La Presse Pontissalienne 266 - Mars 2022

22 Le dossier

La Presse Pontissalienne n°266 - Mars 2022

l Maintien à domicile

Tout le Haut-Doubs couvert

Zoom “Une équipe formidable”

Pas de zone blanche sur le front des services de soins infirmiers à domicile Dédiées à la prise en charge de personnes âgées dépendantes ou handicapées, ces structures

O riginaires de Savoie, Jacques et Jacqueline Clerc sont venus s’installer à Pontarlier il y a trois ans pour se rapprocher de leur fils. “Mon épouse a été victime d’un A.V.C. trois mois après le déménagement, ce qui l’a rendue hémi plégique sur le côté gauche. Elle a perdu son auto nomie et se déplace uniquement en fauteuil”,

explique Jacques Clerc qui l’assiste au quotidien. Depuis cet accident, le couple a recours matin et soir au S.S.I.A.D. pour l’aide au lever, l’habillage, le coucher… “C’est une équipe formidable, sym pathique et consciencieuse. Nous sommes très satisfaits des services apportés” , confie Jacqueline en gardant l’espoir de remarcher un jour. n

agents, du caractère urgent de la prise en charge ou du niveau de dépendance de la personne.” Le service s’articule en deux temps avec une tournée le matin et une le soir. Chaque aide-soi gnante rend visite à six patients lors de sa tournée matinale ou en fin d'après-midi. Elle est sus ceptible de faire : des soins d’hy giène corporelle, de l’aide au lever, à lamarche, à l’habillage… “C’est un métier très physique” , poursuit Lydie Malfroy qui s’oc cupe plus spécifiquement des admissions et du planning des tournées. Elle ajoute : “Les aides soignants ne choisissent pas leurs patients et vice-versa. On veut éviter le phénomène d’ac coutumance. Quand le soin sort des compétences de l’aide-soi gnante on sollicite alors des cabi nets infirmiers avec qui on a passé des conventions.” n

associatives ou publiques participent au maintien à domicile des patients. Exemple avec le S.S.I.A.D. du Centre Hospitalier Intercommunal de Haute-Comté.

À sa création en 1991, le service de soins infir miers à domicile (S.S.I.A.D.) de l’hôpital de Pontarlier était conçu avec une capacité de 25 places. Sa dotation a ensuite été adaptée aux besoins liés au vieillisse ment de la population et à la volonté politique de favoriser le maintien à domicile. “De 30 places en 2000, nous sommes passés à 50 en 2006 pour arriver aujourd’hui à 57 places dont une est réservée à un public han dicapé. On travaille en partena riat avec le S.S.I.A.D. installé à

l’E.H.P.A.D. de Levier. Ce dernier mobilise six aides soignantes pour 27 places” , résume Lydie Malfroy, l’infirmière coordina trice responsable du S.S.I.A.D. du C.H.I.H.C. qui fonctionne actuellement avec quinze aides soignantes.

Jacques et Jacqueline Clerc ne cachent pas leur satisfaction de l’aide apportée matin et soir par le S.S.I.A.D.

Quinze aides soignantes.

Qui peut bénéficier du dispositif ? Les demandes sont faites par les familles, l’hôpital, les médecins… “On répond en fonction de la dis ponibilité des

l Valdahon Une plate-forme de services du grand âge “Ce sera un espace du futur pour accueillir nos aînés"

l Flangebouche L’établissement n’accueille plus de nouveaux résidents Malaise des salariés à l’E.H.P.A.D. de Flangebouche Agrandi en 2019 pour

C’ est un courrier d’alerte, sinon de dépit. Une partie des salariés de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépen dantes (E.H.P.A.D.) de Flange bouche a écrit au Département et à l’Agence régionale de santé en février pour évoquer des conditions de travail qui ne sont plus tenables. Dans cette lettre, les agents indiquent une situation tendue. La crise sanitaire serait la res ponsable. Plusieurs infirmières ou agents de service ont claqué la porte, fatigués. D’autres sont en arrêt maladie et de nouveaux départs pourraient intervenir. Les recrutements, eux, sont dif ficiles. “Cela fait peser toute la charge de travail sur ceux qui restent et qui doivent faire des heures supplémentaires, ou rem placer les collègues sur leurs jours de repos. Forcément, d’au tres craquent. C’est un cercle vicieux” témoigne un personnel de santé. Par chance, l’établis sement a trouvé depuis janvier un médecin en remplacement de l’ancien, parti pour des rai sons de santé. La direction de l’établissement 10 millions d’euros, l’établissement a huit chambres vides, faute de personnel.

L’ Agence régionale de santé et le Départe ment du Doubs ont fait le constat sui vant : “Le Pays des Portes du Haut-Doubs va faire face dans les années à venir à un déficit de structures d’accueil pour les personnes âgées” présente Denis Leroux, vice-président duDépar tement chargé de l’autonomie. En partenariat avec l’Agence régionale de santé (A.R.S.), la collectivité a ciblé cette zone géographique et lancé un appel à projet pour la création “d’un établissementmédico-social dans le cadre d’une plate-forme de services.” Celui-ci a été remporté par la Fondation Partage etVie, gestionnaire de 122 établisse ments médico-sociaux et sani taires. “Ce projet n’est pas un simple E.H.P.A.D., présente Denis Leroux. Il préfigure le futur modèle de prise en charge de nos aînés, avec un angle inno vant et l’ambition de constituer une référence au niveau national en matière de diversité des ser vices proposés, de lien intergé nérationnel, d’attractivité sur les métiers avec des services pro L’A.R.S. a validé avec le Département la création d’un E.H.P.A.D. et d’une résidence autonomie à Valdahon.

maison de retraite. Flangebouche, hospice créé en 1898, accueille depuis son agrandissement (2019) 30 places supplémentaires en hébergement permanent, dont des places dédiées à la maladie d’Alzheimer ou à des personnes atteintes de troubles cognitifs. Les travaux avaient notam ment permis de supprimer toutes les chambres doubles afin de les remplacer par des chambres avec un lit simple, lavabo et douche. L’E.H.P.A.D. dispose d’une capacité de 93 lits d’hébergement et 16 places en service de soins à domicile et accueil de jour. n

n’est plus gérée par un directeur sur site mais par le Centre hos pitalier Paul Nappez de Mor teau. Face à ce manque de bras, la direction n’accueille plus de nouveaux résidents.Huit places étaient disponibles à l’heure

où nous écri vions ces lignes. Un choix res ponsable mais pas entendable lorsque l’on sait que 10 millions d’euros ont été investis pour agrandir et moderniser cette ancienne

La direction assurée par l’hôpital de Morteau

Le futur établissement médico-social à Valdahon proposera 70 places en E.H.P.A.D. notamment (image cabinet Soho Atlas In Fine).

posés aux salariés comme la garde d’enfants…” L’E.H.P.A.D. disposera de 88 places, dont 70 places d’héber gement permanent, 14 places dédiées aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, 3 places d’accueil temporaire et 10 places d’accueil de jour. Par ticularité du dispositif, 5 places d’E.H.P.A.D. hors les murs per mettront d’accompagner des personnes âgées dépendantes souhaitant rester à leur domicile tout en bénéficiant des services fournis en établissement. La résidence autonomie com prendra 30 places, en pavillon ou appartement. 10 seront

dédiées aux personnes handi capées vieillissantes. Les deux établissements situés à Valda hon (secteur des Gouttotes) seront positionnés au cœur d’une plateforme de services comme les services d’aides à domicile, services de soins infir miers à domicile, maisons de santé pluriprofessionnelles.Une micro-crèche ou une maison d’assistantes maternelles pourra accueillir des enfants de salariés et ceux des familles du quartier. Le site comportera également des jardins partagés, des espaces de promenade, un ludoparc, ouvert à tous. Mise en service : mai 2025. n

L’agrandissement avait été finalisé en 2019.

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