La Presse Pontissalienne 282 - Juillet 2023
L’interview du mois 5
La Presse Pontissalienne n°282 - Juillet 2023
moins bien armés si l’on peut dire face au loup. Rappelons aussi l’exis tence de groupes de bergers béné voles qui viennent aider à la sur veillance des troupeaux la nuit. Il faut aussi casser certains préjugés. La proximité des loups près des habi tations n’est pas forcément signe d’attaque. Pas question non plus de minorer l’impact psychologique des attaques sur le mental des éleveurs qui doivent être accompagnés. On a également envie de travailler avec la société civile pour réconcilier tout le monde autour de ce sujet émi nemment sensible. n Propos recueillis par F.C.
peaux. On essaie de développer un système de défense adapté à chaque ferme. On peut aussi rappeler l’im portance des partenariats. On a signé des conventions avec plein d’orga nismes, sauf avec les syndicats agri coles. Pour que le G.I.E.E. marche, on a besoin d’avoir des informations rapides quand il y a des attaques. Il y a clairement un manque de réac tivité dans la connaissance génétique des loups. Il faut des mois pour apprendre d’où viennent les loups qui ont été tués. C’est tout le contraire en Suisse. L.P.P. : Il y a combien de meutes sur le massif du Jura ? G.V. : On en compte cinq actuellement dont deux ont déjà fait des portées les années précédentes, à savoir au Marchairuz et sur le Risoux. Les autres meutes sont localisées au Mont Tendre avec trois individus, au Suchet avec un couple et dans le Haut-Jura entre le Colomby de Gex et la Dôle où l’on a identifié trois individus. Aujourd’hui, les cinq meutes ont toutes un couple domi nant. Ceux qui avaient été tués ont donc été remplacés. L.P.P. : Sait-on si des meutes ont fait des petits ? G.V. : Pour l’instant, aucun louveteau n’a été vu même si on a de fortes présomptions de la présence d’une nouvelle portée sur la meute du Mar chairuz. C’est la première meute installée dans le Jura. Elle fait l’objet d’un suivi très intense.
L.P.P. : Peut-on considérer, après ce qui s’est passé l’été dernier, qu’on est dans une saison charnière ?
G.V. : Aucun doute là-dessus. On vou drait arriver à pro téger nos trou peaux sans dézinguer le loup. On sait que la pro tection coûte cher, plus cher que l’in demnisation. Tout doit être mis en place pour réduire la vulnérabilité des troupeaux les
“On considère que le loup fait partie de la biodiversité.”
Membre actif d’un Groupement d’intérêt écologique et environnemen tal axé sur l’élevage en plein air et la protection des troupeaux, Gérard Vionnet suit de près les différents dispositifs mis en place sur les troupeaux vulnérables pour les protéger des attaques du loup.
La sociabilisation des chiens de protection est nécessaire pour éviter les comportements trop agressifs vis-à-vis des humains.
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