La Presse Pontissalienne 288 - Janvier 2024
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La Presse Pontissalienne n°288 - Janvier 2024
POLITIQUE
Christine Bouquin “On attend de l’opposition qu’elle fasse des propositions plus sérieuses” À l’aube de cette année 2024, la présidente du Conseil
recettes de fonctionnement. La croissance économique post-Covid a ainsi généré plus de T.V.A., dont l’État nous reverse une partie. De même, la bonne santé du marché immobilier a favorisé la forte progression des droits de mutation à titres onéreux (D.M.T.O.) jusqu’en 2022. Depuis 2023, nous devons faire face à un effet ciseaux entre nos recettes et nos dépenses. Nous sommes confrontés à une évolution plus rapide de dépenses sur lesquelles nous n’avons pas prise, puisque décidées par l’État, comme la revalori sation du R.S.A. par exemple, et une chute des recettes comme pour les D.M.T.O. Cela conduit inéluctablement à la contrac tion de notre épargne. L.P.P. : Pouvez-vous nous fournir des détails sur le montant prévu de cette fameuse D.M.T.O. pour les années 2024 et 2025 ? C.B. : Le montant des D.M.T.O. prévu en 2024 est de 71 millions d’euros, ce qui signifie 20 millions de moins dans nos recettes par rapport à 2021 et 2022. Pour 2025, il est encore trop tôt pour faire des prévisions. Cela dépendra de l’évolution en 2024 du marché immobilier et donc des taux d’intérêt.
départemental du Doubs défend les orientations de sa majorité dans un contexte qui s’annonce tendu, et répond aux critiques de son opposition. Interview de rentrée.
L a Presse Pontissalienne :Vous avez évoqué l’année 2024 comme “une traversée qui ne sera pas de tout repos” pour la collectivité que vous présidez. Dans ce contexte, com ment envisagez-vous d’éviter des hausses d’impôt à l’avenir ? Christine Bouquin : J’ai effectivement mis en avant les vents contraires auxquels nous devrons faire face et qui vont rendre la traversée de l’année 2024 plus difficile. Entre le ralentissement économique annoncé, l’accroissement de la pauvreté et de la demande sociale ou le question nement sur la décentralisation et des moyens dévolus aux collectivités, les vents seront moins favorables. En marins avisés, nous ajustons la voilure mais nous gardons notre cap ! Nous continuons nos actions au bénéfice des Doubiens. Nous augmen tons par exemple les moyens alloués à la protection de l’enfance et nous confir mons notre haut niveau d’investissement pour que le Doubs reste un département attractif. Pour ce qui est de la hausse d’impôt, je rappelle que les Départements
n’ont plus aucun pouvoir de taux sur la fiscalité qu’ils perçoivent. Nous ne serons donc à l’origine d’aucune hausse d’impôts. D’ailleurs, même quand nous en avions encore la possibilité, notre majorité n’a pas augmenté les taux durant toute la dernière décennie. L.P.P. : Le recours à l’emprunt n’est-il pas risqué avec les taux actuels ? Pourquoi ne faites-vous pas appel à plus d’autofinancement alors que vous avez toujours privilégié l’épargne ? C.B. : Il faut se souvenir que nous avons déjà connu des périodes avec des taux d’intérêt beaucoup plus élevés. Par ail leurs, dans une période de forte inflation, des taux élevés ne sont pas aussi problé matiques en soi. De plus, comme nous le faisons régulièrement, ces emprunts pour ront faire l’objet de renégociations en période de baisse des taux. Concernant l’épargne, elle est le fruit des efforts de gestion menés sur nos dépenses de fonctionnement ces dernières années, conjugués avec une dynamique des
voter un budget en déséquilibre ou de réduire les investissements dont le Doubs a besoin ! Qui peut sérieusement dire qu’investir pour la rénovation énergétique de nos collèges, pour la sécurisation de nos ponts, de nos routes ou pour accompagner les communes et les intercommunalités dans la réalisation des aménagements attendus par leurs habitants peut être reporté à un avenir plus lointain ? La transition de nos territoires se joue maintenant et le Département tient pleinement son rôle. L.P.P. : Comment le Département peut-il faire face à la situation difficile des enfants placés (C.D.E.F.) et des mineurs non accompagnés ? En appelez vous aux villes, à l’État ? Au-delà de l’émotion, quelles solutions préconisez-vous ?
darités est insuffisant… Que lui répondez-vous ? C.B. : Il y a les mots… et il y a la réalité… La réalité, chaque Doubien peut la vérifier en lisant le budget que les 24 élus de la majorité ont voté avec l’appui des deux élus du groupe Ensemble pour le Doubs. Cette réalité, elle est concrète et porteuse d’avenir. Concrète car les solidarités, ce sont 344,8 millions d’euros, soit 62 % de notre budget global. C’est un budget en hausse de + 7,1 %, soit près de 3 fois l’in flation annoncée pour 2024. Porteuse d’avenir car il y a plus de moyens alloués pour les E.H.P.A.D., pour les Services d’aides à domicile, pour la protection de l’enfance et la famille… C’est cela la réa lité ! On a le droit de trouver cela insuffisant. Mais dans ce cas, il faut aussi faire des propositions plus sérieuses que celles de
L.P.P. : L’opposition estime que le budget des soli
Valdahon - Pierrefontaine
VALDAHON
Une réunion espérée le 15 janvier Du rififi à la résidence autonomie
Léon Bessot, ancien maire de Valdahon, et plusieurs Valdahonnais contestent la suppression du repas du
d’aller plus loin. Discuter du sujet avec l’équipe municipale alors que selon lui les résidents ont été mis devant le fait accompli, il ne veut même pas en entendre parler. “Je connais les contraintes budgé taires” poursuit l’ancien maire. “D’un point de vue juridique, la mairie est dans son droit, il n’est pas obligatoire pour une telle struc ture de fournir le repas de midi. Le problème est que le changement de cap de la direction est brutal. Il aurait fallu réunir les personnes âgées et leur expliquer qu’il aurait
c’est en soutien des résidents qu’il conteste une décision prise par le C.C.A.S. de la commune de Val dahon, le 12 décembre dernier, de supprimer pour des raisons finan cières (hausse du prix de l’élec tricité…), l’organisation du repas de midi pour les résidents du foyer logement Denise Viennet. Une suppression contestée, pas seule ment par l’ancien maire, mais aussi par un collectif de Valda honnais actifs soutenu par de nombreux habitants stupéfaits de la décision qui doit entrer en vigueur le 1 er février. “On nous dit qu’il y a un déficit de 120 000 euros qu’il faut combler” détaille Léon Bessot. “Mais même s’il en est indépendant, sur un budget com munal de plusieurs millions, ce n’est pas grand-chose. Par contre, cette suppression entraînera des difficultés pour les personnes en déambulateur qui ne peuvent pas se déplacer pour réchauffer leurs repas. Sans parler du côté social qui est délaissé. C’est du mépris envers nos anciens qui sont inquiets pour leur futur bien-être.” Et pour Léon Bessot, pas question
midi du foyer-logement Denise Viennet. Trente-cinq résidents sont concernés.
D éfendre les personnes âgées qui n’ont pas la pos sibilité de se défendre. Depuis 2016, Léon Bessot, ancien maire de Valdahon
entre 1995 et 2014, anime béné volement chaque mois un groupe de lecture aux personnes de la résidence autonomie Denise Vien net qui le souhaitent. Aujourd’hui,
Dominique et Pierre Girard font partie du collectif de Valdahonnais qui contestent le projet aux côtés de Léon Bessot.
Et au-delà du cas de cette sup pression de repas, Léon Bessot et ses soutiens craignent une sup pression à moyen terme du foyer logement au profit d’un E.H.P.A.D. “On se demande s’il y a une réelle volonté de maintenir cette résidence autonomie. Il y a certes des éco nomies à faire au niveau du budget communal mais pas de façon si brutale” conclut l’ancien maire. Une rencontre avec la maire de Valdahon Sylvie Le Hir a été demandée et elle est espérée d’ici le 15 janvier. n A.A.
des repas assurés par le traiteur, le réchauffage des plats au micro ondes, qui accompagnera les per sonnes à mobilité réduite ? Dans ce dossier, le côté humain doit l’em porter sur le côté financier. On va investir dans une salle des fêtes à 3 ou 4 millions, une refonte de la traversée de Valdahon qui coû tera 2 à 3 millions, mais on sup prime le repas de midi de nos aînés… Les résidents ne sont pas d’accord avec cette décision. Mais ils ont peur de dire leur réproba tion, peur aussi d’exprimer leurs inquiétudes.”
pu y avoir une aug mentation des tarifs mensuels. Mais de là à supprimer les repas. Il y a deux personnes à temps plein qui ont été licenciées en cui sine, une à temps par tiel. Le C.C.A.S. nous dit qu’un traiteur a été trouvé mais nous, on demande : qui dresse la table, la net toie, qui assure le ser vice des repas aux résidents, la réception
“L’humain doit l’emporter sur le financier.”
La suppression du repas du midi pour les résidents est pro grammée pour le 1 er février.
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