La Presse Pontissalienne 282 - Juillet 2023

L’événement 7

La Presse Pontissalienne n°282 - Juillet 2023

l Découverte Spectacle en déambulation Lady Cactus, la star de Joux Ce spectacle déambulatoire qui rend hommage aux femmes du château de Joux affiche complet depuis deux étés déjà, au point qu’il a été nécessaire de doubler la jauge. Entretien avec Mathilde Martinage, la créatrice de ce spectacle qu’elle interprète avec son complice Rodolphe Martin.

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L a Presse Pontissalienne : Comment est né ce projet ? Mathilde Martinage : Laurène Man suy, la directrice du château de Joux m’avait vu jouer au festival des Nuits de Joux. Je faisais un monologue sur Marie de Bour gogne. C’était une forme de stand up dans un registre absurde et

comique. Laurène Mansuy m’a ensuite demandé d’écrire un spec tacle sur les femmes du château de Joux en déambulation. C’est la Compagnie La Levée dont je suis la directrice qui a porté ce projet d’écriture.

M.M. : Non, bien au contraire, on a travaillé main dans la main avec toute l’équipe du château pour proposer un vrai spectacle historique et artistique qui soit accessible et plaise aux petits comme aux grands. Le spectacle Lady Cactus mobilise aussi une costumière et Rodolphe Martin,

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mon complice sur scène.

ces femmes ont un corps, un cos tume, une voix. L.P.P. : C’est vous qui incarnez ces rôles féminins ? M.M. : Tout à fait, mais je n’en dirai pas plus car il faut préserver le mystère de ce spectacle qui dure environ 1 h 10. L.P.P. : Ce n’est pas très lassant de rejouer Lady Cactus pour la troisième saison consécutive ? M.M. : Non. C’est un spectacle qui a quand même évolué dans sa forme. Je pense par exemple à l’utilisation de nouveaux cos tumes. L.P.P. : Quand ont lieu les représenta tions ? M.M. : On joue les mardis et jeudis à 21 h 30 du 11 juillet au 14 août. Cela représente 14 spectacles,

sans compter les interventions au musée municipal de Pontarlier et à la distillerie des Fils d’Émile Pernot à La Cluse-et-Mijoux. L.P.P. : Avez-vous le temps de profiter des charmes du secteur ? M.M. : On n’est pas de la région, donc on vient passer une partie de l’été en famille dans le Haut Doubs. C’est très agréable. n Propos recueillis par F.C. Du 11 juillet au 24 août Mardi et jeudi à 21h30 La représentation du 13 juillet est déplacée au mercredi 19 juillet Spectacle sur réservation, places limitées Lady Cactus Visite nocturne Les gestionnaires du château poursuivent l’enrichissement des collections en orientant les recherches vers des objets et documents des deux der nières guerres mondiales. Illustration avec ce quart mili taire d’un soldat qui était en poste au fort de Joux en 1865 (photo Musée de Pontarlier).

L.P.P. : Vous avez travaillé seule ?

L.P.P. : Comment présenter ce specta cle ? M.M. : Le public est invité à plon ger dans un univers d’événe ments, d’animations, avec des effets sonores et lumineux qui prennent en compte et valorisent le cadre architectural. On a ima giné des fantômes de femmes emprisonnées dans le château. Ils seront délivrés par Lady Cac tus. Cette guerrière va rompre les mauvais sorts. On revisite l’histoire du château à travers quatre ou cinq portraits de femmes. L.P.P. : C’est un autre regard historique ? M.M. : Tout à fait. Il s’agit de femmes de caractère qui ont aussi, à leurs manières, joué un rôle politique. Lors du spectacle,

Lady Cactus met en scène deux comédiens, Mathilde Martinage et Rodolphe Martin, qui revisitent l’histoire du châteauà travers des portraits de femmes.

blable à ceux qui étaient installés dans les caponnières du château. L.P.P. : Combien de visiteurs ont été accueillis en 2022? J.-L.F. : Il y en a eu 53 000 dont 30 000 sur la saison estivale, soit une hausse de 19 % par rapport à 2019. Cette tendance semble toujours d’actualité. Sur les cinq premiers mois de l’année, on a enregistré une pro gression de 30 % par rapport à la même période en 2022. Il y a eu des facteurs favo rables : les nombreux ponts du mois de mai, la venue du président, le concours du monu ment préféré des Français, la réactivation des tour-opérateurs. On rêve bien sûr de se rapprocher du record des 60 000 visiteurs établi en 2014. L.P.P. : Question pratique, il manque des espaces de restauration à l’intérieur du château ? J.-L.F. : C’est vrai. On envisage d’accueillir des petits food-trucks sur différents points. L.P.P. : Peut-on rappeler les temps forts de l’été au château de Joux ? J.-L.F. : En commençant par la soirée d’inau guration programmée le 7 juillet à 20 heures On peut annoncer les chasses au trésor, ral lyes photo et autres ateliers proposés tous les matins. Les visites thématiques “Dans les pas de Toussaint Louverture” seront organisées sur quatre dimanches de l’été. Il y aura bien sûr le festival des Nuits de Joux et l’exposition sur Toussaint Louverture, à travers 10 panneaux installés autour du plan-relief du château. Sans oublier les démonstrations du fonctionnement des ponts-levis le jeudi à 14 heures. Et Lady Cactus ! n Propos recueillis par F.C.

à la rencontre des personnages historiques du château. Sur ce projet qui aboutira en 2025, on est soutenu par le Commissariat au Massif du Jura, la Région et le Dépar tement. Une telle option implique de sécuriser davantage encore les parcours, de poser la signalétique adéquate. Avantage : on n’aura plus besoin de poster du personnel aux points stratégiques pour orienter les gens et appor ter des éléments de compréhension. On a lancé plusieurs marchés publics : dévelop pement numérique, graphisme, sécurisation, garde-corps… L.P.P. : Qu’en est-il des musées ? J.-L.F. : L’espace d’interprétation “Forteresse et libertés” conçu comme une introduction à la visite du château sera le premier à ouvrir, en même temps que le pôle d’accueil. Le musée d’art et d’histoire militaire et celui axé sur les libertés, l’art haïtien et la mémoire de Toussaint Louverture seront aménagés dans le nouveau bâtiment de la caserne Vauban. Cela nous laisse un peu de temps pour remettre en état les onze tableaux montrant les portraits de militaires. Ces œuvres sont actuellement chez des restau rateurs spécialisés. Le coût global de cette restauration s’élève à 29 000 euros. L.P.P. : Vous continuez à enrichir les collections du château? J.-L.F. : Bien sûr, avec une politique d’acqui sition plus orientée vers les deux guerres mondiales. On cherche des tenues, des armes, de l’équipement. la C.C.G.P. alloue une enve loppe de 5 000 euros pour acquérir des pièces. On nous a donnés, par exemple, un gobelet de 1865 gravé par un soldat français qui était en poste au Fort de Joux. On vient d’acheter un canon Hotchkiss de 1885 sem

Jean-Luc Faivre, vice-président duGrand Pontarlier en chargedu châteaude Joux et Laurène Mansuy la directrice.

les temps de repas. Ces travaux sont pro grammés pour 2024. On recrute actuellement le maître d’œuvre. On se positionne sur un montage financier identique à celui de la Porte d’honneur. L.P.P. : Rien n’est engagé sur le plan touristique ? J.-L.F. : Si. On développe actuellement le projet de “Compagnon de visite numérique” qui remplacera à terme les audioguides. Ce concept intègre un système de son immersif dans un casque qui évolue sur un parcours de visite. Cela permettra d’offrir une alter native à la visite guidée et aux déambulations libres. Ce compagnon de visite numérique sera disponible en français, en anglais et en allemand. Les visiteurs iront, par exemple,

Restaurés en 2022, les ponts-levis du château sont maintenant opérationnels. Des manipulations sont organisées tous les jeudis à 14 heures. Le patrimoine reprend vie (photo A. Baud).

Parmi les récentes acquisitions, ce canon Hotchkiss de 1885 (photo Musée de Pontarlier).

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