La Presse Pontissalienne 263 - Décembre 2021
Le dossier 19
La Presse Pontissalienne n°263 - Décembre 2021
M. DANSO Voyant Medium
“On est déjà sur les commandes des hivers 2023 et 2024” l Sport Aventures Le président des commerçants
Voyant Danso est capable de résoudre tout vos problèmes mêmes les cas les plus desespérés, DPRXU FKDQFH FRPPHUFH FRQŧLWV IDPLOLDX[ 7UDYDLO FRQŦGHQWLHO HIŦFDFH HW JDUDQWLH 3OXV GłLQIRUPDWLRQ VXU OH VLWH www.spiritueldanso.com
mières. Certaines essences de bois comme le peuplier entrant dans la composition des skis sont très compli- quées à trouver. Aussi prestigieux soit-il, le marché du ski alpin à l’échelle mondiale reste une niche et ne fait pas partie des priorités. Conséquence : à cause de cette inertie, le retard accumulé risque de se réper- cuter sur plusieurs hivers. “On est déjà contraint de passer des commandes pour les hivers 2023 et 2024” , annonce le commerçant. Élément symptomatique de ce “grand bazar organisationnel”, le prestigieux salon professionnel I.S.P.O. Munich,
Si l’hiver 2020 restera dans les annales à Sport Aventures, pas sûr qu’il en soit de même à l’issue de cette saison. Philippe et Béatrice Jeanmonnot ont bien anticipé les commandes Pourront-ils tenir jusqu’à la fin de l’hiver ?
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L a fermeture des stations de ski alpin pendant tout l’hiver 2020-2021 a largement contri- bué au développement du ski de randonnée alpine. Une aubaine à Sport Aventures qui proposait déjà du matériel de ski alpinisme. “On a fait un très bel hiver. Nos fournisseurs ne nous ont pas lâchés alors qu’ils étaient
certains produits.” Que ce soit pour Noël ou les sports d’hiver, cette frénésie à l’approche des fêtes s’explique aussi par ces encouragements perpétuels à la surconsommation. Le toujours plus a ses limites. Pour Philippe Jeanmon- not, plus question d’adhérer à cette tendance exacerbée à l’heure du Black friday. “On vend des produits de qualité certes mais qui s’inscrivent dans la durabilité. On a toujours été attentif à choisir des marques comme Picture, Patagonia, soucieuses de préserver les ressources de la planète et qui n’utilisent pas cet argument uniquement à des fins marketing.” Comme tous les professionnels du ski, Philippe Jeanmonnot sait que le prin- cipal facteur à la réussite d’un bel hiver s’écrit en cinq lettres : “neige”. De son abondance découlera l’envie de s’équi- per ou de se rééquiper. “La saison se fera s’il y a de la neige et on sait déjà qu’il faudra ajuster en permanence les commandes et qu’on aura forcément des pertes liées aux difficultés d’appro- visionnement.” n F.C.
rendez-vous mondial du ski et de l’out- door qui devait se tenir en février comme c’est la tradition depuis des décennies est d’ores et déjà reporté en novembre 2022. Pour Philippe Jean- monnot, “la crise sanitaire n’explique pas tout. Elle a juste révélé un problème sous-jacent lié à la mondialisation de l’économie. Ces soucis d’approvision- nement ne s’appliquent pas uniquement aux skis. Tous les fournisseurs en équi- pements alpins sont impactés, en maté- riel comme en produits textiles.”
sollicités de partout” , se souvient Phi- lippe Jeanmonnot, également président de l’association Commerce Pontarlier Centre. Revers de la médaille, comme il n’y a pas eu de consommation en ski alpin, les fabricants ont levé le pied sur la production. S’ajoutent à cela des soucis d’approvisionnement en matières pre-
La crise sanitaire n’explique pas tout.
Y aura-t-il des skis pour Noël chez Sport Aven- tures ? La réponse est positive car Philippe Jeanmonnot a logique- ment anticipé. “On a pu avoir les commandes en sachant que les possibi- lités de réassort seront très limitées. On espère que la saison ne démar- rera pas trop vite car on enregistre déjà quelques retards de livraison sur
“On est forcément impacté”, admet Philippe Jeanmon- not qui a largement anticipé ses com- mandes pour l’hi- ver sans savoir si cela suffira.
“On rate deux ventes sur cinq” l Cycl’O Doubs Le marché du vélo subit de plein fouet la pénurie des composants avec, comme conséquences, un allongement des délais de livraison de deux à trois mois au minimum. Les clients retardent l’acte d’achat ou se replient sur l’occasion.
2 ou 3 mois de retard de livraison
L’ hiver n’est pas la plus forte saison d’activité à Cycl’O Doubs où s’expose encore la col- lection textile de l’été en atten- dant de recevoir le catalogue des vêtements chauds qui tarde lui aussi à venir. “Cela fait deux ans que cela dure. Le gros pro- blème, c’est que l’on manque de pièces d’assemblage.Tout l’équi- pement Shimano est fabriqué, par exemple, au Japon. On fonc- tionne beaucoup avec Lapierre à Dijon, les délais de livraison des vélos sont maintenant bien respectés en sachant qu’il faut attendre au minimum deux à trois mois. Il y a deux ans, on était livré dans les 48 heures” , explique Clément Dornier qui a repris ce commerce avec son associé Christophe Becaert. Les marchands de cycles ont appris à travailler différemment.
Faute de voir les modèles en magasin, les clients comman- dent sur catalogue. Avec les retards de livraison, beaucoup reportent leur investissement. “On rate deux ventes sur cinq” , estime Clément Dornier. Ce manque à gagner ne menace pas pour autant la viabilité de Cycl’O Doubs. Après un début d’année 2020 compliqué par le Covid, les
“Le problème, c’est qu’il manque beaucoup de pièces d’assemblage” explique Clément Dornier, l’un de deux associés de Cycl’O Doubs ici avec son salarié Thomas.
affaires ont vite repris. “On a senti un vrai engouement autour du vélo qui revient sur le devant de la scène. Le chif- fre d’affaires 2020 a pro- gressé par
La crise sanitaire a chamboulé les habitudes de consommation.
de moitié” , confirme le commer- çant en validant ainsi une ten- dance qui s’applique sur l’en- semble du Haut-Doubs frontalier. La patience est de mise. Ceux qui veulent absolu- ment le modèle qu’ils recher- chent sont assez compréhensifs et expriment rarement leur colère, bien conscients que c’est partout pareil. “On n’a jamais
procédé à des remboursements.” Le marché du vélo d’occasion se porte logiquement à mer- veille. “On a progressé de 80 % sur ce segment. Les ventes étaient parfois réglées 15 minutes après avoir publié l’annonce. Aujourd’hui, ça se tasse car les clients ont tendance à conserver leur vélo faute de pouvoir en racheter un neuf rapidement.” n
nomène électrique, les adeptes avaient presque honte de s’af- ficher sur un tel vélo. La crise sanitaire a chamboulé les habitudes de consommation. Le tourisme d’achat en prove- nance de la Suisse a sérieuse- ment ralenti à cause des gestes barrières, du pass sanitaire, des contraintes de circulation. “Chez nous, la clientèle suisse a baissé
rapport à 2019. Cette dynamique se poursuit cette année.” Les deux associés ont pu recruter à temps plein Thomas qui termi- nait alors son apprentissage de mécanicien vélo dans la bou- tique. Ce nouveau souffle à deux roues concerne surtout le vélo à assistance électrique qui repré- sente au moins 60 % des ventes. Et dire qu’au début de ce phé-
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