La Presse Pontissalienne 267 - Avril 2022
22 Le dossier l Oye-et-Pallet
La Presse Pontissalienne n°267 - Avril 2022
Hébergés chez l’habitant L’exode de Vira et son fils Matvii De Lviv au hameau de Friard où elle réside depuis une
semaine avec le dernier de ses trois enfants, l’histoire de cette femme qui a tout quitté pour retrouver dans le Haut-Doubs, la paix, la sécurité et l’espoir d’une vie meilleure.
B ien dans sa peau, si tant est qu’on peut l’être après toutes ses épreuves, Vira semble sinon heureuse du moins apaisée après une semaine passée à Friard aux côtés de Patrick Comte et son épouse qui les accueillent à domicile. Petit changement aujourd’hui. C’est le premier jour d’école pour Matvii, son fils de 12 ans qui intègre une classe de primo-arrivants au collège Malraux à Pontarlier.Avant la guerre, elle vivait à Lviv où elle exerçait le métier d’éco nomiste de la construction. Une vie plutôt agréable entourée de ses trois enfants. Tout a changé depuis le 24 février et l’invasion de son pays par les troupes russes. “Mon compagnon m’a expliqué que cela risquait de devenir très dan gereux de rester à Lviv. On a alors choisi de partir”, explique Vira en anglais ou via le traducteur numérique. Sa fille de 23 ans et son autre fils de 22 ans sont restés en Ukraine.
Avec Matvii, elle prend alors le bus en partance pour la Pologne. “Il y avait beaucoup de monde. On a marché pen dant sept kilomètres avant d’arriver à la frontière où nous avons dû attendre encore huit heures au froid, sans man ger.” Le périple se poursuit dans un autre bus jusqu’à la gare de Varsovie. Nouvelle attente. “C’est là qu’on a été abordés par un homme qui nous a pro posé un hébergement chez ses parents.
Ils nous ont accueillis pendant deux semaines.” À Friard (commune d’Oye-et-Pallet), Patrick Comte qui vient de remettre son entreprise de travaux publics cherche à se rendre utile. “En décembre, on a pris contact avec l’association Repair car on souhaitait accueillir des réfugiés. Finalement, on a préféré aller en chercher nous mêmes. Quand la guerre
“C’est arrivé de façon tellement inattendue.”
Vira et son fils Matvii ont trouvé dans le Haut-Doubs la paix et la sécurité.
Vira a trouvé dans le Haut-Doubs un environnement humain et géogra phique à sa convenance. “Ici, ça me rappelle les Carpates. Je suis vraiment bien entourée. On prend le temps de se promener, de visiter la région. Tous les jours, je prends des nouvelles de mes enfants restés au pays. Je com mence à apprendre le français sur des applications. La maîtrise de la langue reste ma priorité avant de songer à trouver un travail.” Quand on l’inter roge sur la guerre, elle affiche toujours de l’étonnement et de la colère. “C’est arrivé de façon tellement inattendue et cela a bouleversé nos vies !” Com ment envisage-t-elle l’avenir ? Elle ne sait pas encore si elle retournera en Ukraine ou refera sa vie en France. “Il y a encore beaucoup d’incertitudes pour prendre une décision…” dit-elle. n F.C.
chef d’entreprise prend la route le dimanche matin 20 mars pour rejoin dre Varsovie le lundi matin. Il retrouve les deux familles lundi après-midi. En route, pour revenir à Friard le mercredi matin. La seconde famille comprend trois per sonnes. Tatiana et ses filles Veronika, 26 ans et Nina, 18 ans. “Les enfants étaient trop grands pour qu’on puisse envisager de vivre tous ensemble sous le même toit. J’ai sollicité un ami qui a accepté de mettre à disposition un logement à Levier. On est descendu il y a une semaine au centre d’accueil de la Malcombe à Besançon pour régu lariser la situation administrative des deux familles. Chacun bénéficie d’un statut de protection temporaire leur permettant de travailler et d’avoir une protection sociale. Les enfants sont scolarisés.”
a éclaté, j’ai pris contact avec un ami polonais en lui expliquant que j’étais prêt à héberger deux familles.” L’ancien
Patrick Comte et son épouse ont choisi d’accueillir chez lui Vira et son fils de 12 ans.
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