La Presse Pontissalienne 280 - Mai 2023

Le dossier 21

La Presse Pontissalienne n°280 - Mai 2023

l Soins de suite

Depuis le 2 mai

La clinique Saint-Pierre ouvre 15 lits supplémentaires Elsan, le groupe propriétaire de l’établissement de santé pontissalien, a choisi d’augmenter sa capacité d’accueil pour offrir un plateau rééducatif plus adapté aux besoins de la population locale.

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D epuis le 2 mai, le service de Soins de Suite et de Réadap tation (S.S.R.) de la clinique Saint-Pierre comprend 50 lits contre 35 auparavant. “Il s’agit de mieux répondre aux besoins locaux, justifie Christophe Creton, le directeur de tran sition de l’établissement. O n a restructuré le bâtiment en veillant à avoir une dis position équilibrée des chambres sur deux niveaux. Historiquement, l’établissement avait une capacité de 70 lits, on se situe encore sous ce niveau.” Leader de la santé privée en France avec 137 établissements, le groupe Elsan a fait l’acquisition en 2021 de la clinique Saint-Vincent et par là même de la cli nique Saint-Pierre qui lui était rattachée. “La volonté du groupe, c’est d’avoir une implantation de proximité et de permettre un accès aux soins au plus grand nombre, d’où le fait d’être à Pontarlier.” L.P.P. : Le Plan Blanc est-il toujours d’actualité à Pontarlier ? O.V. : Non, tout comme le niveau inférieur d’alerte qui est “Urgences hôpital.” Le Plan blanc est levé car cela ne se justifie pas pour les lits fermés. Ce serait plus vrai pour le personnel mais ces dispositifs s’avèrent parfois très anxiogènes. L.P.P. : Le manque de personnel concerne-t-il aussi les postes administratifs et techniques ? O.V. : ça va, même si ce n’est pas toujours facile de trouver du personnel en cuisine et surtout de les fidéliser. Comme partout, on manque de kinés. On devrait aussi avoir une petite difficulté en radiologie avec une vague de congés maternité qui se profile. O.V. : Non, et on ne ressent pas un senti ment de malaise général. J’ai juste un peu d’anxiété vis-à-vis de la maternité où l’effectif est tendu. Quelques absences pourraient remettre en cause l’activité, du moins provisoire ment. L.P.P. : Vous n’avez pas l’air angoissé par la situa tion?

La clinique Saint-Pierre est spécialisée dans les soins de suite et de réadaptation en hôpital de jour ou en hospitalisation complète avec une forte orientation géria trique. L’équipe soignante comprend deux médecins, des infirmières, des aides-soi gnantes avec un plateau rééducatif inté grant kinés, psychologues…

pas sans difficulté dans le Haut-Doubs qui subit non seulement le contexte natio nal avec une crise de vocation vers les métiers de santé auquel s’ajoute la pro blématique de fuite des soignants vers laSuisse. “Sur le recrutement, on a exac tement les mêmes armes que les autres. On a les effectifs nous permettant de gérer un service de 50 lits S.S.R. La clinique fonctionne en partenariat avec tous les acteurs de santé du territoire” , souligne Christophe Creton. n Le groupe Elsan l 137 hôpitaux et cliniques en France l 28 000 collaborateurs l 7 500 médecins l 2,2 millions de patients soignés chaque année n’arrange rien. On se retrouve avec des candidats dont ce n’était pas la vocation première. Beaucoup abandonnent en cours de route. L.P.P. : Comment faire aussi pour désengorger les urgences ? O.V. : On travaille activement sur un gros projet d’agrandissement et d’optimisation des locaux notamment au niveau de l’ac cueil. Le projet comprend plusieurs axes. On va transférer l’Unité de surveillance continue qui est actuellement en chirurgie. Elle sera adossée à l’Unité d’Hospitali sation de Courte Durée. On augmentera aussi la capacité de ces deux unités qui passera globalement de 14 à 11 lits. L’amé nagement intègre la création d’un local d’accueil pour les gardes de la médecine de ville. On est actuellement dans la pro grammation des travaux qui seront enga gés dans les années à venir. C’est difficile d’être plus précis. O.V. : Les chiffres de l’année 2022 ne sont pas encore validés mais on aura un déficit inférieur à 2 millions d’euros. On doit supporter de nouvelles charges : hausse de rémunération pas complètement com pensée, plan d’attractivité, inflation sur les produits alimentaires, les fournitures. On était relativement épargné par l’en volée des énergies fossiles sachant qu’à Pontarlier on utilise le réseau de chaleur mais on va subir des hausses à Nozeroy et au pôle psychiatrique Grandvallier qui sont chauffés au gaz. n Propos recueillis par F.C. L.P.P. : Le C.H.I.H.C. a-t-il retrouvé l’équilibre bud gétaire?

Le parcours d’accompa gnement s’organise sous deux formes différentes. La clinique peut s’inscrire comme l’établissement d’aval par rapport au C.H.I.H.C. ou au C.H.U. Minjoz. “On travaille aussi avec les médecins de ville en adressage direct vers le S.S.R.” L’ouverture de nouveaux lits induit le recrutement de soignants, ce qui ne va

“On a restructuré le bâtiment.”

La clinique Saint-Pierre rencontre les mêmes difficultés de recrutement.

La chirurgie est toujours en progression avec de belles perspectives de coopération sur des postes partagés avec le C.H.U. Les urgences ne désemplissent pas tout comme les services de médecine. L.P.P. : Et l’ambulatoire ? O.V. : On a connu une forte évolution avec l’arrivée de Guillaume Plubeau, le second ophtalmologue du pôle de La Cluse-et Mijoux. On a toujours une forte activité de téléconsultation ou télé-expertise en dermatologie et neurologie, sans oublier l’interprétation à distance des actes de radiologie. L.P.P. : L’arrivée d’un second scanner est aussi une bonne nouvelle ? O.V. : Tout à fait. Cet appareil arrive cet été et dans la foulée, on remplace l’ancien. On aura un scanner public et un autre privé. Ce renforcement va permettre de fluidifier les parcours des patients qui sauront immédiatement s’ils doivent être orientés à domicile, en chirurgie ou en médecine. Notons aussi que l’hôpital emploie trois radiologues. L.P.P. : L’I.F.S.I. a-t-il vocation à faciliter le recrutement au C.H.I.H.C. ? O.V. : Non, même si on espère toujours que ces jeunes diplômés viennent chez nous. On en récupère, mais pas assez malheureusement. L’I.F.S.I. a aussi des soucis de recrutement. Les métiers de la santé sont en perte d’attractivité. Les horaires variables, le travail de nuit ne correspondent plus aux attentes des jeunes. Et l’arrêt des concours au profit d’une sélection sur dossier via Parcoursup

années avec la Préfecture, l’A.R.S., la mairie pour avancer sur cette probléma tique. La surface de plancher dans l’ancien hôpital, on l’a, mais il y aura de gros tra vaux à prévoir. L’hôpital ne pourrait pas supporter de tels coûts de réhabilitation. L.P.P. : Comment vous organisez-vous pour loger les médecins remplaçants ? O.V. : L’hôpital possède une maison avec deux appartements qui sont mis à dis position des praticiens remplaçants. On arrive à trouver des solutions. L.P.P. : Quelles sont les spécialités en souffrance actuellement ? O.V. : On cherche toujours à conforter les équipes en gynécologie, pneumologie, rhumatologie. On recruterait volontiers quelques urgentistes. Au regard des autres hôpitaux, on n’est pas si mal loti. On est même l’un des rares hôpitaux à avoir un effectif complet de médecins anesthésistes. L.P.P. : Êtes-vous impacté par la loi Rist qui plafonne les salaires des médecins intérimaires ? O.V. : Non, car on rémunérait déjà nos remplacements au plafond. On n’a pas été confronté à des situations de suren chère qui nous auraient empêchés de tra vailler. On fonctionne aussi beaucoup de gré à gré sans passer par des agences d’intérim. Il existe aussi une troisième option qu’on utilise également, celle de la prime de solidarité territoriale en sol licitant des médecins hospitaliers dans d’autres établissements. L’inverse est vrai aussi avec des médecins de Pontarlier qui interviennent à l’extérieur.

Inquiet de ne pouvoir trouver des solutions au recrutement, Olivier Volle dresse néanmoins un bilan de santé du C.H.I.H.C. qui est loin d’être catastrophique vu le contexte actuel de la santé publique.

“Au regard des autres hôpitaux, on n’est pas si mal loti.”

de la Suisse peut aussi rendre le poste attractif si le conjoint trouve du travail de l’autre côté de la frontière. C’est à dou ble tranchant. L.P.P. : Serait-ce pertinent de proposer des solutions d’hébergement dans l’ancien hôpital en grande partie inoccupé ? O.V. : Comme la question se pose aussi pour d’autres administrations ou collec tivités qui ont parfois du mal à loger leur personnel, on réfléchit depuis plusieurs

L.P.P. : Ces soucis de personnel et de lits se répercutent-ils sur l’activité globale du C.H.I.H.C. ? O.V. : Forcément, mais on reste plutôt dans une dynamique de croissance d’activité. En 2022, le nombre d’accouchements était de 1 100 contre 1 200 habituellement.

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