La Presse Pontissalienne 276 - Janvier 2023

L’événement 7

La Presse Pontissalienne n°276 - Janvier 2023

l Les ouvertures et les fermetures La valse des pas-de-porte En 2022, une dizaine de commerces a fermé pour presque autant d’ouvertures. S’il est réjouissant que les pas-de-porte ne restent pas longtemps vides, les visages des commerces changent notamment avec l’installation de plus en plus d’entreprises du tertiaire. Tour d’horizon non exhaustif.

Teekers en redressement judiciaire, quelle solution e-commerce ?

D epuis le mois de novembre, la plateforme numérique pour shopper local Teekers est en redressement judi ciaire. Pour assurer sa pérennité, l’entreprise bisontine cherche en urgence des soutiens financiers. Si pendant les périodes de confinement en 2020, Teekers avait pris de l’essor jusqu’à atteindre 200 commerces adhérents sur Besançon, Pontarlier et la région, ce service de e-com merce, lancé fin 2018 à Pontarlier, n’a jamais vraiment pris dans le Haut Doubs. “S’il n’y avait pas eu d’aide de la collectivité, ça n’aurait jamais marché du tout” estime Denis Gérôme Philippe Jeanmonnot, président de Commerce Pontarlier centre, se veut rassurant. “Les services liés à Tee kers continuent. Ils sont en redres sement, mais on a déjà vu des com merces en redressement et réussir à continuer. Il n’y a pas le feu, je ne suis pas plus inquiet que ça.” Sylvie Dabère adhère à Teekers pour ses deux magasins, Olivier Desforges et le Travail en couleur. “Ça ne fonc tionne pas pour moi, je ne renou vellerai pas mon adhésion. L’idée

l Fermer ou ne pas fermer le centre à la circulation ? Telle est la question qui a resurgi à l’occasion du marché de Noël. Et qui divise toujours autant. Si cer tains aimeraient généraliser cette mesure, d’autres, à l’image de Syl vie Dabère, ont senti des effets négatifs. “En décembre, on a très bien travaillé jusqu’au week-end où la circulation a été fermée. Pour une ville comme Pontarlier, il faut du stationnement proche et une fluidité de circulation” , estime-t elle. Philippe Jeanmonnot nuance tout comme Denis Gérôme : “Il y a une vraie réflexion à mener. On peut temporairement fermer la cir culation, à condition qu’il y ait des animations en face” , relève Philippe Jeanmonnot. Face à toutes ces problématiques qui se présentent en 2023, il est un motif de réjouissance : l’excel lente santé des chèques-cadeaux de la F.C.G.P. et de la carte-cadeau de C.P.C. Tous les deux, dont l’ob jectif est de consommer local, ont connu un franc succès en 2022. 1, 3 million d’euros de chèques cadeaux ont été vendus. Quant à la carte-cadeau de C.P.C., 140 com merces y adhèrent, soit la quasi totalité des adhérents à l’associa tion. Cela représente tout de même quelques milliers de clients, tous prêts à consommer dans le Grand Pontarlier. Le commerce est loin d’avoir vendu jusqu’à sa dernière chemise. n L.P. En ce début d’année, la Fédération des commerces du Grand Pontarlier réfléchit à se faire accompagner par des opérateurs de marketplace de gros calibre afin de favoriser le e commerce. Il se murmure que l’un de ces opérateurs pourrait être Ma ville Mon shopping. n * Contactée, l’entreprise Teekers n’a pas donné suite à nos sollicitations au départ est très bonne, mais l’outil n’est pas adapté” , constate-t-elle. La commerçante indépendante a préféré utiliser Ma ville, mon shop ping, plateforme de La Poste. Outre que le nom lui parle déjà plus que Teekers, elle a réalisé de super ventes, rien que sur les deux derniers mois 2022. “Il est très facile de mettre des produits dans le catalogue, il y a un service litige, remplacement, remboursement. Tout est pensé. Derrière le groupe La Poste, il y a une force financière énorme. ” Ma Ville Mon shopping ne nécessite pas d’abonnement, la plateforme prend 9 % de commissions sur les ventes. “Si je ne vends pas, ça ne me coûte rien” , précise Sylvie Dabère.

Au 10, rue de la République, Carrefour City s’est implanté en lieu et place de la boutique Celio. Pile en face du Petit Casino. Avec le Spar, le centre-ville pos sède donc trois commerces alimentaires. L’enseigne Camaïeu a baissé le rideau début octobre. Quel avenir pour les locaux encore vacants ? Mystère. Juste à côté, les anciens locaux de L’Est Républicain sont investis par un kebab.

Il y a un peu plus d’un an, le café littéraire associatif, l’Esperluète, fermait définitivement après huit ans de rencontres autour d’un livre, d’une exposition, de concerts, etc. Si les locaux sont vides, le nom s’affiche toujours sur la devanture.

Fermer la circulation au centre, la question divise toujours autant.

Les magasins de chaussures Eram-Bocage au 87, rue de la République ont baissé le rideau à l’été 2022. Le pas-de-porte serait repris par un courtier en assu rances. En face, à la place des Stocks américains qui avaient fermé à la mi-octobre, s’installe une boutique Bouygues Télécom. De part et d’autre du 64, rue de la République, les locaux de Lady Bag et de Mademoiselle V (qui a déménagé quelques mètres plus loin dans ceux tenus auparavant

survivre, les commerçants ont besoin de vendre sur Internet. Alors que la plateforme Teekers vacille, la Fédération réfléchit à faire appel à des gros opérateurs du e-commerce (voir ci-contre). Philippe Jeanmonnot, quant à lui, mise sur la responsabilité du consommateur. “Le consommateur a le pouvoir de changer son mode de consommation. Avec un euro dépensé dans la ville, il aura un retour. Un euro dépensé sur Inter net, il n’aura rien” , remarque-t-il. Sans compter que consommer local permet une dépense moindre en énergie, et en empreinte carbone.

par l’enseigne Les petites Bombes) restent vacants.

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