La Presse Pontissalienne 267 - Avril 2022

26 Mouthe - Région des lacs

La Presse Pontissalienne n°267 - Avril 2022

LABERGEMENT-SAINTE-MARIE Féminisation du métier Profession fromagères L’automatisation des ateliers de fabrication a largement contribué à rendre plus accessible ce métier aux filles. Illustration avec Marion Vernerey et Perrine Poignard qui travaillent à la fruitière des Lacs.

C élébrer les fromagères pour la journée du 8 mars, une bonne idée qui n’aurait sans doute pu se concrétiser il y a 30 ans quand le matériel de fabrication et les méthodes d’affinage impo saient beaucoup d’efforts phy siques, notamment dans lamani pulation des meules. Cette pénibilité, sans doute associée au changement de mentalité, n’est plus du tout à l’ordre du jour à la fruitière des Lacs. “Les plans et équipements ont été conçus pour qu’un fromager n’ait plus à porter demeules dans l’ate lier de fabrication et dans les caves de pré-affinage. On visait déjà l’automatisation sans penser alors à la féminisation” , indique Antoine Vernerey, le président de cette coopérative qui rassem ble 38 producteurs et produc trices, soit 19 sociétaires répartis sur huit communes autour de Labergement-Sainte-Marie. Ici, on transforme chaque année 7 millions de litres de lait pour l’essentiel en comté et morbier, et raclette. Sans oublier la spé cialitémaison : La fleur de Saint Théodule, une pâte pressée non cuite. La fruitière des Lacs

Perrine Poignard et Marion Vernerey illustrent la féminisation d’une profession rendue possible grâce à l’automatisation des ateliers.

effectue les tournées de ramas sage à tour de rôle. Une autre vision du métier nécessitant aussi d’avoir son permis poids lourds. “On a basculé dans la parité des étudiants en B.T.S. production laitière à partir de 2010” , précise Nicolas Orieux, directeur adjoint à l’E.N.I.L. de Mamirolle. La féminisation de la profession est en marche. Chaque année, 60 élèves sortent avec un diplôme de fromagerie des E.N.I.L. de Mamirolle et de Poli gny. Il en faudrait beaucoup plus pour répondre aux besoins de l’industrie laitière. n F.C.

mont d’or et même la tête de moine à Saint-Imier. Elle est embauchée depuis 2016 à la fruitière des Lacs sans autre projet que d’y rester. Sa cadette Perrine Poignard est originaire de Bouclans. Fille d’agriculteurs, elle aussi a choisi la voie fromagère à l’E.N.I.L. “J’ai suivi le Bac pro et le B.T.S. en alternance puis j’ai complété avec une licence préparée ici à Labergement” , note la jeune fro magère de 22 ans qui n’éprouve aucun regret de travailler aujourd’hui dans ce secteur d’ac tivité. La polyvalence est de mise dans cet atelier ou chacun et chacune

emploie six personnes et un apprenti à l’atelier. Elle abrite aussi un magasin de vente directe avec quatre vendeuses. L’atelier proprement dit est placé sous la responsabilité d’Aurélien Henriet, le maître-fromager qui travaille avec trois seconds dont les deux fromagères. Originaire deMamirolle,Marion Vernerey, 33 ans, a découvert l’E.N.I.L. de Mamirolle sur un salon des métiers à Dijon. “Les formations m’ont plu. J’ai choisi de préparer un B.T.S. en indus trie laitière” , explique celle qui travaillera ensuite dans diffé rents ateliers. Le temps de se familiariser avec l’époisse, le

“On a œuvré pour réduire la pénibilité du métier pour les filles comme pour les garçons”, observe Antoine Vernerey, le président de la fruitière des Lacs à Labergement-Sainte-Marie.

LABERGEMENT-SAINTE-MARIE Sécurité Douze caméras de vidéoprotection, et déjà quatre réquisitions La commune a investi 30 000 euros en novembre dernier dans cette technologie “pour protéger et non surveiller” précise le maire. La gendarmerie a réquisitionné à quatre reprises les bandes dans le cadre d’affaires liées à des incivilités ou à du grand banditisme.

L e calme du Haut-Doubs cache parfois d’autres réa lités, plus sombres. Sur cet axe stratégique entre France et Suisse transite la grande délinquance. Exemple concret le 7 janvier dernier lors d’une fusillade à Pontarlier entre la Police et deux hommes sus pectés d’avoir, quelques heures plus tôt, braqué et pris en otage quatre personnes dans une entreprise du Locle, en Suisse voisine. Pour le coup, la vidéo protection n’a pas été néces saire. Dans d’autres cas, elle permet de débloquer des enquêtes. La gendarmerie incite d’ailleurs les communes du Haut-Doubs, notamment celles de Montagnes et Lacs du Haut-Doubs à s’équi per pour mailler le territoire. C’est ce qu’a fait, sur ses deniers, la commune de Labergement Sainte-Marie, un axe de passage

particulièrement fréquenté. Ici, douze caméras ont été installées dans des endroits stratégiques de la commune. Six des douze caméras sont munies de lecteurs automatiques de plaques miné ralogiques. “Nous avions annoncé dans notre programme de campagne la volonté d’ins taller des caméras de vidéopro

ne ferait que déplacer la délin quance. Je pense de mon côté que le pire est de ne rien tenter.” Malgré quelques oppositions, le conseil municipal de Laberge ment-Sainte-Marie a voté à l’unanimité cet investissement, qui, pour le moment fonctionne. L’installation semble d’ailleurs ne plus créer de polémique au sein des conseils municipaux, contrairement au passé. Rap pelons que des communes comme Pontarlier, Doubs, La Cluse-et-Mijoux… en sont éga lement équipées. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (C.N.I.L.) vient pourtant de som mer une commune française de mettre en règle les caméras pié tonnes de sa police municipale et son dispositif de vidéoprotec tion, non conforme à la législa tion en vigueur. Le nom de cette commune n’a pas été rendu

est dépourvu en la matière. Nos douze caméras permettent de boucler l’espace” poursuit-il. L’investissement n’est pas négli geable : 30 000 euros l’installa tion puis 1 000 euros par an pour assurer la maintenance. Une subvention de l’État est atten due. Depuis l’installation, la gendar merie a réquisitionné à quatre reprises les enregistrements dans le cadre d’une affaire liée à des vols de plaques minéralo giques à Remoray-Boujeons, dans un autre cas pour du ban ditisme. Le maire n’a, pour le moment, pas eu à visionner les archives pour régler des pro blèmes d’incivilités, de type tags ou mobilier urbain dégradé : “Je pense qu’elles ont également un effet dissuasif. Nous avions eu un débat au conseil municipal autour de ce sujet, rappelle Ludo vic Miroudot. Selon certains, on

tection non pas pour surveiller la population mais pour la protéger, présente Ludovic Miroudot, le maire, seul habi lité à pouvoir visionner les enre gistrements avec les gendarmes. En réflexion avec la gendarmerie, nous avons décidé d’in vestir car il s’avère que notre secteur

Six lecteurs de plaques minéralo giques.

Les caméras sont situées à des endroits stratégiques.

darme des données personnelles a lancé un projet de consultation publique pour définir de nou veaux cadres juridiques. Les conclusions ne sont pas encore connues. n E.Ch.

public mais “ce cas ne serait pas isolé” dit-elle. La C.N.I.L. rap pelle “le risque d’une surveillance généralisée, mais aussi d’une analyse généralisée” , rendue pos sible par l’automatisation et l’in telligence artificielle. Le gen

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