La Presse Pontissalienne 276 - Janvier 2023

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La Presse Pontissalienne n°276 - Janvier 2023

LA CHAUX-DE-FONDS Le nouveau “Muzoo” La fusion de deux musées au service de la biodiversité Regroupement du zoo du Bois du Petit Château et du Musée d’Histoire Naturelle, le Muzoo a été inauguré en fin d’année dernière. Le site s’impose comme un pôle culturel et scientifique.

Le Grand Bain présente un angle atypique la biodiversité, de la variété des milieux de vie à la diversité des espèces en passant par la diversité génétique.

“C’ est un jour à marquer d’une pierre blanche avec l’ouverture d’un musée de 142 ans. Ce beau cadeau de Noël montre aussi le dynamisme de la cité et fait le lien entre la culture et l’industrie horlogère” explique Théo Bregnard, conseiller com munal en charge du dicastère de la cul ture à La Chaux-de-Fonds. Muzoo fusionne deux institutions dont le rayonnement dépasse largement le cadre de la cité chaux-de-fonnière. Créé en 1891, le zoo du Bois du Petit Château n’a cessé de s’enrichir et de se dévelop per. Il accueille aujourd’hui plus de 150 000 visiteurs par an. Fondé quant

t-il eu des effets stimulants. Un ultime projet voit le jour en 2017 avec la déci sion de rénover le bâtiment de l’Ancien Stand pour y implanter le musée. Pro priété communale, cet ancien stand de tir a eu plusieurs destinations : salle de spectacle, restaurant, avant de fermer pendant une trentaine d’années. C’est lui qui accueille aujourd’hui le volet muséal de Muzoo. L’approche muséographique se veut résolument moderne, interactive, en rupture avec les scénographies classiques des musées d’histoire naturelle. “L’exposition de référence Plan B traite de façon simple et ludique la thématique de la biodi versité et des menaces qu’elle encourt. La mise en scène est atypique. Elle sti mule les sens. Les enjeux de la biodi versité sont présentés avec rigueur scien tifique, avec humour, par petite touche ou fil d’une exposition à picorer” , décrit Nicolas Margraf, conservateur, respon sable du secteur muséal de Muzoo. Les dispositifs scénographiques sont légers, peu gourmands en ressources, produits localement et durablement. Plan B s’articule en 4 modules. Mise en bouche en plongeant dans le Grand bain, étrange structure composée de piliers sur lesquels reposent les animaux naturalisés de l’ancien musée d’histoire naturelle. “On y retrouve par exemple la girafe et le crocodile qui faisaient tant peur aux enfants” , sourit le conser vateur. Place ensuite au Show aménagé sur la scène de l’Ancien Stand, cet espace montre d’autres animaux natu ralisés. Au fil d’un spectacle son et

à lui en 1880, le musée d’histoire natu relle a vu ses collections s’enrichir sans relâche. Il sera transféré en 1930 dans l’ancien hôtel de la Poste où il finira par se sentir trop à l’étroit. D’où l’idée de le déplacer sur le site du Bois du Petit Château.

La thématique de la biodiversité.

De l’idée à la réalisation, il faudra attendre près de deux décennies. “J’ai été recruté en 2016 pour faire des économies, ce qui sous-entendait aussi la fermeture du musée” , rappelle Xavier Huther, le directeur de Muzoo. Cette menace a semble

ment du Musée d’Histoire naturelle et sa mue en Muzoo. n F.C. Objectif : 200 000 visiteurs Muzoo représente un investissement de 6 millions de francs suisses dont la moitié à la charge de la commune de La Chaux-de-Fonds. “Le bureau des contrôles a participé à hauteur d’1 million d’euros” , souligne Théo Bregnard, conseiller communal. Muzoo emploie une trentaine de salariés. “Avec ce nouvel outil, on espère attirer 50 000 visiteurs supplémentaires” , estime son directeur Xavier Huther. n Muzoo - Replat du Dahu CH- 2 300 La Chaux-de-Fonds www.muzoo.ch

lumière, le visiteur est amené à prendre conscience que la terre est peut-être en train de vivre une nouvelle grande extinction. Sommes-nous en train d’en gendrer la fin de l’humanité ? Les visiteurs trouveront des éléments de réponse en parcourant la Traversée qui constitue le troisième module de l’exposition. Laquelle se termine en prenant de la hauteur, au niveau de la Mezzanine où l’on découvre les collec tions sous un autre jour. C’est aussi à ce niveau que se trouve le module du Parc naturel Régional du Doubs. “Après Saint-Ursanne, le parc souhaitait de doter d’autres portes d’entrée comme ce sera le cas au Muzoo. Le module permet de visualiser le cadre naturel du parc et de découvrir de façon ludique les actions.” La visite s’achève dans l’espace d’ex position temporaire avec La Grande Migration. L’occasion pour le photo graphe Pablo Fernandez de proposer son regard d’auteur sur le déménage

“Aménagé sur la scène de l’Ancien Stand, le Show présente aujourd’hui un spectacle célébrant le vivant”, indique Nicolas Margraf, conservateur et responsable du secteur muséal de Muzoo.

COOPÉRATION Aire Mont d’Or-Chasseron 42 % des ménages ont au moins un salaire frontalier Arcjurassien.org, l’organisme de coopération transfrontalière a organisé en fin d’année dernière sa première “Rencontre des élus des territoires frontaliers”. L’occasion de réaffirmer le dynamisme du Haut-Doubs pontissalien.

Bertrand Kauffmann, directeur régional de l’I.N.S.E.E., a souligné le dynamisme particulier du secteur Pontarlier

L e résumé de cette journée qui s’est tenue à Morteau le 8 décembre dernier en présence de nombreux élus français et suisses, dont Patrick Genre le maire de Pon tarlier, c’est Anne Coste de Champeron, secrétaire générale pour les affaires régionales (S.G.A.R.) de la préfecture de Bourgogne-Franche-Comté qui l’a prononcé : “La dynamique frontalière n’est pas près de s’ar rêter.” Dans ce territoire qu’est l’Arc jurassien franco-suisse, aussi étendu que la région Île-de France, les échanges n’ont jamais été si nombreux. Et la population aussi dynamique. Si

la hausse de la population est plus marquée côté suisse sur la globalité de l’Arc jurassien, le secteur frontalier de Pontarlier et de Mont d’Or-Deux lacs se distingue, lui, pour être dans une vraie dynamique démogra phique contrairement à la plu part des autres secteurs de la

à la fois un solde naturel positif, c’est-à-dire qu’il compte plus de naissances que de décès, et éga lement un solde migratoire posi tif, c’est-à-dire qu’il enregistre plus d’arrivées que de départ” ajoute Bruno Kauffmann, direc teur régional de l’I.N.S.E.E. Bourgogne-Franche-Comté. Cette zone géographique franco suisse qui regroupe les secteurs de Frasne, Levier, Mouthe, Pon tarlier côté français, et les sec teurs de Vallorbe, Sainte-Croix, Yverdon et le Val-de-Travers côté suisse, compte 162 000 habi tants. L’Aire de proximité Mont d’Or-Chasseron compte aussi 69 700 emplois, dont plus des deux tiers (69 %) sont situés en

Vallorbe Yverdon.

Pontarlier propose à lui seul “deux à trois fois plus de super marchés et d’hypermarchés, qua tre à cinq fois plus de commerces, comparé à des intercommuna lités françaises de taille équiva lente” précise l’observatoire. Sti mulé par les revenus élevés des nombreux actifs salariés et par la clientèle suisse, le commerce y représente 15,4 % des emplois. n J.-F.H.

augmente de 3,2 % par an depuis 2013. Si bien qu’au jourd’hui, côté français, 42 % des ménages de cette zone per çoivent des revenus de source étrangère, une part nettement plus élevée que dans les autres territoires. Cette dynamique de l’emploi frontalier, on le sait, se traduit côté français par une remarqua ble vitalité commerciale, ce n’est pas nouveau. Ainsi le Grand

Suisse. “C’est le territoire de l’Arc jurassien où le nombre d’emplois a le plus progressé : +1,4 % entre 2013 et 2019” note l’Ob servatoire statistique transfron talier de l’Arc jurassien (O.S.T.A.J.). Plus industrielle, la partie suisse comprend des entreprises de grande taille : 15 dépassent 250 salariés contre 3 seulement côté français. Tou jours sur ce territoire, le nombre de frontaliers, 11 000 au total,

région. Ce terri toire dit de l’Aire de proxi mité Mont d’Or Chasseron est aussi le lieu de domicile d’un tiers des fronta liers de l’Arc jurassien. “Dans ce secteur, on a

Deux tiers des emplois sont situés en Suisse