La Presse Pontissalienne 264 - Janvier 2022

Le dossier 23

La Presse Pontissalienne n°262 - Novembre 2021

l Moto

Concession Yamaha Une très forte demande insatisfaite sur l’occasion Le marché de la moto neuve n’échappe pas à la récession induite par la pénurie de composants

mants sur le marché. Tous nos véhi- cules sont garantis trois ans”, complète le gérant. La clientèle Suzuki ne change pas de voiture tous les six mois, ce qui explique les difficultés à trouver une offre d’occasion correspondante. En chiffres, Dumont Automobiles vend chaque année entre 120 et 130 véhi- cules neufs et une centaine d’occasions par le jeu de la reprise. “On fonctionne beaucoup sur l’échange entre conces- sions. Il m’arrive régulièrement d’aller en chercher jusqu’à Dijon, Strasbourg, Valence.” Chez Suzuki, le renouvellement des stocks s’effectue habituellement un an à l’avance. Le site de Pontarlier dispose ainsi en permanence d’un parc de 30 à 40 véhicules neufs. Tout a changé avec la pénurie. “On ne rentre quasiment plus de voitures depuis août. J’ai pu répondre à la demande jusqu’en novembre mais aujourd’hui il me reste cinq véhicules neufs en stock. Suzuki est incapable de nous dire quand il y aura des arrivages. Après des exercices 2020 et 2021 assez compliqués, on pensait que le plus dur était derrière nous.Avec ce manque de visibilité, 2022 s’annonce encore plus difficile.” n

avec des concessionnaires bien en peine de proposer des modèles d’occasion plutôt rares.

“6 0 % des motos Yamaha vendues en Europe sont fabriquées en France. Paradoxalement, on manque plus de modèles assem- blés en France qu’au Japon” , constate Titus Millet qui exerce dans la profession depuis 27 ans. Le gérant de Moto Perfor- mances explique que ce para- doxe repose avant tout sur l’in- capacité de l’outil de production français à mobiliser la main- d’œuvre au plus fort de la demande. “La moto reste une activité de loisir et très saison- nière. La demande s’est accentuée à chaque sortie de confinement, soit au début de l’été. Cette période correspond en France aux sacro-saints congés et les usines ont tourné au ralenti alors qu’au Japon tout le monde était sur le pont.” Au-delà de ces considérations socio-économiques, tous les concessionnaires Yamaha ont été touchés de plein fouet par le manque de composants et les

retards de livraisons. “Les coûts de transports se sont envolés depuis que les États-Unis ont fait main basse sur le parc des containers en provenance de l’Asie. On est passé de 2 000 à 12 000 euros pour un container. Beaucoup de pièces étaient blo- quées dans les bateaux” , poursuit Titus Millet en citant l’exemple de la 700 Ténéré bloquée sur les chaînes d’assemblage car il man- quait les guidons stockés dans les porte-conteneurs. Ces soucis d’approvisionnement n’étaient pas encore à l’ordre du jour en 2020. Chacun avait

“On a subi toute l’inertie pour relancer la mécanique”, déplore Titus Millet, le concession- naire Yamaha.

parc de l’occasion moto est rela- tivement limité aux seules reprises. “Faute de neufs, on sent une forte demande sur l’occasion mais les motards préfèrent pour l’instant garder les motos qu’ils auraient sans doute revendues sans la crise et la pénurie. On fonctionne avec une clientèle de passionnés. Quand on vient chez nous, c’est d’abord pour se faire plaisir. On développe une relation très forte avec la clientèle.” n

identique aux années précé- dentes. “On vend bon an mal an entre 120 et 150 motos neuves chaque année. On a néanmoins été incapable de répondre à la croissance de la demande qui a progressé de 25 %” , regrette le concessionnaire qui représente entre 30 et 40%dumarché local. À la différence de l’automobile, un bien de consommation pra- tiquement de première néces- sité, la moto reste un loisir. Le

pu rentrer ses stocks avant le début de la crise sanitaire du printemps. “On était relative- ment inquiet quand on a pu rouvrir à partir du 15 mai. Sauf qu’on a fait des mois exception- nels en mai et en

juin et le rattrapage était déjà réalisé début septembre. 2020 restera une année très correcte.” Après les sueurs froides, l’équipe de Moto Performances envisa- geait plus sereinement l’année 2021. “Au final, c’était encore plus compliqué. On a subi toute l’inertie pour relancer la méca- nique.” Sur le plan des ventes, l’année 2021 est loin d’être catas- trophique avec un volume de motos neuves sensiblement

Des mois exceptionnels en mai et en juin.

“2022 s’annonce encore plus difficile”, estime Cédric Dumont, concessionnaire Suzuki à Pontarlier.

s ce ifications en cour ce ification

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