La Presse Pontissalienne 282 - Juillet 2023

6 L’ÉVÉNEMENT LE CHÂTEAU DE JOUX EN ROUTE VERS SA RENAISSANCE

La Presse Pontissalienne n°282 - Juillet 2023

Encouragés par le succès des visites libres qui ont boosté de 30 % la fréquentation du site en 2022, les gestionnaires du

château de Joux prennent leur mal en patience, le temps de finaliser des travaux d’urgence patrimoniale, avant d’engager le très attendu programme baptisé “Renaissance” portant sur la valorisation scientifique, touristique et culturelle qui permettra in fine de faire vivre le monument toute l’année. Mise en bouche.

l Stratégie 18 millions dans le programme de valorisation “On veut faire du château de Joux un monument touristique et domestique” Avec l’arrivée des beaux jours, le château de Joux reprend sa vocation touristique. Le fonctionnement estival est porté par un riche programme d’animations tout en restant figé dans un modèle de valorisation encore très classique. Les moyens sont encore investis dans la restauration de l’édifice qui a tendance à retarder la mise en œuvre du programme Renaissance axé sur la valorisation touristique et culturelle du plus beau monument du Haut-Doubs. État des lieux avec Jean-Luc Faivre, vice-président du Grand Pontarlier en charge du château de Joux. Avec l’appui technique de Laurène Mansuy la directrice.

L a Presse Pontissalienne : Que faut-il retenir de la récente visite du président Macron ? Jean-Luc Faivre : On a essayé d’être présent dans un protocole très cloisonné. Les élus locaux se sont exprimés par la voix de Patrick Genre qui a pu évoquer les soucis d’accès au monument, la saturation de la R.N. 57. Si on veut attirer des visi teurs, on est quand même pénalisé par le manque de desserte ferroviaire sur le Haut-Doubs. La visite d’un président reste toujours un événement important pour toute la région. On est assez fier qu’il soit venu au fort de Joux pour y célébrer le 220 ème anniversaire de la mort de Toussaint Louverture. Cela permet de conforter une politique mémorielle séculaire comme on peut aussi le lire sur une plaque apposée en 1901 à la mairie de La Cluse-et-Mijoux. Cette visite restera quoi qu’il en soit un bon coup médiatique.

la Tour du fer à cheval victime d’un ébou lement imprévu en 2005. On sait perti nemment qu’il y aura toujours des sur prises et le réchauffement climatique a plus tendance à amplifier les désordres. L.P.P. : Quel montant est-il prévu d’investir dans Renaissance ? J.-L.F. : Ce programme va s’échelonner jusqu’en 2030 en s’appuyant sur un budget de 18 millions d’euros. On a donc encore peu investi dans la valorisation et le châ teau fonctionne toujours sur un modèle d’exploitation assez classique. On a évolué en mettant en place depuis deux saisons les visites libres. Avec Renaissance, l’ob jectif est de faire du château un nouvel équipement touristique en développant l’aspect culturel. On veut également qu’il devienne un monument domestique à destination des locaux pour qu’ils puissent en profiter toute l’année. En basse saison, on propose seulement des visites guidées, c’est dommage qu’il n’y ait pas de salles

d’activités et d’expositions comme cela est prévu dans Renaissance. Dans ce pro gramme, on a fait appel à une Assistance à Maîtrise d’ouvrage avec le cabinet Syllab qui nous accompagne sur le projet global. On doit en priorité investir dans un nouvel espace d’accueil qui sera aménagé dans le casernement Joffre. Le retard nous a permis de lancer d’autres opérations. Je pense par exemple l’an dernier à la réno vation des deux ponts-levis et du pont dormant de la Porte d’honneur. Cette res tauration a coûté 1,150 million d’euros avec un reste à charge de 160 000 euros, soit environ 14 % du montant total. Pour mémoire, on avait reçu des aides de la D.R.A.C., de la Région, du Département, de la Mission patrimoine de Stéphane Bern. Une souscription publique avait été lancée avec des porteurs privés locaux comme Schrader, le Crédit Mutuel, De Giorgi, S.M.C.I., etc. En 2022, on a aussi procédé à la restauration du plancher des cellules où se trouvaient Toussaint

L.P.P. : Renaissance, le programme de valorisation scientifique, touristique et culturelle est-il déjà engagé? J.-L.F. : Non pas pour l’instant. Le château de Joux est un monument qui doit per durer. C’est le phare touristique incon tournable du Haut-Doubs. Il est identifié par tous les acteurs socio-économiques du territoire. Le site abrite près de 2 hec tares de bâti ancien et, au niveau des investissements, on est toujours en phase

Louverture, son domestique et son geôlier. Une opération à 51 260 euros avec un reste à charge de 46 %. Ce projet avait été soutenu par la D.R.A.C. et le club Mécènes du Patrimoine du Doubs animé par la Fondation du patrimoine et la Fon dation Mémoire de l’esclavage. L.P.P. : Et pour 2023 ? J.-L.F. : Les prochains travaux concerneront la Tour Mirabeau et la Tour de l’Horloge. Le budget est estimé à 500 000 euros. On souhaite rétablir une horloge sur la tour en question. Il reste encore beaucoup de choses à approfondir dans les archives pour comprendre la vie du château. Cette cloche était sans doute destinée à signaler

d’urgence patrimoniale. Il est important, par exemple, de faire monter l’eau et de mettre en place l’assainissement. Cela représente aussi de gros travaux et, par le fait, de gros budgets. On est engagé dans cette phase de restauration depuis les années 2000. Il reste encore beaucoup de travaux à faire dans

“Ondoit en priorité investir dans unnouvel espace d’accueil.”

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