La Presse Pontissalienne 264 - Janvier 2022

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La Presse Pontissalienne n°264 - Janvier 2022

Pour la Région, “l’offre est adaptée” La Région Bourgogne-Franche-Comté, organi- satrice des transports, n’a pas du tout, mais alors pas du tout, apprécié la méthode. D’abord parce qu’elle a investi 60 millions d’euros en 2021 pour moderniser cette ligne, ensuite parce que les ajus- tements des horaires ne sont pas terminés. La Région attend que la Suisse rouvre la ligne jusqu’au Locle et La Chaux-de-Fonds. Les Chemins de fers fédéraux (C.F.F.) n’ont prévu de rouvrir leur côté qu’en mars (si tout va bien). Ils font en effet face à des imprévus de chantier et à un manque de matériel du fait de la pénurie. Michel Neugnot, vice-président de la Région chargé des transports, répond : “Nous attaquer dans la presse, c’est une grande plaisanterie. Celamanque de professionnalisme. Tout cela est bardé de mau- vaises intentions par des gens qui ne prennent jamais ce train-là ! L’offre est adaptée aux besoins des voyageurs et correspond à la demande. Les Suisses portent un jugement alors qu’il y a un pro- blème chez eux” dit-il. La Région a ajouté un départ supplémentaire depuis Morteau vers Besançon (pour une arrivée à 8 heures) et a travaillé sur les correspondances avec les T.G.V. en partance pour Dijon (à 9 h 09, 10 heures, 10 h 05, 10 h 50, 18 h 04, 18 h 09) et davantage de correspondances à la gare Viotte. Concernant le train remplacé par un bus entre Morteau et Valdahon, la Région assume : “Vingt- cinq personnes utilisent ce trajet. On a mécontenté cinq personnes et satisfait 20” explique le vice- président qui a redéployé l’offre. Pour le reste, la Région n’a pas prévu d’augmenter en 2022 le nombre de voyages vers Besançon ou La Chaux-de-Fonds “car l’offre est adaptée” martèle le vice-président de la Région. n

TRANSPORT Ligne des Horlogers, sonnette d’alarme Davantage de places dans le train mais pas plus d’horaires Six territoires situés sur la ligne ferroviaire des Horlogers demandent à la Région un renforcement de l’offre et une communication apte à développer son usage.

L a communauté de communes du Val de Morteau, celle du Pays des Portes du Haut- Doubs, de Loue-Lison, Grand Besançon Métropole, les villes de La Chaux-de-Fonds et du Locle, font front commun en signant une réso- lution pour “la promotion de la Ligne des horlogers”. Paradoxal alors que quelques semaines auparavant, tout ce petit monde s’est enthousiasmé après les lourds travaux menés durant huit mois par la Région (60 millions d’euros pour 74 km) qui ont permis une amélioration de 15 minutes - en moyenne - des temps de parcours et l’arrivée de rames portant à 80 le nombre de places supplémentaires, soit 160 assises. “Il y a eu le moment pour saluer l’in- vestissement mais désormais, c’est le moment de dire que nous attendons plus de fonctionnement car sept allers-retours, ce n’est pas suffisant

ce qu’il y ait plus d’horaires, qu’ils soient mieux adaptés. Ils n’ont pour l’heure pas eu de réponse (lire par ailleurs). “Il y a eu un investissement majeur sur cette ligne pour une uti- lisation mineure. Nous attendons du fonctionnement car une ligne non animée est une ligne qui meurt” pré- vient Anne Vignot qui rappelle que l’État oblige les collectivités à réduire les gaz à effet de serre, ce que le train permet. Fréquence, horaires, il faut selon eux une adaptation de la desserte. “Nous aurions souhaité avoir connaissance plus tôt de la grille horaire 2022 car il nous paraît essen- tiel de pouvoir échanger avec les autorités responsables” dit la motion. Pour la fédération des usagers des transports (F.N.A.U.T.), “il faut remet- tre en place les comités de ligne, remettre plus d’horaires, notamment le soir car le dernier départ de La

au regard du bassin de population et économique d’autant que les horaires ne sont pas adaptés” disent de concert Anne Vignot (Besançon) et Cédric Bôle (Morteau), rejoints par Jean-Claude Grenier (Loue- Lison), François Cucherousset (Portes du Haut-Doubs), Théo Huguenin-Élie (La Chaux-de-Fonds) et Cédric Dupraz (Le Locle). L’intérêt de cette ligne - sauvée par la Région faut-il le rappeler - n’est plus à prou- ver. “Les territoires qu’elle relie se caractérisent par un dynamisme de population et d’emploi. Des entre- prises en plein essor se sont installées à proximité des gares ou haltes fer- roviaires” fait remarquer François Cucherousset. “La Région n’a pas mesuré le potentiel de cette ligne” poursuit Jean-Claude Grenier. Tous ces élus ont demandé via une réso- lution - envoyée fin décembre à la Région, à la S.N.C.F., au Préfet - à

Chaux-de-Fonds est à 18 h 31 pour une arrivée à 20 h 37. En augmentant la fréquence, on peut augmenter de cinq fois plus le potentiel de voya- geurs” prédit Patrick Réal, le repré- sentant de la F.N.A.U.T. Encore faut- il le matériel et l’argent pour le faire. Cette ligne transporte environ 2 000 voyageurs quotidiens dont 1 700 abonnés. Les trois-quarts des dépla- cements se font entre Morteau et Besançon, dans le cadre d’un dépla- cement domicile-travail. 300 dépla- cements se font de Besançon vers La Chaux-de-Fonds. “S’il y en a aussi peu vers la Suisse, c’est parce que les horaires sont inadaptés” martèle Patrick Réal. n E.Ch. Les élus des territoires traversés par la ligne des Horlogers réunis à Valdahon.

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