La Presse Pontissalienne 280 - Mai 2023

20 LE DOSSIER

La Presse Pontissalienne n°280 - Mai 2023

L’HÔPITAL MANQUE DE BRAS !

l Situation Crise de vocation et attractivité de la Suisse : l’hôpital subit la double peine Le nombre de lits fermés ou gelés suit une courbe à la hausse au Centre hospitalier intercommunal de Haute Comté (C.H.I.H.C.) qui doit à la fois faire face à la perte d’attractivité générale des métiers de la santé et gérer aussi les départs des soignants vers la Suisse et ses salaires autrement plus alléchants qu’en France. Comment la direction gère la situation ? Quel est le moral des troupes à l’E.H.P.A.D. du Larmont où une vingtaine de lits sont fermés ? Qu’en pensent les syndicats ? La médecine de ville ? Éléments de réponse. Manque d’infirmières et d’aides-soignantes

Les communiqués de presse du Centre hospitalier intercommunal de Haute Comté (C.H.I.H.C.) se suivent et se ressemblent, annonçant assez systématiquement une réduction de la capacité opérationnelle de l’établissement. Impacts, alternatives, projets : le point avec Olivier Volle, le directeur du C.H.I.H.C.

plus avantageux, sans les contraintes d’un planning. La crise pandémique a d’ailleurs je pense amplifié cette situation. Revers de la médaille, les listes d’attente s’allongent avec des délais qui varient en fonction des services.

L.P.P. : Avec du personnel plus en tension ? O.V. : C’est indéniable.

L a Presse Pontissalienne : Ces fermetures de lits récurrentes donnent l’impression d’être confronté à un problème inso luble ? Qu’en pensez-vous ? Olivier Volle : Effectivement, on ne voit pas le bout du tunnel à court terme. La fer meture des 20 lits sur les 252 que compte l’E.H.P.A.D. du Larmont s’explique uni quement par un manque de personnel, soit une dizaine d’infirmières. On a fait le choix de fermer la moitié d’un service,

cine sont très utiles pour accueillir les personnes âgées avec une plus forte fré quentation en hiver. On est parfois très proche de la saturation. Depuis le début de l’année, on a dû fermer trois fois l’unité d’hospitalisation de courte durée, faute de personnel. Cette unité permet de faire le tampon dans la régulation des lits. L.P.P. : Le coût de la vie dans le Haut-Doubs peut il être un facteur aggravant ? O.V. : Sans doute, même si la proximité

attractivité des institutions sanitaires de la vallée de Joux. Les trois lits fermés en psychiatrie sont aussi le fait des dif ficultés de recrutement. L.P.P. : Même chose pour les 6 lits de médecine ? O.V. : On les a fermés en avril avec l’espoir d’ouvrir le service complet en septembre sachant qu’on doit ici gérer plusieurs congés maternité en même temps et dans ce type de service, c’est toujours difficile de recourir à l’intérim. Ces lits de méde

cela permet de libérer du temps pour les infirmiers qui peuvent se consacrer davantage aux résidents qui ont besoin de soins. On compense aussi cette pénurie par les heures supplémentaires et le recours à l’intérim. Sur le marché du travail, on trouve des infirmières en inté rim même si cela ne remplace pas un agent. Beaucoup de jeunes soignants pri vilégient ce mode de fonctionnement qui offre un rapport paie-temps de travail

L.P.P. : Notez-vous aussi plus d’absentéisme qu’auparavant ? O.V. : Cela progresse oui, mais en restant raisonnable comparé à ce qui se passe dans d’autres établissements. L.P.P. : Quelle est la situation dans les autres E.H.P.A.D. rattachés au C.H.I.H.C. ? O.V. : On n’a pas fermé de lits à Nozeroy et Levier. Trois lits du service S.S.R. de Mouthe sont gelés. On subit ici la forte

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