La Presse Pontissalienne 276 - Janvier 2023

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La Presse Pontissalienne n°276 - Janvier 2023

SANTÉ Réseau de chauffage urbain Vigilance consommation d’énergie à l’hôpital Dans l’attente des nouvelles tarifications en gaz et électricité renégociées chaque année via une centrale d’achat, le Centre hospitalier En 2023, priorité aux économiEs d’énErgiE !

renouvelables. L’E.H.P.A.D. de Doubs est chauffé par une chau dière à plaquettes bois. “On étu die deux autres changements de chaudières au gaz sur des E.H.P.A.D. du C.H.I.H.C. Le rac cordement de l’I.F.S.I. au réseau de chaleur urbain est prévu au printemps” , annonce Alexandra Méchoud. En ces temps de crise énergé tique, le C.H.I.H.C. ne peut que se réjouir de figurer parmi les abonnés historiques du réseau de chaleur urbain géré par Pré val. Même si cette source d’éner gie subit une augmentation de 10 à 15 %, on est loin, très loin du scénario chauffage au gaz avec une facture susceptible de tripler ou quadrupler. Autre levier d’économie avec le contrat de performance énergé tique passé entre le C.H.I.H.C. et Engie qui se voit attribuer une enveloppe pour gérer et optimiser toute l’installation électrique du C.H.I.H.C. “Ce contrat s’applique à trois niveaux : la fourniture d’énergie, la maintenance et les investis sements. Un intéressement est versé au prestataire s’il réalise ses objectifs.” n F.C.

pour optimiser ses consomma tions. Les tem pératures à l’intérieur de l’hôpital font l’objet d’une Gestion Tech nique Centra lisée. Cette application de monitoring permet d’ajus ter les tempé ratures en fonction des besoins, des lieux. “Il fait plus chaud

à-vis de l’éclairage, du chauffage, des appareils électriques, des fermetures de fenêtres qui n’ont pas lieu de rester ouvertes. La consommation d’énergie dimi nuera aussi par les usages” , rap pelle Alexandra Méchoud, res ponsable des achats, des ressources matérielles et du développement durable. Avec des contrats de gaz et d’électricité établis jusqu’à la fin de l’année 2022, le C.H.I.H.C. n’est pas encore impacté par la hausse des coûts de l’énergie. “On est en cours de passation pour les nouveaux marchés. Les négociations avec les fournisseurs se font via une centrale d’achat. Je n’ai, pour l’instant, pas de visibilité sur les nouveaux tarifs qui seront connus d’ici la fin de l’année” , poursuit Alexandra Méchoud sans se faire trop d’il lusion. Le sort des établissements publics qui n’avaient pas droit au bouclier tarifaire semble s’améliorer. Pour autant, ils ne bénéficieront pas de tarifs pré férentiels et doivent s’attendre à voir exploser les factures de gaz et d’électricité. Comment s’adapter ? Le C.H.I.H.C. n’a pas attendu la crise énergétique

intercommunal de Haute comté (C.H.I.H.C.) optimise son plan de sobriété énergétique tout en appréciant les bienfaits calorifiques et économiques d’être chauffé par le réseau de chaleur urbain.

S i les établissements de santé ne semblent pas concernés par les déles tages qui pourraient s’ap

pliquer au plus froid de l’hiver, la question énergétique reste une préoccupation quotidienne dans les hôpitaux. “On va lancer

une campagne de sensibilisation intitulée “En mode d’économie d’énergie”. Il s’agit de sensibiliser le personnel aux éco-gestes vis

Le raccordement

de l’I.F.S.I. au réseau de chaleur urbain.

dans les E.H.P.A.D., en pédiatrie que dans les locaux administra tifs. On ajuste les consommations selon l’utilisation des locaux. Le plateau technique doit être opé rationnel 24 heures sur 24. Depuis plusieurs années, on est passé en mode cuisson de nuit à la cuisine centrale pour atté nuer l’intensité des pics de consommation matinaux.” Le plan de sobriété passe aussi par des travaux d’isolation, des investissements dans des équi pements moins énergivores et utilisant si possible des énergies

Les températures à l’intérieur de l’hôpital font l’objet d’une Gestion Technique Centralisée.

FONDATION PLURIEL Consommation de gaz Blanchisserie U.N.A.P. : s’adapter sans perturber le travailleur handicapé Le process d’une blanchisserie est forcément gourmand en énergie, ce qui sous-entend d’optimiser encore et toujours les consommations sans perdre de vue que l’atelier est ici au service du travailleur handicapé.

Si la blanchisserie industrielle de l’U.N.A.P. est touchée par les hausses de l’énergie, elle reste aussi un atelier au

service du travailleur handicapé (photo W. Joffrain).

“O n travaille sur les économies d’énergie depuis dix ans en s’appuyant sur la certification I.S.O. 14 001 qui axée sur les bonnes pratiques environnementales avec un volet consacré logiquement aux éco nomies d’énergie” , rappelle Véro nique Cugini, la directrice sec teur Haut-Doubs du pôle travail et insertion professionnelle. Différentes actions de sobriété énergétique ont donc été menées dans la blanchisserie pontissa lienne dont l’effectif comprend 90 travailleurs handicapés et 40 salariés “normaux”. Cette démarche responsable a permis de réduire de 30 % la consom mation d’eau depuis cinq ans.

“C’est aussi 30 % d’eau en moins à chauffer en sachant que l’atelier est aussi équipé de dispositifs de recyclage et d’échangeurs per mettant de récupérer les calories de l’eau chaude avant recyclage” , complète Damien Barbier, direc teur adjoint du pôle travail et insertion professionnelle. L’outil de travail consomme beaucoup de gaz pour chauffer et sécher toute la lingerie et les vêtements professionnels traités par cet E.S.A.T. Ici aussi, on n’échappe pas à la hausse des matières premières comme les films plastiques d’emballage fabriqués à partir de pétrole. “On est soumis à des hausses générales en sachant qu’on ne pourra guère réduire nos consom

mations. Chaque année, on fait l’objet d’un audit sur nos bonnes pratiques.” Chaque pôle de la Fondation Pluriel, ex-A.D.A.P.E.I., est aussi tenu de suivre un Plan de pro

Damien Barbier. La surchauffe des coûts éner gétiques peut-elle fragiliser durablement le fonctionnement de la blanchisserie ? “Les hausses de l’ensemble des postes de dépenses ont pu être, en par tie, répercutées dans les prix de vente mais nous manquons de visibilité sur les augmentations des tarifs énergies qui se profi lent pour rester sereins” , explique Jean-Michel Laforge, directeur du pôle travail et insertion professionnelle de la Fondation Pluriel. n F.C.

clientèle refuser ces hausses est assez limité notamment au niveau des hôpitaux et des éta blissements médico-sociaux qui sont soumis à des règles de charge incontournables. Ces pro tocoles sont moins stricts dans l’industrie. Serait-il envisageable d’adapter les horaires de la blanchisserie en fonction du coût de l’énergie ? “Techniquement, c’est plausible mais humainement, c’est plus compliqué. Au-delà du travail, il y a aussi la notion d’accom pagnement médico-social à prendre en compte” , souligne

la sobriété énergétique pour recueillir les idées de chacun. Cela a abouti à un plan d’actions et à la diffusion de l’affiche “Consommons autrement”. Le support met l’accent sur les éco gestes en matière d'éclairage, de covoiturage, de température à 19 °C… Impossible de ne pas répercuter le surcoût énergétique dans les prestations proposées à la clien tèle. “Ce travail est fait au niveau du pôle avec un contrôleur de gestion qui intervient pour défi nir le bon prix de vente.” Le risque de voir une partie de la

grès qui s’arti cule en cinq axes dont un ciblé sur l’environne ment, la consom mation élec trique, le nombre de kilo mètres parcou rus, le volume d’eau utilisé… En octobre der nier, on avait lancé une cam pagne autour de

“On est soumis à

des hausses générales.”

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