La Presse Pontissalienne 267 - Avril 2022

32 Économie

La Presse Pontissalienne n°267 - Avril 2022

MAISONS-DU-BOIS-LIÈVREMONT Dépôt-vente Le vaste chantier du réemploi des matériaux Énervé de voir le gaspillage sur des chantiers,

Soucieux d’aller plus loin dans la démarche et d’être plus en phase avec ses convictions de réduire l’impact des activités humaines, Maxime Joly a choisi de se mettre à son compte en créant donc en décembre 2019 la société Alternatinnov. “La réglementation envi ronnementale instaurée en 2020 encou rage fortement le réemploi des maté riaux. C’est avant tout une question de volonté car une déconstruction sélective reste plus longue et plus onéreuse qu’une démolition” , poursuit celui qui a choisi de s’installer dans une ancienne ferme située au hameau des Joumets sur les hauteurs de Maisons-du-Bois-Lièvre mont. La grange est devenue son dépôt de matériaux. Plaques d’isolation, équipements sani taires, luminaires et toutes sortes d’ac cessoires sont stockés ici. “Je propose aux entreprises de récupérer les maté riaux qu’ils n’utiliseront pas : refus de chantier, surplus, erreurs de cotes, pour les mettre en dépôt-vente chez moi. Je publie des annonces sur le “Bon coin” ou je réalise des catalogues envoyés sur demande à la clientèle” , précise le jeune entrepreneur qui finit de créer un site (alternatinnov.fr) sur lequel ses produits seront visibles. En partenariat avec des menuisiers, il développe une petite activité de créa

Maxime Joly a décidé de mettre en place une filière de reconditionnement de matériaux de construction.

I l n’a pas eu de chance en créant son entreprise Alternatinnov en décembre 2019, soit quelques mois seulement avant le premier confi nement. “Heureusement, j’avais conservé mon emploi précédent” , explique Maxime Joly qui exerçait à l’époque en bureau d’études dans le bâtiment. Originaire de Pierrefontaine-les Varans, ce jeune trentenaire titulaire d’un B.T.S. en génie climatique a exercé pendant une dizaine d’années entre la France et la Suisse. “En construction, les Suisses savent mieux se projeter. Ils font du solide, voire trop. D’autant plus que leur système fiscal les encourage à rester en chantier perpétuel.” Quel que soit le pays, Maxime était toujours surpris de voir sur les chantiers le volume de matériaux qui partait direc tement à la benne. “C’est clair, il manque une filière de reconditionne ment de matériaux de construction. Rien ne bouge dans le bâtiment sauf quand les pouvoirs publics imposent des normes techniques et accordent les aides qui vont avec” estime-t-il.

Maxime Joly a

choisi de se positionner sur le réemploi des matériaux.

tion de mobilier à partir de matériaux destinés à être jetés. Il commence éga lement à faire du chinage de matériaux consistant à répondre à une commande listée. “On puise alors dans le stock ou on démarche sur les réseaux, les pla teformes.” La déconstruction représente l’une des principales activités d’Alternatinnov. L’occasion d’aller collecter les matériaux directement sur le chantier avant de reprendre le principe du dépôt-vente au profit du maître d’ouvrage. “On

fonctionne surtout avec les collectivités qui affichent cette volonté politique et cette sensibilité au réemploi. Globale ment, l’activité de revente se développe progressivement. Jusqu’à présent, je récupère auprès des professionnels pour revendre aux particuliers. J’aimerais aussi que l’inverse se mette en place.” n F.C. Alternatinnov Maxime Joly - 06 79 59 18 00

Exemple de réemploi, les anciens néons de ces luminaires sont remplacés par des éclairages leds plus économes.

CLUB

20 membres B.N.I., le réseau d’affaire réactivé sur le Haut-Doubs

A ndréMarandet, le direc teur-consultant dugroupe B.N.I. (comme Business Network International) Grand Pontarlier et Franck Konopski, le directeur régional de ce réseau d’affaire étaient plu Après une première tentative avortée, un nouveau groupe B.N.I. Grand Pontarlier a été constitué avec une vingtaine d’entrepreneurs locaux. La première réunion physique s’est tenue le 16 mars en présence de 71 personnes.

Le groupe B.N.I. Grand Pontarlier rassemble actuellement 20 membres.

80 000 mises en contact, ce qui représente une moyenne qui varie entre 1 500 et 2 000 euros par recommandation. Pour 1 euro investi, un membre du réseau retouche en moyenne 51 euros. “Le bilan du groupe B.N.I. Grand Pontarlier depuis le 1 er janvier se solde à 63 recom mandations, 151 tête à tête hors réunion hebdomadaire et un montant de 138 496 euros de recommandations échangées” , détaille André Marandet. Quant au risque de collusion avec les réseaux existants type club affaires rattaché à un club, Franck Konopski ne montre aucune inquiétude. “On serait plus complémentaire que concur rent.” n

ger du business. La méthode B.N.I. fonctionne sur le principe du bouche-à-oreille transformé en business.” Ici, l’objectif c’est d’échanger des recommanda tions, de s’entraider, d’élargir son réseau de connaissances. On a toutes sortes de profils. L’accès au groupe se faisant par recommandation, tout est basé sur la confiance. Chaque groupe B.N.I. repose sur un comité de pilotage avec un président, vice président, secrétaire, trésorier. B.N.I. France qui chapeaute le réseau national réunit 800 groupes, soit près de 20 000 membres. Depuis sa création en 2014, le B.N.I. Franche Comté a généré 160 millions d’euros de recommandations,

tôt satisfaits à l’issue de cette première réunion physique. “On a beaucoup travaillé en visiocon férence avec les vingt membres à

comptabilisé 71 participants. Chaquemembre pouvant convier un ou plusieurs invités. Le noyau de base comprend des chefs d’entreprise et des salariés dans différents secteurs d’acti vité : bâtiment, travaux publics, société de services, culture, immobilier… “Il n’y a qu’un seul représentant par profession au sein du réseau B.N.I. C’est une des règles du réseau. Cela évite les conflits” , observe Franck Konopski, à l’origine du premier groupe B.N.I. Franche-Comté mis en place en 2014. Le direc teur régional précise aussi que les réunions hebdomadaires qui rythment la vie des groupes B.N.I. n’ont rien de ludiques. “On vient d’abord ici pour échan

l’origine de ce nouveau groupe. La réunion du 16 mars restera un événement fondateur” , explique André Marandet qui a

André Marandet le directeur du groupe B.N.I. Grand Pontarlier et Franck Konopski, le directeur du réseau régional.

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