ne sou haite pas trop s’avancer sur ce gros projet tant que rien n’est acté. Informés du projet, la Région, la communauté de communes et le Département y semblent plutôt favorables. Mais il ne s’agit là que du premier coup de pédale. Le plus gros de l’effort reste à fournir pour que ce projet de pôle V.T.T. voie le jour, dans un avenir plus ou moins proche. n
sociation oricampienne 2V Bikes), Hugo Creuzenet a pris contact avec la municipalité de Pierrefon taine-les-Varans pour lancer ce projet de développement de pistes de V.T.T. sur le second plateau. Si de nombreuses questions tech niques restent à résoudre, l’idée sur le papier serait de placer des potences spéciales en été pour trac ter le V.T.T., son pilote sur la selle. Les perches retrouveraient leur place en hiver lorsque la neige fait son apparition. Le vététiste est plus que partant face à ce projet même s’il reste prudent et évoque pour l’instant une hypothèse, un avant-projet. “Le V.T.T. est une pra tique qui se démocratise.À Métabief,
économie rurale. Concrètement, le Tartot pourrait servir de piste pour la pratique du V.T.T. de descente. Daniel Prieur voit même plus loin : il pense ainsi en complémentarité aux espaces dédiés à la randonnée qui pour raient trouver une valorisation. “Le site est relativement bien placé, entre Besançon, Pontarlier et la Suisse. Et la piste accuse 150 m de dénivelé, ce qui justifie un remonte pente” , situe Hugo Creuzenet, vété tiste spécialisé en descente, licencié à Métabief et par ailleurs entre preneur dans la conception et la réalisation de pistes de V.T.T. Avec Marc Bertin, son partenaire (et par ailleurs vice-président de l’as
enfin, avec le ski-club qui n’est pas forcément hostile au projet mais ne veut pas que l’équipement hiver nal disparaisse. Il faut trouver une solution acceptable pour tous les partis, que tout le monde s’y retrouve.” Si le premier édile reste diploma tique pour ne froisser personne, il ne manque pas de souligner l’op portunité que représenterait ce pôle V.T.T. pour sa commune de près de 1 500 habitants. En premier lieu, il s’agit de répondre à la pro blématique d’un équipement condamné à l’arrêt par manque d’enneigement. “Ce qu’on sait, c’est qu’on ne peut plus compter sur la neige, ça a toujours été limité chez
nous à 700 m d’altitude. Le téléski n’a pas trop d’avenir” , souligne Daniel Prieur. Alors lui trouver une utilisation différente permet trait d’amortir les coûts de la mise aux normes du téléski réalisée il y a dix ans et prise en charge par la commune. Tout en assurant une attractivité pour le village grâce à un développement touristique autour du V.T.T. “Nous sommes à 18 km de Valdahon, la commu nauté de communes ne va pas for cément installer les nouvelles entre prises à Pierrefontaine” , glisse le maire pour qui conserver une attractivité via notamment le déve loppement du V.T.T. permettrait de maintenir les services et une
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