La Presse Pontissalienne 288 - Janvier 2024
Le dossier 21
La Presse Pontissalienne n°288 - Janvier 2024
l Grand Pontarlier Un sérieux coup de frein “De nombreuses demandes de classement en zone constructible ont été rejetées”
L a Presse Pontissalienne : Êtes-vous inquiet des conséquences induites par le Z.A.N. (Zéro artificialisation nette) ? Didier Chauvin : Non, pas forcément. La Ville de Pontarlier s’est engagée dans cette voie depuis 2010 en se dotant d’un Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme. Il s’agissait déjà d’opti miser la façon de reconstruire la ville sur elle-même, en privilégiant les fameuses dents creuses. Pour illustrer cette politique, on peut mentionner le programme immobilier de l’îlot Saint Pierre ou le futur îlot Lallemand. On peut évoquer l’écoquartier Montaigne face au lycée Xavier-Marmier ou les Entretien avec Didier Chauvin, vice-président à l’urbanisme au sein du Grand Pontarlier. Le Grand Pontarlier est l’une des rares intercommunalités du Haut-Doubs à se doter d’un P.L.U.I. (Plan local d’urba nisme intercommunal), docu ment qui a fait l’objet d’âpres discussions sur l’urbanisation d’un territoire aux multiples enjeux fonciers.
“Aujourd’hui, il n’est plus possible d’urbaniser comme cela se faisait auparavant”, explique Didier Chauvin, le vice-président à l’urbanisme au sein du Grand Pontarlier.
carrés de l’Habitat rue Jean Monnet.
et le terrain des Marnaux qui constitue la plus forte réserve constructible avec 7,3 hectares de surface à urbaniser. L’idée de reconstruire la ville sur elle même suppose d’aller vers la densifi cation et la rénovation de l’existant. C’est tout le sens de l’O.P.A.H. de remet tre des logements existants sur le mar ché. L.P.P. : Où en est cette O.P.A.H. ? D.C. : On a déjà organisé une réunion publique et différentes rencontres avec les notaires, les banques, les bailleurs, les propriétaires occupants, les artisans pour les sensibiliser et présenter les études, projections, conseils proposés par Soliha qui pilote cette O.P.A.H. L.P.P. : Le P.L.U.I. est aussi un levier de sobriété foncière ? D.C. : Tout à fait, c’est une façon de pro téger la Surface Agricole Utile du Grand Pontarlier. L’enquête publique a été réa lisée, il ne reste plus qu’à effectuer au printemps prochain la validation poli tique de ce P.L.U.I. On doit privilégier l’habitat collectif au pavillonnaire. L.P.P. : La demande de logement n’a jamais été aussi forte ? D.C. : C’est tout l’enjeu de concilier les dynamiques économiques et agricoles avec une croissance démographique qui progresse d’1 % chaque année. Comment et où loger les nouveaux arrivants? C’est l’objet même du P.L.U.I. qui a donné lieu à des discussions serrées dans chaque commune pour définir le zonage qui s’organise en quatre caté gories : 1 AU à urbaniser, 2 AU à urba niser à plus long terme et les zones N et A réservées aux espaces naturels et agricoles. Ce P.L.U.I. prend aussi en compte les préconisations de la D.D.T. qui est très stricte pour ajuster le déve loppement de l’habitat aux ressources en eau.
L.P.P. : Une nouvelle ère d’urbanisation s’ouvre sous le régime de la sobriété ? D.C. : L’urbanisation à l’échelle du grand Pontarlier représentait une consomma tion de 16 hectares par an entre 2001 et 2013, répartis entre l’habitat et les zones économiques. Heureusement, cela s’est calmé. Avec le P.L.U.I., on est atta ché à ce que les villages ne se touchent pas. On tient à préserver des zones pay sagères pour éviter une impression d’ur banisation en continu. Le P.L.U.I. signe la fin des grands lotissements. Pour répondre aux limites fixées, il faudra changer nos façons d’urbaniser en pre nant parfois de la hauteur, je pense par exemple à des bâtiments industriels ou commerciaux sur plusieurs niveaux. On doit aussi préserver les zones indus trielles historiques pour ne pas qu’elles soient entièrement orientées vers du logement. L’objectif haut, c’est de pouvoir créer ou réhabiliter 350 logements sur trois ans à l’échelle de la com’com. Tous les projets de construction doivent faire
L.P.P. : Les marges d’urbanisation se réduisent à Pontarlier ? D.C. : Certaines zones sont mises en som meil. Je pense notamment au Plan Bat telin où se trouvent aujourd’hui les jar dins ouvriers des Pareuses. Le potentiel se concentre sur deux secteurs, à savoir la parcelle située derrière l’I.M.E. qui a été vendue par l’A.D.A.P.E.I. à la Ville
L.P.P. : Que répondez-vous à ceux qui critiquent justement la densification excessive de l’îlot Saint-Pierre ? D.C. : J’entends ces critiques et je suggère juste d’attendre la fin du chantier pour apprécier la situation quand tout sera terminé.
l’objet d’une opération d’aménagement et de programmation (O.A.P.), ce qui oblige à respecter une densité de loge ments par hectare. Pour respecter ce seuil, les promoteurs et construc teurs intègrent des petits collectifs et une part de logements sociaux dans leurs pro jets immobiliers. L.P.P. : D’autres observations à signaler ? D.C. : Oui, le Grand Pon tarlier a adhéré à l’Éta blissement Public Fon cier. Cet outil nous aidera à mieux maîtri ser la sobriété foncière. n Propos recueillis par F.C.
“Le P.L.U.I. signe la fin des grands lotissements.”
Made with FlippingBook Digital Publishing Software