La Presse Pontissalienne 275 - Décembre 2022

Le dossier 21

La Presse Pontissalienne n°275 - Décembre 2022

l Loisirs

Zoom Un nouveau bâtiment quatre saisons à Chapelle-des-Bois

Impact de l’énergie

Activités nordiques : faire moins mais mieux

un prix de gasoil à 0,80 euro le litre. “Cela représente un volume global de 62 000 litres de car burant. Le prix du gasoil est passé à 1,80 euro.” Inutile d’être un financier pour mesurer l’im pact budgétaire. Face à ces envolées, Sébastien Donzelot a travaillé pour trouver des solutions permettant de réduire la facture énergétique. “L’objectif est aussi de diminuer l’empreinte carbone issue de l’ex ploitation des sites nordiques” , ajoute Éric Penzes, le vice-pré sident de la C.C.L.M.H.D. en charge de la commission nor dique,V.T.T. et randonnée pédes tre. Plusieurs mesures ont été prises dans les bâtiments d’accueil : diminution de la température, passage aux leds des éclairages, formation du personnel aux éco gestes. Les chauffeurs de dameurs ont aussi été sensibi lisés à l’éco-conduite. “On va ajuster les plans de damage en fonction des besoins. Il n’est pas nécessaire de toujours tout damer sauf bien sûr quand il tombe 20 cm d’un coup.”

Le bâtiment disposera d’équipements adaptés aux activités de tourisme quatre saisons.

Avec l’envolée des carburants et des coûts de damage induits, est-il utile de maintenir toute l’offre d’activités nordiques ? Éléments de réponse à la communauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs qui gère sept sites nordiques.

L a com’com la plus haute du département est assez logiquement celle qui exploite le plus vaste espace nordique. “Les sept sites plus celui du Laveron par tagé avec le Grand Pontarlier englobent plus de 500 kilomètres de pistes de fond. L’exploitation mobilise neuf engins de damage et une trentaine de salariés, soit 20 équivalents temps plein” , réca pitule Sébastien Donzelot, res ponsable du service tourisme au sein de la com’com des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs. La vente des redevances qui générait un chiffre d’affaires proche de 500 000 euros avant le Covid a connu une nette pro gression liée à l’engouement autour des activités nordiques après la crise sanitaire. “On est

passé à 600 000 euros, ce qui nous permet d’atteindre le petit équilibre. C’est-à-dire de couvrir les charges de fonctionnement liées essentiellement aux salaires et au poste énergie.” La saison d’enneigement varie d’un site à

Pour l’instant, pas question de réduire l’offre de pistes ou le nombre de sites. Le parc d’engins de damage fait aussi l’objet de remaniements en privilégiant des engins plus sobres et en se séparant des dameurs trop puis sants et trop gourmands. “C’est efficace immédiatement” , observe Éric Penzes. structures d’accueil axées essen tiellement sur les activités nor diques comme ce fut le cas aux Pré Poncet. La com’com des Lacs et Montagnes du Jura a décidé de construire un bâtiment S igne du changement de paradigme, l’heure n’est plus à la construction de

Décision a été prise pour cet hiver d’expérimenter un damage plus léger aux Combes Derniers en utilisant un engin plus éco nome. Ce changement a suscité pas mal d’inquiétudes de la part des skieurs locaux. “Les quatre pistes éclairées de la com’com fonctionneront seulement un jour par semaine et non plus deux. d’accueil au départ des pistes de Chapelle-des-Bois. “Il est conçu dans une logique 4 sai sons avec des équipements pour le nordique, le V.T.T., le trail. Il s’agit d’un bâtiment éco-respon sable”, précise Éric Penzes. Construit à l’emplacement de l’ancien chalet d’accueil, le bâti

Les clubs qui les utilisent ont bien compris l’intérêt de la mesure. On arrête également la production de neige de culture à la Seigne.” Pas question pour l’heure de tout remettre en cause mais pas question non plus de ne rien faire. “On s’engage dans une démarche plus qualitative” confirme l’élu. n ment abritera notamment une salle hors sacs, une salle réser vée au club de ski local, des garages pour stocker les engins. “Il est agencé comme celui de la Seigne.” Un investissement à 2 millions d’euros qui sera opé rationnel “fin 2023.” n

l’autre. Elle avoisine 100 jours d’exploita tion sur les sites les plus propices aux Fourgs, Chez Liadet ou à Chapelle-des Bois. Le budget car burant utilisé pour le damage varie entre 40 000 et 60 000 euros par saison en se basant sur

Un damage plus léger aux Combes Derniers.

l Métabief Pas de changement tarifaire La station adopte l’écowatt’attitude Avec une facture d’électricité qui va passer de 270 000 euros à 1,22 million d’euros, le syndicat mixte du Mont d’Or n’a pas d’autre choix que d’adopter un plan de rationalisation énergétique. La patience sera de mise au pied des pistes.

C ommençons par les bonnes nouvelles. La station de Méta bief ouvrira dès les premières neiges et le montant des for faits, voté cet été, n’a pas varié. “Les forfaits “adultes” ont été ajustés pour mieux rémunérer le personnel. Les tarifs “enfants” restent identiques à la saison dernière. Certains ont même légèrement baissé” , explique Sylvain Philippe, le directeur de la station. Le forfait journée adulte s’élève à 30,50 euros. Mais il faudrait ajouter 9 à 10 euros pour amortir la hausse de la facture énergétique. Une station de ski com prend plusieurs postes de consomma tion électrique : remontées mécaniques, fabrication de neige de culture, pompage de l’eau pour remplir la réserve colli naire. Le tout donne un système d’abon nement très spécifique. “On était encore très optimiste fin août. On s’attendait à des changements mais l’atterrissage s’avère plus délicat que prévu. On s’est retrouvé dans un système très tendu où même les fournisseurs avaient du mal à faire des propositions. Le Dépar

tement qui est derrière la station a aussi été interrogé pour partager la part de risque” , explique Philippe Alpy, le président du syndicat mixte duMont d’Or. Impossible de rester sans rien faire en sachant que la facture électricité qui s’élevait à 270 000 euros la saison der nière devrait monter à 1 220 000 euros, soit quasiment un tiers du chiffre d’af faires. De quoi renforcer activement la politique de sobriété déployée depuis

Claire Leboisselier chargée de la transition, Philippe Alpy, président du Syndicat mixte, Sylvain Philippe, direc teur de la station et Olivier Érard, le directeur du syndicat, c’est tout le staff de la station qui s’engage dans ce plan de sobriété et de rationalisation énergétique.

avec des engins qui sont désormais tous équipés de radars indiquant aux chauffeurs l’épaisseur dumanteau nei geux. Métabief est engagé depuis une dizaine d’années dans une politique d’optimi sation du damage. “On sait aussi qu’il faudra anticiper les saisons futures car on ne bénéficiera sans doute plus jamais des tarifications passées. C’est tout un modèle à revoir pour prendre en compte ces éléments structurels. Ce plan de rationalisation ne remet pas en cause la programmation des inves tissements notamment avec la construc tion du Pôle montagne à Métabief qui verra le jour en 2024.” n F.C.

des pistes ou de la luge 4 saisons seront régulés pour assurer a minima la sécu risation des usagers. “On va demander au client d’être plus patient, d’avoir une attitude éco-responsable comme il l’a fait lors de la crise sanitaire.” Les mesures sont plus drastiques en mode Écowatt orange et des fermetures seraient envisageables en basculant dans le rouge, synonyme d’éventuelles coupures. “On va communiquer sur ces mesures le plus en amont possible et sur place. Tout le monde doit faire des efforts pour éviter d’arriver en zone rouge.” Le personnel en charge des remontées mécaniques a bénéficié d’une formation renforcée. La vigilance est aussi de mise au niveau du damage

nariat avec l'Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. C’est en quelque sorte la météo de l’électricité. “Il y a trois niveaux de consommation Écowatt : vert, orange et rouge. L’objectif est d’agir à chaque niveau en limitant au maximum l’impact pour le client. Quand Écowatt est vert, on ralentit par exemple la vitesse des remontées méca niques. Il faut savoir qu’en passant de 5 à 4 mètres par seconde au niveau d’un télésiège, on réduit sa consomma tion électrique de 30 %.” Les horaires de fermeture des remon tées mécaniques seront avancés sys tématiquement à 17 heures, créneau de forte consommation électrique à l’échelle du pays. Tous les éclairages

plusieurs saisons. “On va devoir mettre un coup de collier au titre de l’effort collectif natio nal” , poursuit Sylvain Philippe. La station va donc adapter un plan de rationalisation éner gétique qui variera en fonction d’Écowatt, le dispositif mis en place par le gestionnaire du réseau électrique fran çais R.T.E., en parte

“Il est nécessaire d’avoir une attitude éco responsable.”

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