La Presse Pontissalienne 270 - Juillet 2022

6 L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n°270 - Juillet 2022

PONTARLIER DÉPLOIE SON ÉNERGIE POUR LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE

Politique énergétique ambitieuse, développement des modes doux dans la ville, production d’énergie locale renouvelable… La municipalité déploie toute son énergie pour s’investir dans la transition écologique. Pour l’opposition, c’est un simple coup de com’ sans de véritables réalisations, excepté le réseau de chaleur urbain… Un plan jusqu’en 2026 La Ville renouvelle ses ambitions énergétiques l Politique énergétique

En 2015, la Ville de Pontarlier avait planté la graine de sa transition écologique. Sept ans plus tard, sa politique énergétique simplifiée et actualisée selon les évolutions réglementaires, baptisée Pol’En 2026, poursuit sa pollinisation. Elle vise la diminution des consommations d’énergie et l’augmentation du recours aux énergies renouvelables. Le chantier est énorme.

Le complexe des Capucins, construit dans les années 1970 et véritable passoire thermique doit subir une rénovation. Une étude globale est en cours.

L es objectifs d’ici quatre ans sont ambitieux. En 2026, la Ville souhaite diviser par trois l’utili sation du gaz, éradiquer le fioul et baisser la consommation d'élec tricité de 30 %. Dans le même temps, le recours au Réseau de chaleur urbain (R.C.U.) et à la biomasse sera doublé. Le rapport alarmant du G.I.E.C. et l’envolée des prix de l’énergie due à l’instabilité internationale, entre autres, oblige la munici palité à mettre les bouchées dou bles pour réaliser sa politique énergétique. “L’envolée des prix de l’énergie nous oblige à allouer plus de moyens et à aller plus vite” , explique Jean-Marc Gros jean, adjoint en charge du Déve loppement durable et pilote du projet Pol’En 2026. Au niveau national, il existe bien des évolutions réglementaires telle la loi Climat et Résilience mais la Ville préfère “agir du bas.” “C’est aux territoires d’ap porter des solutions” , ajoute le premier adjoint.” Le maire

Patrick Genre renchérit : “C’est un engagement politique non de campagne mais sur le long terme. On s’inscrit de manière forte et pérenne dans la transition éco logique.” Concrètement, comment se tra duit cette politique énergétique sur le terrain ? En premier lieu, la Ville souhaite développer les énergies renouvelables, que ce soit dans la consommation, et dans la production locale. Sur ce dernier point, les chantiers à venir concernent les deux micro centrales hydroélectriques et la

solaire en toiture représente aussi un potentiel à exploiter. Un diag nostic des bâtiments qui pour raient accueillir ce type d’infra structures a été lancé. Par ailleurs, la consommation d’énergies renouvelables repose sur l’achat d’électricité certifiée 100 % renouvelable, l’extension du réseau de chaleur urbain et l’installation de chaudières bio masses. Le deuxième chantier, et non des moindres, qu’entreprend Pol’En 2026, concerne la réduction de la consommation et l’efficacité énergétique. Car injecter de l’énergie, quelle qu’elle soit, dans une passoire thermique revient à se battre contre des moulins à vent. Le complexe des Capucins va ainsi être rénové dans les pro chaines années. Une étude glo bale vient d’être lancée afin de rénover au mieux cet immense bâtiment très énergivore. Dans les bâtiments municipaux, les huisseries les plus obsolètes seront remplacées. Des mesures en deçà des enjeux pour Gérard

domotique, l’établissement d’un plan Lumière et le renouvelle ment du parc automobile, entre autres. Enfin, l’un des axes impor tants qui reste l’un des plus abou tis, tourne autour de la commu nication pour “informer et sensibiliser différents publics.” L’ambition affichée est d’intégrer les prochaines Assises euro péennes de la transition énergé tique. Pour y arriver, Pontarlier ne doit pas se contenter de buti ner son Pol’En. n L.P.

Voinnet, conseiller municipal d’opposition de Pontarlier-Éco logie (voir ci-contre) qui réclame des rénovations complètes et per formantes. La rénovation de l’éclairage public est l’une des mesures phares de la municipalité pour réduire la consommation et les coûts de fonctionnement.À terme, 2,2 millions d’euros auront été injectés pour le renouvellement total de l’éclairage en Led. “Chaque année, 300 000 euros sont dépensés pour l’éclairage

public. L’économie réalisée serait celle de la consommation annuelle de 300 foyers” , poursuit Jean Marc Grosjean. À ces efforts doi vent s’ajouter l’adoption de bonnes pratiques pour réduire la consommation. Car, comme s’est exclamé Patrick Genre en éteignant la lumière, la Ville, “ce n’est pas Versailles !” De manière générale, la muni cipalité soigne son exemplarité en sobriété énergétique en avan çant les pistes d’un investisse ment dans la télégestion et la

construction d’un parc solaire sur qui jouxte l’actuelle déchetterie. “Un parc solaire de 2 hectares couvrirait l’équivalent de la consommation des bâtiments de la col lectivité” , argu mente Jean-Marc Grosjean. L’énergie l’ancienne décharge,

Le projet d’un parc solaire de 2 hectares.

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