La Presse Pontissalienne 266 - Mars 2022

Le dossier 23

La Presse Pontissalienne n°266 - Mars 2022

l Ideha Alternative 30 logements La maison du “bien vieillir” en toute quiétude

nous étions aussi assujettis à consul tation. On a travaillé avec le construc teur De Giorgi et l’architecte Sylvain Rognon” , indique Bertrand Gaubert, architecte, responsable Projet Immo bilier à Idéha. Cet immeuble qui n’a pas encore été baptisé, répond à la norme N.F.Habitat H.Q.E. Il est chauffé par le réseau chaleur de Préval et dis pose d’une chaudière en secours. C’est une vitrine de tout ce que l’on peut imaginer en termes d’équipements adaptés. Tout est conçu pour faciliter l’accès aux personnes à mobilité réduite : œilletons de porte, prises élec triques à hauteur, passage du fauteuil sous les éviers et lavabos…Beaucoup de domotique aussi pour commander les ouvertures, régler les lumières. Simulateur de crépuscule pour calmer les angoisses, groom automatique, cou leurs contrastées pour mieux identifier les marches d’escalier, boutons d’alerte, chemin lumineux qui s’éclaire en détec tant les mouvements nocturnes, la réflexion est poussée très loin. “Il y a aussi des possibilités de se connecter pour bénéficier de multiples assistances. Chaque occupant choisit lui-même les services dont il a besoin.” Autre spécificité au rez-de-chaussée avec un tiers lieu de 50 m 2 climatisé pouvant éventuellement servir de salle de fraîcheur en période de canicule, mais qui est utilisée avant tout pour

La Ville de Pontarlier souhaitait inclure dans l’îlot Saint-Pierre un bâtiment dédié aux seniors avec tous les équipements permettant de s’adapter à la perte d’autonomie. Elle a passé com mande à Ideha qui a réalisé ce collectif comprenant 30 logements conventionnés du T2 au T3.

P ontissalien bien connu,Michel Prince, 73 ans, a emménagé le 2 février dans son nouveau logement. “Quand j’ai entendu parler de ce projet, je me suis dit pour quoi pas, et j’ai suivi cette affaire. À l’époque, j’étais déjà dans un apparte ment qui ne me convenait pas. J’ai pos tulé et j’ai ensuite rencontré de belles personnes à Ideha comme Madame Grégorio, M. Bourgois ou Madame Micotti. Je suis encore valide mais je sais qu’on ne va pas contre les beaux jours et c’est ce qui m’a décidé à venir

concernant l’aménagement de l’îlot Saint-Pierre, la Ville souhaitait y inclure un immeuble adapté au vieil lissement de ses occupants. “Un lieu de vie dédié aux seniors où tout est pensé pour qu’ils puissent rester le plus longtemps en autonomie avant d’être contraints, ou pas, d’aller en institution. Un groupe de travail a été constitué avec les acteurs qui gravitent autour de la prise en charge des aînés : services sociaux, soignants, élus… Ensemble, on a défini les critères, le lieu d’im plantation. Puis on a cherché un bail leur pour assurer la réalisation du pro jet” , poursuit Bénédicte Hérard. La société d’économie mixte Ideha qui gère aussi les tours Berlioz à Pontarlier a été retenue. Ce marché prend la forme d’un bail emphytéotique où la commune met le terrain à disposition du bailleur qui construit, gère et loue le bâtiment sur la durée du bail. “On a déjà réalisé des logements évolutifs mais jamais à l’échelle d’un immeuble complet. On a fait un bâtiment où l’on concentre tous les équipements qui s’adaptent à la perte d’autonomie.Toutes les solutions techniques ont été mises en œuvre en ce sens. Sur cette opération,

ici pour louer un T2. Je suis le premier occupant de l’immeuble. C’est très fonc tionnel et j’apprécie aussi d’être en ville, tout près de la maison médicale, de la pharmacie de la supérette.” Les voisins commencent à arriver. “On a examiné entre 80 et 90 dossiers. On prend en compte l’âge, et l'attribution des logements se fait sous conditions de revenus” , précise Bénédicte Herard, l’adjointe en charge du C.C.A.S., lequel était associé à la commission d’attri bution des logements sur ce projet. En définissant le cahier des charges

des activités, animations communes : après-midi de jeux, stages, ateliers numériques… “C’est le C.C.A.S. qui gère ce service animations” , précise Bénédicte Hérard. La taille des loge ments varie de 56 à 69 m 2 , pour des loyers à des prix qui défient toute concurrence pour le Haut-Doubs. Les montants s’échelonnent de 330 à 500 euros. Coût global de l’opération : 3,5 millions d’euros. “D’autres projets sensiblement similaires sont à l’étude et seront sans doute engagés au cours du mandat” , annonce l’adjointe aux affaires sociales. n Encore en pleine forme, Michel Prince cherchait un loge ment adapté au vieillissement où il pourrait encore bénéficier de toutes les commodités de la ville.

Le bâtiment comprend 30 logements

déjà tous occupés.

l Colocation Âges et Vie

L’exemple de Métabief

Le bonheur de vieillir dans un environnement intergénérationnel et sécurisé Après La Rivière-Drugeon et Doubs, c’est au tour

“Cela fait plaisir d’avoir un peu de chez soi”, explique Claude venu à Métabief pour se rapprocher de ses enfants.

chargé de communication Ages &Vie. C’est beau et chaleureux se dit-on en pénétrant dans la dernière colocation Ages et Vie construite dans le Haut-Doubs. Un doux fumet embaume l’at mosphère dans la cuisine où s’affairent Emmanuella et Marie-France, auxiliaires de vie aujourd’hui chargées de prépa rer les repas. Pour elles, la jour née a débuté à 7h45. “On com mence à faire le tour des chambres pour voir si tout va bien. Selon les besoins des uns et des autres, on s’occupe de l’aide au lever, on aide à la prise de médicaments”, indique Marie France. Temps fort du matin : le petit déjeuner partagé entre tous les résidents dans la salle à manger commune où ils se retrouvent aussi à l’heure du déjeuner et du repas du soir. Sorti de table, chacun rejoint sa chambre pour la toilette assistée ou pas d’une auxiliaire. “Ces studios privatifs avec accès extérieurs font au moins 30 m 2 de surface. Ils sont équipés de salles d’eau accessi bles aux personnes à mobilité réduite. Chaque colocataire meu ble cet espace à sa guise. Il peut même avoir son animal de com

de Métabief d’accueillir une colocation pour personnes dépendantes Âges et Vie scindée en deux unités de 8 chambres.

L es choses ont bien évo lué depuis la première colocation Âges et Viei naugurée en 2008 à Montfaucon. “Aujourd’hui, on en dénombre 24 dans le Doubs et une cinquantaine au total, principalement en Bourgogne Franche-Comté et enAlsace-Lor raine. Le développement s’effec tue maintenant à l’extérieur de la région avec l’ambition de réa

liser plus de 300 nouvelles implantations dans toute la France, soit environ 5 000 nou velles chambres et la création de 2 000 emplois directs. Comp tez environ 2 millions d’euros pour construire une colocation Ages & Vie. On travaille avec trois investisseurs : La banque des territoires, le Crédit Agricole Assurances et le Groupe Korian” , annonce Julien Comparet,

“On recherche trois A.V.S. sur Métabief et Doubs. Les conditions de travail sont confortables avec moins de personnel à charge, un logement de fonction pour cer taines, un outil de travail rela tivement neuf et fonctionnel.” Les trois sites du Haut-Doubs affichent pratiquement complet puisqu’il ne reste plus qu’une chambre de libre à Métabief. La construction d’une colocation Âges et Vie répond à plusieurs critères d’implantation : com mune de 1 000 habitants au minimum, site proche du cen tre-bourg avec une offre de com merces et de services de santé suffisante. “Les habitants de la commune ciblée par le projet sont prioritaires. On se rend compte qu’un tiers est originaire de la commune. Pour un autre tiers, ce sont les enfants qui font venir leurs parents près d’eux et le tiers restant vient des com munes voisines. n

liers huiles essentielles, jardi nage, bricolage, jeux de société” , complète Emmanuella. Dans les colocations Âges et Vie, le personnel est présent 24h/24. La responsable de la structure et son adjointe vivent sur place, à l’étage, et assurent une partie des astreintes partagées avec les autres auxiliaires de vie. “C’est primordial d’assurer cette présence permanente. On accueille des personnes en perte d’autonomie dont le G.I.R. (Groupe Iso-Ressource ndlr) est évalué entre 2 et 4. Chaque colo cataire est équipé d’un bracelet de téléalarme. En venant ici, chacun est libre de continuer à être suivi par le médecin de son choix” , souligne Julien Compa ret. Dans les colocations Age et Vie, la moyenne d’âge avoisine 88 ans. Même si le personnel est ici mieux loti qu’ailleurs, il reste encore de nombreux postes à pouvoir dans les colocations.

pagnie en sachant que ce sera à lui de s’en occuper. L’équipement évolue en fonction de la dépen dance de l’occupant. On peut installer un lit médicalisé, des barres d’appui” , précise Julien Comparet. Tous les indicateurs sont au vert pour Claude, l’un des colocataires. “Cela fait plaisir d’avoir un peu de chez soi. On mange bien et le personnel est dévoué” , explique cet octogénaire venu dans le Haut-Doubs pour se rapprocher de ses enfants. Les colocataires peuvent parti

ciper de façon volontaire à la préparation du repas, à l’entre tien des locaux et du linge… “On leur pro pose des activi tés manuelles le lundi et le jeudi. On organise aussi des ate

Une véritable foire-fouille de l’occasion.

Emmanuella et Marie-France, auxiliaires de vie, assurent aujourd’hui la préparation du repas.

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